Le MaMA avait lieu la semaine dernière et le deuxième jour était le juste équilibre entre jeunes talents et artistes plus renommés, nous vous racontons!

19H15, les personnes se pressent, les badges pro et journalistes volent dans tous les sens, nous voilà armé d’un tote-bag avec tout notre kit de survie, on est fin prêt.
Les hostilités commencent à la « Boule Noire » avec Delv!s.

L’obscure salle tout en longueur nous offre la performance scénique et musicale du groupe belge. Très bon amuse bouche, ce groupe nombreux sur scène, produit un soul pop détonante. Les 9 musiciens exploitent l’excellent sound system de la salle avec le délicieux son de la basse. Nos jambes commencent à remuer, on ferme les yeux et on s’imagine à un show de Diana Ross dans ses belles années. On rouvre les yeux et on les posent sur l’excentrique chanteur, doté des mêmes mimiques que la diva. Le groupe nous évoque une sympathie immédiate, où le jeu de scène et l’écoute live nous en donne une vision radicalement plus funk. Les cuivres installent une atmosphère chaude et rafraichissante : nos pas sont affûtés, on peut commencer notre périple.
L’avantage avec le MaMA festival c’est que tu peux suivre les salles bien jalonnées par l’organisation tout en divaguant sur le boulevard Rochechouart.

 
19h45, nos pas nous guident vers la Cigale.

ALB

© Mickaël Burlot

En se remplissant au fur et à mesure, le foule fourmille et grossit pour le duo français  Alb. Scénographie léchée et déco moderne nous font attendre un show robotisé. On sirote notre bière, les lumières s’éteignent et les artistes nous interpellent. Les leds de l’écran nous annoncent la venue du groupe façon jeux vidéo.

Alb est le projet de Clément Dacquin au clavier, accompagné par Raph’ à la batterie et aux pads, ils se renvoient la balle, épaulés par la technologie numérique qui feat même avec eux. Le projet surprenant et entêtant, joue la carte de la musique interactive, reprenant les selfies Instagram du public sur leurs mur de leds. Ils entament ‘Whisper under the moonlight’, les gens chuchotent « Mais si c’est  la musique de la pub».

Alb, c’est à la fois, une pop soyeuse, parfois folk avec ce morceau à la guitare sèche par exemple . On s’interroge cependant sur le message qu’ils veulent faire passer sur leur performance. Alb joue la disruption, entre une musique néo rock anglais et une électro légère à la  Polo n Pan. Génial retournement de situation sur ‘I’m still waiting’, en version karaoké avec le public de la Cigale.

21h30.On ravale nos appréhensions
Derrière le O’Sullivans, se cache le Backstage qui peut nous réserver une bonne surprise avec Joey le Soldat.

La salle était certes relativement froide mais habitée par un Joey endiablé. Les lumières chaudes et son Afro rap ravive notre groove. Formation en trio minimaliste, son flow proche du ragga est bien accompagné par un chœur et un clavier. Dommage, on a juste le temps de prendre la température avant de filer au Carmen.

© Canelle Conte

21h45, nous voilà au Carmen, souvenir et nostalgie d’attente interminable pour entrer au club pigallois.

Une fois calé devant la scène, la déco très rococo nous laisse rêveur, on sent les effluves de l’ancien lupanar, une ambiance à priori cohérente avec la guitare , la batterie et la voix de Chelou. Les anglais ont une disposition très classique mais produisent une pop éclatante et mélancolique. Le duo fait une performance frustrante, notamment à cause d’une sono qui tient plus de la musique de salon que celle de concert. Le public se regarde d’un air déçu. La performance timide du groupe est touchante, le chanteur entonne ‘Halfway to Nowhere’ qui elle, sans la batterie, nous plonge dans leur univers rêveur et éthéré. L’éclectisme des salles du MaMA fait que l’on peut s’attendre à tout, on s’enhardit et on continue.

22h05 Inuit joue au Bus Palladium suivi de Mai Lan, mais finalement la queue aura raison de nous.

BLOW

© Canelle Conte

22h30 On se réfugie à la Machine du Moulin Rouge pour des valeurs sûres!

Les poitevins de Blow sont justement à la Chaufferie de la Machine. Lieu de perdition le plus souvent, ce soir c’est l’occasion de se plonger dans la pop sucrée et sensuelle du quatuor. Très bon équilibre entre les membres, chacun fait le job et créé un sentiment d’osmose. Le groupe produit une dream-pop colorée, à la fois reconnaissable mais très charismatique.

La scène est sobre, leur performance est fleurie, le public suit et en redemande. On est cotonneux, les nappes smooth et soyeuses de Blow ont été efficaces.

23h15 le public de la machine se masse, Leska vient de finir.
Les deux poulains de Nowaday ont préparé le public, c’est au tour des allemands de MEUTE de le cueillir.

MEUTE

© Mickaël Burlot

S’étant fait connaître aux Transmusicales de Rennes 2016, la fanfare  (à prononcer Meu-te) originaire d’Hambourg s’est fait adoubée pour son style si caractéristique par Laurent Garnier au festival Yeah! 2017. D’où leurs reprise du culte « The man with the red face ».

Les 11 musiciens sont enfin en place, leurs engins rutilants et cuivrés commencent à ronfler. Le « techno marching band » s’est fait connaitre cette année pour ses reprises techno version fanfare. Meute a fait son petit chemin en moins d’un an et avec la sortie d’un album « Tumult ». Ils passent de 3 titres sur Spotify à un album de 10 titres bien étoffé. Ils ouvrent leurs live avec le désormais classique ‘Rej’, ils insèrent aussi une reprise de ‘Think Twice’ de Recondite.

MEUTE c’est intense,  « ça disperse façon puzzle » et ça ne fâche presque jamais sur une mauvaise note. C’est simple et efficace, un répertoire calé sur des reprises, ils apportent un vent de fraicheur sur le style fanfare et arrive à traiter la techno de façon décalé tout en permettant d’agiter la tête sur les beats cuivrés. On les suit attentivement pour voir si à force de reprises, la bande s’essoufflera ou non.

12h50 le temps de nous remettre de nos émotions, on loupe Inclose de peu mais on tombe par hasard sur « Client Liaison ».

Toujours à la Machine, on se retrouve bloqué dans les années 80, entre un revival de « Dead or Alive »  dans des costumes 3 pièces bleu pastel. Chorégraphie à la Madonna et des rythmes de synthé déjantés, on ne peut que sourire devant le spectacle donné par les 2 australiens. Subversif et punchy, leur indie synth-pop ranime nos jambes endoloris. Un style vocal emprunté à The Human League, des sons délicieusement rétro pour une formule explosive et bariolée qui conclut une soirée pleine de surprises.