Le MaMA event 2015 c’était il y a un peu plus d’une semaine et voici les concerts qui nous ont plus tout particulièrement
Aaron
Simon Buret et Olivier Coursier, le tandem du groupe Aaron, ont fait un passage éclair mais très attendu à la Cigale de Paris la semaine dernière lors du Mama Festival. Le duo français nous a livré une agréable surprise, en effet la donne a quelque peu changé, le piano a été remplacé par des sons plus synthétiques. On note une nette évolution, entre le premier album et ce troisième opus qui semble avoir pris une tournure beaucoup plus électro. (Qui n’est pas sans déplaire aux fans du groupe largement convaincu par leur performance.)
Même si Aaron, conserve sa voix langoureuse, ses textes en anglais, et sa base pop on ressent cette envie d’aller de l’avant, et de se forger une autre personnalité. Et pour les plus nostalgiques de « U Turn (Lili) », ou de « Passenger » on retrouve quelques morceaux plus ou moins similaires qui ne sont pas sans ravir la salle. A cloche pied entre pop et électro, les titres s’enchaînent sans interruption et divinement bien.
Leur nouvel album « We Cut the Night » sorti le 18 septembre n’est pas passé inaperçu auprès de la sphère musicale. L’acteur John Malkovitch mis en scène dans le clip « Blouson Noir », prouve une nouvelle fois leur lien étroit entre l’univers du cinéma et de la musique.
Mais c’est principalement « Onassis » qui sur les ondes depuis le 16 juin 2015 a de nouveau fait parler d’Aaron. Un comeback plutôt réussi et une franche évolution que l’on pourra retrouver sur scène dans toute la France et le 25 novembre prochain à L’Olympia à Paris.
Bruce Brubaker
Bruce Brubaker est de ces artistes que l’on ne voit jamais dans les festivals. Fort heureusement, le MaMA a dérogé à la règle en le programmant dans la salle des Trois Baudets.
Bruce Brubaker se distingue car il sait aussi bien jouer du Mozart avec la Philharmonie de Los Angeles, que des compositions plus contemporaines. C’est pour la seconde option que nous l’avons vu avec le concert de son dernier album « Glass Piano ». Pour celui ci, Brubaker revisite les compositions de Philip Glass, avec lesquelles il entretient une relation particulière.
Lorsque nous arrivons dans la salle, nous voyons Bruce avec son piano à queue. La scénographie est minimaliste avec un seul projecteur sur lui comme souvent pour les concerts de piano. Bruce Brubaker est un artiste qui a su maîtriser non seulement l’art de réinterpréter certaines grandes compositions, mais qui a aussi ajouté de sa propre vision, les ré-imaginant et les poussant à leurs paroxysmes pour leurs offrir une nouvelle forme unique. Et nous avons eu l’occasion de le voir et l’écouter exécuter chacun des morceaux à la perfection.
Chacune des notes ont été retransmise fidèlement à la version studio alors même que leur enchainement y est soutenu et le rythme de ces morceau, rapide. Nous attendions Mad Rush, morceau durant près de 14 minutes et qui varie entre un rythme effrénée et des moments plus calmes. Nous n’avons pas été déçus par la beauté du morceau en live et l’émotion qui s’en dégage.
Le dernier morceau s’achève, Bruce Brubaker est applaudi pendant un long moment. Une fois parti, ce pianiste hors pair nous laissa rêveur lors de la sortie de la salle. On aurait voulu que ça ne se finisse jamais.
Chapelier fou
Première bonne surprise : Chapelier fou n’est pas seul sur scène. Il emmène un quatuor moderne qui marie à merveille violon, alto, clarinette et violoncelle aux machines électroniques.
Béret vissé sur la tête, Louis Warinsky guide les âmes présentes à la Cigale vers l’extase sonore. L’ambiance est lumineuse, les lasers frôlent parfois la saturation. L’album Deltas est à l’honneur avec les titres Carlotta Valdes, Tea Tea Tea et La Guerre des Nombres. Les morceaux Fritz Lang et Cyclope & Othello complètent ce tableau onirique et lyrique.
Le public se perd dans une rêverie musicale quand déjà, Chapelier fou ponctue sa prestation d’une conclusion riche en émotions avec Darling Darling Darling.
Pavane
Il est attendu mais surtout par ceux qui savent. Dans un recoin du bar au brouhaha ambiant, le décor est minimaliste et les fils à terre délimitent l’espace scénique. Un synthé, des machines à peine sorties de leurs mallettes, une guitare et le tour est joué. Pavane caresse sa moustache, penché sur ses claviers, soucieux.
Le guitariste qui l’accompagne a posé sa montre en évidence, pour ne pas sortir du créneau. Loin de se pavaner, ces deux là dégagent une modestie frolant la timidité. Et puis ca commence, leur hésitation s’évapore à mesure que la musique emplit l’atmosphère.
Le public se fait moins bruyant, se laisse surprendre par la vague et répond à l’invitation de cette échappée. Entre deux références classiques, pavane nous promet avec deux nouveaux titres, plume et travelin, un futur ep (à venir très bientôt) plus expérimental, une excursion à travers l’univers cette fois. A bon entendeur.
Selim
Vêtu d’une robe de chambre, bouquet de fleurs dans une main, micro dans l’autre, Selim débute son concert en douceur, assis sur le devant de la scène du Divan du Monde.
Singulier et excentrique, Joseph Selim Chedid nous surprend chanson après chanson. En jonglant entre les styles musicaux (et vestimentaires), le frère cadet de Matthieu Chedid nous fait visiter sa Maison Rock pendant près d’une heure. La palette de Selim est large et colorée : elle rassemble l’énergie du rock, la rêverie poétique de la musique psychédélique et des sonorités tantôt pop, tantôt électroniques. La nonchalance qui teinte sa voix n’enlève rien à la richesse rythmique et à la qualité scénique de sa prestation.
Seul petit bémol : Joseph Selim Chedid focalise l’attention et éclipse quelque peu ses partenaires de scène. Quoi qu’il en soit Selim reste notre bonne surprise de la soirée. Sous ses faux-airs de spectacle improvisé lors d’une soirée déguisée, ce spectacle nous a saisis de par sa qualité !
Las Aves
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