Complet depuis trois mois, le concert de Yellow Days au Pop Up du Label n’a pas comblé nos attentes, il les a décuplées. Du haut de ses 18 ans, le jeune anglais a livré une prestation de haute volée, qui nous rend impatients pour la suite !
Alors qu’au même moment Arcade Fire usait de sa formule magique dans un Bercy conquis d’avance, il fallait prendre le risque de se promener du côté du Pop Up du Label pour écouter le live de Yellow Days, encore trop rare en France. Le cas de l’anglais de 18 ans est plus complexe qu’il n’y parait. Si beaucoup l’assimilent à l’énième recommandation Spotify d’une génération zapping, George Van Den Broek, aka Yellow Days, a réussi à prouver au monde entier qu’il était au dessus de toute mode avec son premier album, sorti en fin d’année dernière.
Is Everything Okay in Your World ? demande le jeune anglais en guise de titre pour cet album, qui fait suite à un premier EP sorti quelques mois plus tôt. Aucune prétention dans la question, puisque Yellow Days s’inscrit définitivement en retrait de la lignée, très masculine, de la descendance King Krule. De Pumablue à Cosmo Pyke, en passant par le très jeune Boy Pablo, nombre de ces autodidactes à la croisée des genres ont tenté, malgré eux, de prendre la main.
Pourtant, aucun d’entre eux n’aura obtenu un invité aussi prestigieux que Rejjie Snow sur son album. Yellow Days, encore inconnu il y a un an et demi, est en passe de s’affranchir de ce mouvement pour parler au plus grand nombre. Pour cela, nul besoin de croiser les genres jusqu’à l’indigestion. Sur scène, George Van Den Broek, revient au fondamentaux blues de ses compositions. Derrière une section rythmique aussi jeune qu’efficace, le chanteur aligne des solos de guitare hypnotiques, aussitôt suivis par son claviériste, très talentueux.
Le cas Yellow Days est complexe, à l’image de son public, entassé dans un Pop Up du Label complet depuis trois mois. Si la prédominance de couples est indéniable, les tenues vestimentaires sont diverses. Capillaires également… mais nulle n’arrivera à la hauteur de la coupe de cheveux de Yellow Days, dont une description ne pourra avoir autant d’effet qu’une recherche Google. Peu importe, le jeune anglais, en pleine tournée, prend beaucoup de plaisir sur scène. Un plaisir communicatif et nourrit par les standing ovations entre chacun des titres joués.
Lorsqu’il demande, dans un anglais toujours peu compréhensible, si certains partagent son goût pour la drogue (douce, à son image), la réponse immédiate précède un élan de satisfaction générale alors que les premières notes The Tree I Climb résonnent. Nous sommes, à ce moment précis du concert, très haut, dans les étoiles. Le solo de trompette de l’album est joué à la guitare et cela ne gâche en rien la qualité de la prestation.
La voix est déchirante, plus expressive que sur album. L’intention est décuplée, les mimiques ne trompent pas. Du haut de son mètre quatre-vingts dix, Yellow Days a déjà tout d’un grand. Il n’a pourtant que 18 ans, mais au moins le double lorsqu’il entre en scène. Alors qu’il fera un tour d’Europe des festivals cet été, on est impatients de le revoir dans une plus grande salle, pour un set plus long… et qui risque de nous paraître une nouvelle fois trop court!
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