Retour à la ville pour Moodoïd avec Cité Champagne, un album urbain, de bruits et d’effervescence.

On avait laissé Moodoïd il y a 4 ans, avec un album de pop psychédélique aussi bon que complexe. A l’époque, Pablo Padovani, leader charismatique et sensuel d’un groupe presque exclusivement féminin, jouait avec des guitares étranges et copinait avec Kevin Parker (Tame Impala), producteur de son premier EP.

Si les influences étaient alors puisées dans une période fin 60s, lorsque Syd Barrett arrivait encore à concilier drogues hallucinogènes et création musicale, c’est désormais dans la disco des années 80 que Pablo trouve son inspiration. D’ailleurs, cette évolution de style se note également dans ses nouvelles fréquentations. Il aura passé pas mal de temps avec Pierre Rousseau (moitié du groupe Paradis) pour produire son album, et il prévoit prochainement un concert commun avec le fantasque Flavien Berger dans le cadre du festival Days Off.

Le changement semble donc radical. Les morceaux sont dansants, portés par une basse lourde et des beats frénétiques (Planète Tokyo). On lorgne aussi du côté de la funk sensuelle de Prince (Reptile) ou de la new wave des Talking Heads (Chamberlain Hotel). Evidemment, un tel virage n’a pas pu s’opérer sans quelques petites modifications dans la configuration du groupe. Nouveau label, nouveaux musiciens, nouvelles tenues… On aurait presque pu se demander s’il n’allait pas changer aussi de nom de groupe. Mais l’esprit Moodoïd est toujours bien palpable. Ce « mood bizarroïde », comme Pablo le désigne, n’est pas un style musical, mais un processus de création, qui débouche inévitablement sur une oeuvre complexe et originale, un brin décalée. Et puis, pourquoi se limiter à un style en particulier? Monsieur David Bowie lui même s’en accommodait très bien, sans complexe. C’était même sa force de nous emmener avec lui dans de nouvelles directions, parfois inconnues.

« Cité Champagne », référence à la rue dans laquelle Pablo a habité lorsqu’il s’est installé à Paris, s’est construit sur l’inspiration urbaine, contrairement au premier album qui était plus axé sur la campagne et la nature. Synthèse de 2 ans et demi de voyages dans les capitales du monde entier, il nous parle d’amour, de sexe, de ses plaisirs inhérents, mais aussi des difficultés qu’il y a parfois à concilier les deux.

Ecouter l’album : http://smarturl.it/MoodoidCiteChampagne