C’est dans leur T3 rue du Caire que l’équipe de Radio Piiaf nous accueille, à la bonne franquette, pour un interview de Grand Soleil. Ce projet est formé par deux frères, nonchalants et sympathiques, qui se prêtent au jeu de l’interview pour cinq petites minutes. L’entretien est succinct, mais c’est pour mieux se concentrer sur les nouveaux titres qu’ils nous font écouter en exclusivité sur les ondes de Piiaf.

Grand Soleil c’est avant tout une histoire de famille. Adrien est plus branché techno et électro alors que Benjamin vient apporter son côté Trap et Hip-Hop : les deux frères se taquinent sur leurs morceaux respectifs mais ont une vraie complémentarité en studio. Adrien, le plus âgé, vient apporter sa rigueur au groupe alors que Benjamin prête sa voix sur certains morceaux de leurs 1er EP This is a good day. Sans aucune formation de solfège, ces deux autodidactes sous perfusion des années 80 et 90 puisent dans tous les registres : jeux vidéo, cinéma, dessins animés, mangas et qui font naître chez le public un joyeux sentiment de régression.

Grand Soleil c’est aussi une musique très lumineuse comme avec le titre « Indian Poem ».

On reconnaît dans leur style une pop new wave complexe, très fondue dans la synthwave. On surfe sur une vague disco, glissant sur des rythmes de basses qui tachent pour ensuite être attendris par une voix enfantine qui enrobe le tout. Tout comme sur le clip halluciné de « Misfits ».

Parmi les nouveaux titres, on compte « I’ll be back » : un synthé omniprésent accompagné de boucles soyeuses et mesurées pour un track dansant. Le morceau montre les nouvelles ambitions du duo : à la fois plus club et plus dirty mais toujours avec ce second degré, constant chez eux.

On se laisse agréablement surprendre par la noirceur de leurs morceaux, des basses trap plus futuristes comme si une certaine naïveté dans leur travail avait été perdue. Éclectiques et bidouilleurs de studio, ils vont se lancer sur deux EP successifs: l’un plus trap et l’autre électro/dance. Ils écoutent en ce moment Lorn ou Son Lux, ce qui amène les deux frangins sur des sonorités plus dark pour leurs prochains EPs. Parmi les influences on note Danger chez qui on retrouve des beats plus industriels et des instrus très rétro. Le côté faussement naïf, l’écho envoûtant des vieilles machines des années 80 laissent apparaître quelques traits communs avec Moby. Quant à la la synthwave planante parcourue de disco et de funk, on penche pour du Com Truise.

Ils sont signés chez le crew bien étoffé de Pain Surprise Records mené par Jacques, que l’on va voir squatter les scènes des festivals cet été. Une équipe , qui compte déjà certaines pointures dont Jabberwocky mais aussi la musique déjantée de Basile Di Manski ou l’électro aérienne de Petit Prince. Timides, les deux frères n’ont pas fait beaucoup de scène jusqu’à là, dernièrement au Communion, l’ex Nuba, on espère les voir plus cette année à l’occasion de la sortie de leurs EPs.