Pour les 10 ans du MaMA, du 16 au 18 Octobre, le cru des découvertes artistiques à se mettre sous la dent est exceptionnel. Listen Up vous a présenté 12 immanquables ici. De nombreux autres y auraient leur place, y compris de bonnes surprises rencontrées en cours de festival.

On retrouve les passages sur scène, en sons et en images, de tout ce beau monde dans le récit des 3 jours de festival. Ici le jour 2, Jeudi 17 Octobre.

Pour retrouver le récit du Jour 1, c’est ici.

GLAUQUE

Alors, qu’est ce qu’ils donnent en live nos petits belges de Glauque, fraîchement débarqués sur les internets avec seulement deux morceaux  ? Parce qu’on en attend beaucoup ! On a pas tous les jours l’occasion de voir un rap énervé sur fond d’électro berlinoise. Et ce qu’ils ont sorti pour l’instant nous plait vachement (les titres ‘Plane’ et ‘Robot’), hâte d’avoir la suite. Pour résumer leur concert au MaMA 2019 en deux mots : la claque !

Visuellement, on en prend plein les yeux, avec des jeux de lumières hypnotiques façon club techno trance, et deux mecs à fond qui sautent dans tous les sens, scandant leurs textes de manière acharnée.

Au niveau son, c’est clairement à la hauteur aussi. Les instrus sont hyper propres, les trois musicos sur scène font claquer fort les beats, les montées sont inspirées et progressives. Super travail. Pour les textes, on va pas se mentir, on n’a pas tout compris (pas toujours évident le rap en live, surtout que là ça crie beaucoup), mais à priori une nana a fait du mal au chanteur, et elle prend cher.

En tout cas, c’était beau, c’était chaud, on regrette simplement que c’était un peu tôt (18h45, seule condition sûrement pour pouvoir jouer à La Cigale). Mais une chose est sûre, on les reverra !

PONGO

© Listen Up – Mickaël burlot

Dans un costume plaqué or, flanquée de ses deux musiciens grimés en zèbres, Pongo déboule pour retourner La Cigale avec son kuduro infernal. Shiny dans son costume comme dans sa gestuelle et ses lyrics, elle fait se transformer l’assemblée en une marée humaine joyeuse dès le premier morceau.

Scintillante de mille feux sous les projecteurs, elle donne une démonstration de danse que tout le monde s’empresse d’imiter, le concert de Pongo chavirant de ce fait à la limite du pogo. Pour couronner le tout, deux danseurs la rejoignent, calquant leurs mouvements sur ses déhanchés élastiques, avant de se tailler la part du lion dans des freestyles de folie. Ça twerke comme jamais, et le public devient hystérique à chaque coup de fessier de la diva dorée. Ses démonstrations de français ajoutent à la bonne humeur ambiante et puis ‘La vie continooou quoi!’

La vie continue, même quand elle raconte des histoires d’amours déchus dans ‘Kuzola’. Les spectateurs rendent à Pongo sa lumière et son sourire en faisant se parer La Cigale de son costume d’étoiles. En réponse, elle rayonne de tout ses atours couleur soleil et s’éclate et éclate le concert dans un final de malade. Irradiant de bonheur les dizaines de personnes qu’elle invite à danser sur scène, avant de s’éclipser en laissant un sourire en croissant sur tous les visages.

MOKA BOKA

© Listen Up – Mickaël burlot

Silhouette longiligne, bonnet vissé sur le crâne et l’œil rieur, Moka Boka s’avance sur la scène devant un Carmen plein à craquer. Lumières rouges tamisées, moulures majestueuses, voix chaude et flow délicat: Moka Boka nous offre un interlude « luxe, calme et volupté » au beau milieu de la joyeuse frénésie du Mama.

Pour ce showcase, il est accompagné d’un guitariste qui se fend de quelques riffs faisant échos aux beats du dj. Ceci est un live! Le rappeur gratifie le public de quelques nouveaux titres, visiblement toujours à l’état de démos.  D’ailleurs il n’hésite pas à les reprendre, guidant ses musiciens sur ses envies jusqu’à ce que le rendu soit parfait. Le public rit devant l’exigence bienveillante et la complicité du chanteur. L’espace de quelques morceaux, on se croirait en studio avec Moka Boka.

Le temps file au rythme des rimes lyriques. Lorsque tombent les tubes « Heracles » ou encore « Sourire« , le Carmen chante en cœur. Les têtes bougent, et pour les plus chanceux d’entre nous qui ont encore un peu de place, les épaules aussi.

CORPS 

© Listen Up – Mickaël burlot

C’est dans l’écrin chic et feutré du Carmen que Corps s’apprête à bousculer sens et interdits.

Yeux fermés et symphonie de cors avant la mise à feu! Leur premier morceau corrobore tout ce qu’on a pu rapporter sur eux. Le parterre fait corps d’emblée. Serrés-chaleurs-mêlées pour mieux recevoir le torride morceau ‘A Corps’.

Partout, les corps sont répercutés dans les miroirs du Carmen. Des ébats surveillés d’en haut par les sexuels corps des caryatides vierges qui bercent des verges levées dans les mains de Corps. Sous le prisme de leur musique, toute réalité devient divinement subversive, toute réalité s’échappe le long des hanches de chacune et de chacun. Peu à peu, la température monte au mer-corps pour une cure de sueur hardcore.

Hardcores les Corps, qui répètent à l’envi « On est venus pour casser l’ambiance! » Et l’ambiance se casse, se reforme, fond dans un maelström qui saute en tous sens. A l’image du chanteur sur scène, tournoyant d’un bout à l’autre dans sa combinaison ouverte et ses nouvelles chaussures, virevoltant dans un déluge de câbles enroulés autour de son cou, autour de son cul, au son de ‘Tordu’, au son de ‘Perdu’.

© Listen Up – Mickaël burlot

Perdus par une telle énergie on l’est devant lui, dans les scintillements infinis de la boule à facettes qui nous surplombe et renvoie mille reflets de corps qui s’entrechoquent. On se retrouve alors jouets désarticulés entre les doigts musicaux de Corps, qui n’ont pour arriver à ces fins pas besoin de notre accord.

Avant le bouquet final, depuis leurs bras levés, les Corps dé-versent leurs chants orientaux, avant de jeter à corps perdus ‘Sur l’Autoroute’. Pas de corp-poratisme possible, pas de glissière de sécurité contre laquelle se rabattre devant les musiciens. Seulement un engagement total, improvisé, spontané. Qui n’en finit plus, Corps faisant durer le plaisir et le morceau encore, encore et en corps!

OH OUI, ENCORE!

THE SUPERMEN LOVERS

LE groupe du MaMA 2019!

Parce que les premières notes de ‘Starlight’ ont déclenché une hystérie dans la foule massée dans La Machine du Moulin Rouge, devenant subitement plus bruyante qu’un A380 au démarrage!

Parce que les SuperHommes Séducteurs on rappelé à tout le monde qu’ils n’avaient justement pas percé que grâce à ce morceau. Mais aussi avec une générosité sans pareil dans le panel de tubes discos et de house groovy qu’ils déversent en pluie sur leurs adorateurs nocturnes.

Et parce que les pontes de la French Touch sont des putain de génies capables de te faire rentrer en transe jusqu’au bout de cette deuxième nuit du MaMA. Le feu, le feu, le feu dans les jambes, dans le corps, dans la tête pour enchaîner sur le troisième soir le plus vite possible!