Un concert déboussolant, dansant, puissant… nous nous en doutions, nous en avons maintenant la certitude : Feu! Chatterton livre son âme dans ses textes, son corps et son cœur sur scène.
Si vous êtes passés à côté du phénomène Feu! Chatterton, en voici une brève présentation :
Ses cinq membres réconcilient rock et langue française grâce à une musique travaillée, magnifiée par un phrasé d’une singularité et d’une beauté saisissantes. Leur premier album, Ici le Jour (a tout enseveli), est sorti le 16 octobre dernier chez Barclay.
L’EMB Sannois, où le groupe a fait ses débuts, fait salle comble pour l’occasion. L’Espace Michel Berger est garni d’une foule hétérogène, la poésie de Feu! Chatterton attire toutes les générations. 22h00, la tension du public est palpable. Nous ne sommes pas les seuls à attendre avec impatience la prestation du quintette parisien.
Le concert s’ouvre de la même manière que l’album, avec l’entrainant titre Ophélie. La scénographie est sobre, quelques projecteurs illuminent Arthur Teboul, chanteur et maître de soirée. Allure de dandy, gestuelle de pantin désarticulé, voix tant charmante que déchirante… cet ensorcelant personnage fascine l’assemblée, focalise tous les regards.
Le son du second morceau, Fou à lier, manque un peu de finesse et accroche légèrement nos oreilles. L’interprétation saisissante de Côte Concorde nous fait immédiatement oublier ce léger désagrément. Viennent ensuite A l’aube ; La Mort dans la Pinède, progressif et électrique ; Bic Medium, merveilleux morceau étonnement absent de l’album ; Les Camélias ; et enfin Boeing. Le groupe s’éclipse après ce dernier titre aérien et dansant.
Le public, ravi, en redemande. Les cinq cadavres exquis reviennent sur scène avec Le Pont marie, puis l’inévitable Malinche signe l’apogée de la soirée. Le quintette nous gratifie alors d’un second rappel, avec une version étirée, d’abord sombre puis disco, de La Malinche. Feu! Chatterton tire sa révérence avec une reprise bouleversante de Polyphonic Size : Je t’ai toujours aimée.
Hormis le second rappel, ce concert n’offre pas de réelles surprises, mais la confirmation du talent éclatant du jeune groupe français. Légèrement étendues et retravaillées, les versions live des morceaux sont plus poignantes que celles de l’album, tout en restant fidèles à son esprit.
Que leur reprocher ? Ne pas avoir joué Harlem, Porte Z ou encore Jungle d’Asphalte (leur adaptation de Concrete Jungle de Bob Marley)… on espère y avoir droit la prochaine fois !
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