Il est l’un des secrets les mieux gardés de Normandie, avec la recette du camembert au calvados. Retour sur le festival Hello Birds qui a bousculé en couleurs, le temps d’un week-end, le calme de la charmante Etretat.
Et de cinq ! Le festival Hello Birds fêtait ses noces de bois avec la ville qui, selon une légende urbaine, aurait inspiré Hitchcock pour The Birds. Cinq ans que l’on déguste des huîtres fraiches en buvant du cidre poiré et en savourant des concerts dans l’acoustique unique d’une chapelle sur les hauteurs des falaises. On ne peut que se réjouir de cette union musicale et culinaire, qui se transforme en vague d’amour une fois rentré à Paris et qu’il est l’heure du bilan.
Que retient-on de ces 2 jours et 3 nuits à déambuler dans Etretat ? Avant toute chose, on ne peut qu’être ébloui par l’inventivité et la pertinence du concept. Jugez plutôt : un week-end de concerts gratuits – attirant ainsi parisiens, normands et locaux – dans une atmosphère bucolique et gourmande. Si l’imagerie des oiseaux est évidente, le reste du festival se fond dans le charme de la station balnéaire : concerts en chapelle donc, mais également randonnées à la découverte de la faune et de la flore, restauration à base de produits de la mer, vieux casino en colombage transformé en club huppé, parc pour enfant en zone de détente musicale. Et la scène principale ? Orientée dos à la fameuse aiguille et sans toile de fond, afin que le public puisse se délecter du coucher de soleil carte postalesque en dansant sur la pop fiévreuse de Voyov et les guitares incisives de Childhood.
On retiendra également des moments suspendus comme le set d’Adam Naas, en formule trio pour l’occasion. Dévoilant une timidité attachante, le jeune prodige parisien a envouté une chapelle pleine à craquer et au bord des larmes à plusieurs reprises. Ponctuant son – déjà – solide répertoire d’une reprise surprise d’Alt-J, Matilda, Adam Naas a prouvé qu’il pouvait s’abstenir de beats frappés et d’arrangements systématiques grâce à la délicatesse de ses deux choristes, qui ont rythmé avec justesse les 50 minutes de set.
Débarrassé de la présence de Pete Doherty, tête d’affiche encombrante de la précédente édition, le festival a déroulé cette année un concept total grâce à une identité séduisante et solide comme une pierre normande. Loin de la promiscuité et du stress des mastodontes concurrentes de ce premier week-end de juillet, il s’inscrit dans une nouvelle série de « slow-festivals » multidisciplinaires tels que Pete the Monkey ou We Love Green. Mais rares sont les formats qui se confondent aussi bien dans leur environnement. Pas de doute, Hello Birds est devenu l’un des rendez-vous de l’été étretatais. On lui souhaite désormais de ne pas quitter son nid… !
photos : Maxime Glorieux
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