Dans le cadre du MaMA Festival, Listen Up a rencontré Rocky, groupe pop aux influences 90’s affirmées ayant sorti son premier album « Soft Machine »!

Rocky a été une belle découverte en 2014 avec la sortie de son premier EP remarqué et une date lors du MaMA. Le groupe pense déjà au coup d’après. Deux ans de silence plus tard, le groupe revient sur le ring pour cette fin d’année 2016 avec un premier album punchy! Toujours fidèle à ses influences pop, dance music des années 90 et RNB, Rocky propose un album complet et efficace à vous mettre K.O. dès la première écoute.  Explication.

Parlez nous un peu du début de votre projet. Comment vous vous êtes rencontrés ?

Alors le projet a été initialement lancé tous les trois. On avait un projet précédemment qui s’appelait TV Glory. Mais avec le temps, il correspondait de moins en moins à nos attentes. On a donc commencé à faire de la musique seulement tous les trois et on a rencontré Inès, la chanteuse, à Lille. On composait là-bas à l’époque. Puis à ce moment là, les choses se sont faites assez rapidement. Nous cherchions initialement une voix pour notre projet et c’est vrai qu’avec elle, il y a une alchimie directe. C’était cool.

En octobre 2014, vous réalisiez un concert dans le cadre du MaMA à la Cigale, cette année au Divan du Monde. Nous avions d’ailleurs beaucoup aimé ce concert…

Merci, ça fait plaisir. Notre seul regret est d’avoir dû faire un concert de 25 minutes seulement à cause du retard.  Cela dit on était chaud et tant mieux si ça vous a plu. Puis sans rancune, nous sommes là cette année !

Vous aviez à l’époque un EP à votre actif, vous revenez cette année avec votre album qui sortira la semaine prochaine. Comment se sont déroulés ces deux ans ? Vous avez réalisé peu de dates, donc j’imagine que vous étiez pas mal en studio ?

Effectivement, nous avions fait essentiellement du studio mais c’est vrai que le MaMA était quasiment la fin de notre tournée pour l’EP. Ça s’est donc suivi par deux ans d’écriture, de studio, de la composition, etc. Il est vrai qu’après le MaMA, nous avons dû complètement repartir de zéro pour réaliser l’album.

Vous n’aviez donc aucun autre morceau de prêt sous le coude lors de la création de l’EP ?

L’EP s’est fait assez rapidement, car nous avions produit cinq titres et nous nous sommes retrouvés directement signés. Nous avons alors  fait pas mal de date juste après, ce qui ne nous a pas permis d’écrire de nouveaux morceaux. Il nous a donc fallu arrêter de tourner pour pouvoir se concentrer sur l’album et le produire complètement.

Comment se passe le processus de création? Vous y participez tous ?

Oui tout à fait. Nous avons des phases où tous les trois, nous allons composer ensemble ou parfois séparément. Après on l’adapte en live tous les quatre. Inès quant à elle s’occupe complètement du côté chant, des paroles. Puis nous fonctionnions un peu comme en hip-hop : nous lui envoyons les instrus’ puis elle nous envoie un chant et on retravaille dessus. C’est devenu plus facile de travailler ensemble car après ses études, elle est venue vivre à Paris. Après, il est vrai que maintenant, nous pouvons travailler facilement à distance avec internet.

Vous disiez que votre premier EP s’est monté rapidement. Qu’est ce que vous a apporté cet EP, notamment avec votre signature rapide chez Label Gum ?

Oui, nous avons été signés à peine un an après la création du groupe, ce qui est très rapide. C’est vrai que c’est super cool, mais il fallait quand même le temps de digérer ça et de faire vivre le groupe aussi car on ne se connaissait pas tous depuis longtemps, et nous n’avions pas assez de chansons.

Nous réalisons que nous avons eu beaucoup de chance d’avoir un label tout de suite car c’est rassurant, tu sais que tu existes, tu es accompagné, etc. Ce qui te permet de te concentrer complètement sur le disque et donc tu n’as pas besoin de t’occuper de tout ce qui fait le quotidien d’un groupe habituellement : faire ta promo, trouver de l’argent, trouver des dates de concert, etc.

Justement, en parlant du label, Label Gum est un peu votre famille maintenant. C’est Guillaume de The Shoes qui a produit votre album et votre EP. Comment se passe cette collaboration ?

