Les 38èmes Rencontres Trans Musicales ont encore une fois tenu leurs promesses, riches en découvertes et en confirmations. Retour sur nos coups de cœur :
JOUR 1
ST.OL.EN
Il fallait arriver tôt au Parc Expo le jeudi soir pour voir l’un des meilleurs concerts de cette édition.
A 21h15 pétantes, à l’issue du set du groupe Il Est Vilaine, le rideau placé devant la scène du Hall 3 laisse place à STrange Old Entertainment, aka ST.OL.EN, pour leur premier concert européen.
Pépite venue tout droit de la province chinoise de Chengdu, la formation nous plonge dans un univers électro-post-punk à la croisée de Joy Division, The Fall et Sisters Of Mercy.
Accompagné par des visuels apocalyptiques distillés par un VJ français et portés par le charisme de leur leader les 5 membres nous embarquent direction Manchester. A peine remis des Trans, nous nous écoutons encore en boucle les titres ‘Hook’ et ‘A Glossy Flirt’.
ANNA MEREDITH
Savoureux mélange entre musique contemporaine, pop et musique électronique, nous tombons rapidement sous le charme de la britannique ravie d’être aux Trans, qui marie à la perfection cuivres et cordes à des sonorités synthwave et électroniques.
Ces combinaisons, pouvant paraître déconcertantes au premier abord, se transforment vite en véritables hymnes electronica, accompagnés de nappes baroques à la fois singulières et chaleureuses.
Un pied dans le classique, un autre dans la musique actuelle, Anna Meredith est la clé de voute entre plusieurs époques, différents styles et le moyen de joyeusement concilier le tout.
YUKSEK
Yuksek est un habitué des Trans Musicales. Pour son second passage au Parc Expo (le premier étant en 2007), il présente son nouvel album Nous Horizon (à paraître en février 2017) autour d’une véritable création live avec une formation machines, claviers, basse, batterie.
C’était un réel risque pris par le producteur rémois, mais brillement relevé. Un set mêlant synthpop, soul, et touches disco, notamment mises en avant par ses guests du soir : Monika et Her, présents sur son dernier EP Sweet Addictions, sorti en juin dernier
JOUR 2
METRO VERLAINE
Direction l’Étage en fin d’après midi, pour assister au concert de Métro Verlaine. Leur rock sombre, teinté de coldwave, porté par des textes froids et bruts nous transporte de l’autre côté de la Manche, avec notamment leur titre phare J’irais crever à Manchester.
Rock mélancolique et romantique, la jeune formation normande emmenée par le charisme de la chanteuse, nous plonge dans leurs inspirations britanniques, le tout chanté en français.
On espère vite les revoir à l’occasion de la sortie de leur premier album début 2017.
NOVA TWINS
On avait déjà coché le nom de Nova Twins, à l’annonce de la programmation. Duo féminin composé d’Amy Love (guitare, chant) et de Georgia South (basse) nous aura livré un formidable concentré hip hop et punk, made in England.
On se met à repenser à Rage Againt The Machine en voyant la hargne des deux jeunes britanniques sur la scène du Hall 3.
N’ayant sorti pour l’instant qu’un EP en août dernier, on prédit un avenir brillant à ce jeune duo, d’ores et déjà considéré comme l’une des sensations de la nouvelle scène britannique.
PWR BTTM
Véritable coup de cœur pour le duo queer-punk américain PWR BTTM (prononcez Power Bottom). La formation emmenée par Liv Bruce et Ben Hopkins, portant fièrement la cause LGBT, nous fait revivre les grands instants de la power pop des années 90 à la sauce Weezer.
Tour à tour guitariste et batteur, nous sommes transportés dans leur show à la fois burlesque, juvénile tout en étant calibré.
On attribuera une mention spéciale au titre ‘Silly’ et espère pouvoir les revoir passer par la France dans les mois à venir
COLORADO
Soutenus par l’ATM (Association Trans Musicales), le jeune duo Colorado, récemment installé en terre rennaise, jouait ici à domicile.
Agés respectivement de 18 et 21 ans, ils nous impressionnent par leur fougue et livreront un set beaucoup plus électro et brut en fin de concert de ce qu’on a pu entendre de leur premier EP Wind and Movement, prouvant qu’ils possèdent déjà une véritable science du live.
Pari pleinement réussi par les deux jeunes bretons qui ont réussi à retourner le Hall 3 avec une facilité déconcertante. Nous avons d’ailleurs eu la chance de les interviewer à l’issue de leur concert. Une interview que vous découvrirez très prochainement
JOUR 3
FISHBACH
Fishbach était le point d’orgue de cette 38ème édition des Rencontres Trans Musicales de Rennes, dans le cadre de la traditionnelle création musicale qui a lieu chaque année à l’Aire Libre. Et sans hésitation notre vrai coup de cœur !
Au sein d’un décor minimaliste d’appartement et accompagnée par une formation live (parmi laquelle on reconnaît Lockhart aux claviers et Michelle Blades à la basse), elle nous reçoit chez elle pour évoquer sa nostalgie, ses joies et ses peines sur des instrumentalisations pop, avec cette voix si particulière qu’on lui connaît déjà. Son timbre passant à la fois de froid et grave à celui de fragile et aiguë, se mue parfaitement dans les nappes de synthés 80’s nous rappelant Lio, Catherine Ringer ou encore Elli & Jacno.
Telle une comédienne, Flora joue, chante, fume, danse est au bord des larmes, du fou rire ou encore pleine de rage. Et tout ceci avec un grâce folle . Elle vit ses morceaux et nous magnétise tout au long du concert. Alors que Fishbach a eu pour habitude de jouer en solo jusqu’à présent, la complicité entre les musiciens est déjà totale et un jeu s’est déjà installé entre eux.
Cette création était également l’occasion de découvrir avant sa sortie son premier album prometteur « A Ta Merci » qui jongle avec nos sentiments les influences et les sonorités.
Cette création théâtrale, nous fait prendre la pleine mesure du talent de Fishbach et qu’il faudra bien évidemment compter sur la jeune ardennaise en 2017. Nous piaffons d’impatience de découvrir son album dans sa totalité, qui sortira en janvier prochain.
BCUC
Formation venue tout droit de Soweto en Afrique du Sud, BCUC (raccourci de Bantu Continua Uhuru Consciousness) a renversé le Hall 8 ce dernier jour. Le collectif sud-africain, composé de 7 membres sur scène ne laisse aucun répit au public, au vu de l’intensité de leur performance sur des morceaux frôlant parfois les vingt minutes, avec une orchestration crescendo.
Mêlant percussions traditionnelles, rap et chœurs envoûtants, on tombe très vite sous le charme de leur ‘funky soul indigène’ comme ils aiment la décrire.
Pour vivre les Trans Musicales en image, voici notre report photo en cliquant ICI!
Sinon, elle y a celle de nos coups de coeur ci-dessous:
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