Après leur apparition remarquée au Mama Festival en octobre, Théo Lawrence & the Hearts posent leurs étuis à Paris lors d’un concert aux Etoiles le 14 février dernier après plusieurs dates en régions.

La première partie bat son plein, The Possums occupe la scène : deux guitares, une basse, une batterie et un clavier jouent une musique énergique qui semble tout droit sortis des 50’s. Contraste à notre arrivée dans la salle des Etoiles où la peinture bleu au mur s’écaille et les boules disco règnent. Brics et brocs s’y mêlent pour former une ambiance joyeuse et délicieusement désuète que l’on aime sentir à Strasbourg Saint Denis.

Le groupe a une formation classique, ils alternent entre country aux accents folk ainsi qu’avec des morceaux plus rock comme sur la reprise de Funnel of Love de Wanda Jackson. Le chanteur aux allures de Johnny Cash occupe bien la scène et nous donne ainsi de bonnes pistes pour nous immerger dans l’univers de Théo Lawrence & the Hearts.

Nous avons à peine le temps de nous refroidir, de prendre une bière que l’ambiance se réchauffe. La foule à dominante féminine, en ce soir de match Real de Madrid/P.S.G, s’éveille dès l’entrée en scène du groupe.

Les lumières s’allument, des tons rouge et jaune englobent le public. Théo s’avance et après quelques mots en guise d’introduction, le groupe entame un morceau qui laisse apparaître progressivement tous les instruments. On penche sur du rock psyché, issu du nouvel album « Homemade Lemonade » qui sortira ce vendredi 9 Mars.

Sans transition, ils débordent sur un autre de leur nouveau morceau, plus énergique. Le rythme vacille et ondule: ils ont cette facilité à nous faire passer d’un morceau à l’autre d’une soul poignante au blues en passant par un rock 50’s. En fait, Theo Lawrence and the Hearts nous donne l’impression d’un melting pot où les 5 musiciens avaient réunis leurs préférences musicales de plusieurs décennies dans un cocktail bien shaké à servir on the rock.

My prophecy arrive en 3eme morceau, interprétation plus folk ponctuée de riffs funk du bassiste qui s’enflamme. C’est cette variation de rythme inattendues qui garde le public en éveil qui rajoute une touche de modernité aux styles qu’ils dépoussièrent.

Sur Sticky Icky, Théo en crooner aux allures de Chuck Berry chante d’une voix rocailleuse qui montre le chemin à ses musiciens. Le groupe occupe la scène avec une maturité que l’on a encore du mal à prêter à une formation aussi jeune.

Plusieurs morceaux du nouvel album sont mêlés aux désormais classiques du premier Ep Sticky Icky. Leur concert laisse présager un nouvel album plus country, plus fait de ballades blues avec une influence importante de l’Amérique sudiste. On remonte les racines du rock en même temps que l’embouchure du Mississpi.

Le clavier de Nevil Bernard et la batterie de Thibault Lecocq ainsi que leur chemise à carreaux donnent à la salle une ambiance de saloon. Les voix de Louis Marin Renaud à la guitare, d’Olivier Viscat à la basse s’unissent à celle de Théo pour former un cœur proche de la bluegrass. On reconnaît aisément leurs influences prises auprès de Lee Moses par exemple ou des tout aussi jeunes et talentueux Alabama Shakes.

Le prochain morceau répand une tension dans la salle, les couples s’enlacent et une odeur de St Valentin flotte dans l’air. Les accords de All Along sont introduits par des rythmes de guitares graves et éclatés.

Les rythmes du titre précédent n’ont pas finis de résonner quand les musiciens quittent la scène. Le temps s’arrête, la foule se tait religieusement et laisse Théo, seul, occuper la scène le temps de Heavenly Dog en guitare/voix.

Les lumières s’éteignent après un rappel où le groupe à court d’idées, cherche des chansons qu’ils n’auraient pas encore jouer parmi un répertoire encore assez mince. Théo Lawrence & the Hearts confirment que c’est avec les vieux rythmes que l’ont fait les meilleurs accords. Ils auront habilement joué avec la foule, mené leur concert à l’image de leur style, à la fois vif et lancinant tout en n’oubliant pas de nous surprendre.

Pour les moins chanceux d’entre vous qui n’étaient pas présents, il jouera le 11 avril à nouveau aux étoiles:   https://www.facebook.com/events/568384893494587/