C’est vrai qu’il y a un côté famille, car Olivier qui fait les batteries sur scène et en studio et Inès, ont tourné avec The Shoes dans leur grande formule « the Penny Loafers Orchestra ». Puis nos premières dates en tant que Rocky, c’était avec The Shoes. C’est vrai que Guillaume a fait le lien avec le label et après, comme nous avions bien travaillé ensemble sur l’EP, cela nous paraissait naturel de travailler avec lui pour l’album.

Et vous avez peut-être un projet à venir avec eux, à l’image de ce qu’ils ont fait avec Sage dans leur second album ? 

Pour l’instant non, car nous allons sortir l’album et qu’ils sont en pleine tournée mais tout est possible. Nous sommes vraiment concentrés sur la tournée du disque, mais c’est vrai que pour un morceau au Studio Redbull, c’était Guillaume qui jouait au piano. On a donc toujours des raisons de travailler ensemble.

Et faire une collaboration avec un autre artiste du projet pourrait-être possible ?

Pour le coup, nous ne sommes pas spécialement proches des autres projets. Nous les croisons mais il n’y a pas de liens forts. Par exemple Woodkid, nous l’avons croisé que 2-3 fois. Après il est vrai que nous sommes un peu dispatchés, entre New-York, Berlin… Lille… (Rire).

Vous avez réalisé une cover de Mary J Blige pour le Mouv’ il y a deux ans. Fait-elle partie des « icônes » qui vous inspire et vous influence ?

Oui c’est une grosse icône pour Inès et même pour nous. Puis c’est un tube planétaire aussi. C’est un des morceaux qui fait le plus consensus dans le groupe. C’est le genre de morceau qui fait danser tous les « Rockys » à n’importe quelle heure de la nuit (rire).

Et quels seraient les autres morceaux ou artistes qui font l’unanimité et qui pourraient tous vous faire danser à n’importe quelle heure de la nuit ?

C’est vrai que nous avons tous des univers très différents mais LCD Soundsystem c’est quelque chose nous avons tous en commun. Puis certains artistes de R&B comme TLC font l’unanimité chez nous. Nous dansons comme des fous dessus.

Si vous deviez inventer un genre musical pour votre musique ça serait quoi ?

Ah, bonne question! (réfléchissent) Est-ce que je peux citer David Boring (chanteur de Naïve New Beaters) ? (rire) il nous a dit un jour « mais en fait, vous faites de la black électro » (rire) il l’a dit comme ça mais je ne suis pas sûr que ça soit vraiment celui là qu’on souhaiterait utiliser pour parler de notre musique. Mais c’est dur de créer un style comme ça. Il y aurait du R’N’B dedans, parce que c’est l’influence majeure d’Inès, puis dans le groupe on adore ça. De notre côté, ce que nous amenons c’est beaucoup plus pop. « Pop R’N’B » ce n’est pas beau… Il n’y a pas beaucoup de noms qu’on pourrait trouver…

Du Pop’N’B? 

(Rire) Oui, mais il est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de noms qui pourraient coller. La New New Wave? D’un côté c’est aux journalistes d’inventer les genres musicaux (rire), si on doit faire votre boulot ce n’est pas gagné.

Les 90’s sont très présentes, autant dans votre musique que dans votre univers visuel. Comment se passe le côté visuel, vous bossez avec deux personnes, Antoine Asseraf et René Habermacher c’est ça ?

Oui c’est ça, nous les avons rencontrés à travers Pierre Leny, qui est le D.A. du label. On nous a fait rencontré Antoine Asseraf qui travaille sur les clips et René Habermacher sur les photos, notamment de notre pochette. C’était la volonté de notre D.A. qui est vraiment très bon et qui souhaitait travailler sur l’image. Nous avons toujours été très contents des visuels qu’ils ont réalisés pour nous. Il y a un clip qui est sorti en même temps que l’album qui sera dans cette mouvance très esthétique avec une grosse influence 90’s aussi (rire).

On ne change pas une équipe qui gagne !

Pour nous les 90’s, c’est notre jeunesse et pour Inès c’est revival (rire). Donc sur les 90’s on est tous raccords !

Petite question bonus, quel est votre boxer préféré ?

Ah facile, Mohamed Ali, « the greatest »!

 

Interview réalisée par Mickaël Burlot et Julie Ihler