Cette année encore, la programmation frappe fort! Avec les très attendus Blood Orange, The Voidz, Kaytranada ou Bon Iver, mais aussi de la révélation punk féminine Dream Wife, du nouvel ambassadeur de la cold wave / Lo-Fi, John Maus, ou encore le retour sur scène de Mac DeMarco et de Chvrches. De plus jeunes pousses tels que Yellow Days, Tirzah, Muddy Monk, Michael Rault et Cola Boyy joueront aussi dans la grande Halle de Villette!
Voici notre sélection:
John Maus
John Maus est le genre d’artiste très difficile définir tant son projet et ses inspirations sont complexes et diverses. Ses influences vont de la cold wave, du Lo-Fi, mais aussi un côté baroque et macabre à son projet si fascinant avec ses sons de synthés et sa voix en reverb.
John Maus lance sa carrière solo et publie son premier album en 2006 au nom minimaliste « Songs ».C’est que ce dernier ne vient pas de nul part. En effet, il a joué des claviers pour Animal Collective ou Ariel Pink. Pour autant les critiques ne sont pas au rendez-vous. Et ce, même pour son deuxième album, « Love Is Real ». C’est à partir de son troisième album, « We Must Become the Pitiless Censors of Ourselves », que John Maus commence enfin a être jugé à sa juste valeur, avec notamment le titre très poétique ‘Hey Moon’ ou encore la synth pop new wave aérienne de ‘Believer’.
La particularité de John Maus est son souhait de partager avec son public, les chutes, les démos qui ne seront finalement pas dans l’album publié. Pour se faire, il sort quelques mois après la sortie de l’album en question, un nouvel album. A l’image de « A Collection of Rarities and Previously Unreleased Material » après son troisième album ou encore de « Addendum » sorti seulement 6 mois après de son bijou « Screen Memories ».
C’est que John Maus avait abandonné son public pendant cinq années pour se concentrer sur un doctorat de Science Politique et la création d’un synthétiseur modulaire de A à Z. Ce temps, lui a permis de créer son plus bel album, « Screen Memories », sorti fin octobre 2017.
Extrait des sessions d’enregistrement de son prédécesseur« Screen Memories », « Addendum » propose un album à la production peut-être pas moins léchée mais se veut plus spontané et sauvage que jamais.
YELLOW DAYS
Le jeune anglais avait déjà livré une prestation de haute volée au Pop Up qui nous rend impatients pour la suite ! Le cas de l’anglais de 18 ans est plus complexe qu’il n’y parait. Si beaucoup l’assimilent à l’énième recommandation Spotify d’une génération zapping, George Van Den Broek, aka Yellow Days, a réussi à prouver au monde entier qu’il était au dessus de toute mode avec son premier album, sorti en fin d’année dernière.
Is Everything Okay in Your World ? demande le jeune anglais en guise de titre pour cet album, qui fait suite à un premier EP sorti quelques mois plus tôt. Aucune prétention dans la question, puisque Yellow Days s’inscrit définitivement en retrait de la lignée, très masculine, de la descendance King Krule. De Pumablue à Cosmo Pyke, en passant par le très jeune Boy Pablo, nombre de ces autodidactes à la croisée des genres ont tenté, malgré eux, de prendre la main.
Pourtant, aucun d’entre eux n’aura obtenu un invité aussi prestigieux que Rejjie Snow sur son album. Yellow Days, encore inconnu il y a un an et demi, est en passe de s’affranchir de ce mouvement pour parler au plus grand nombre. Pour cela, nul besoin de croiser les genres jusqu’à l’indigestion. Sur scène, George Van Den Broek, revient au fondamentaux blues de ses compositions. Derrière une section rythmique aussi jeune qu’efficace, le chanteur aligne des solos de guitare hypnotiques, aussitôt suivis par son claviériste, très talentueux.
Le cas Yellow Days est complexe, à l’image de son public, entassé dans un Pop Up du Label complet depuis trois mois. Si la prédominance de couples est indéniable, les tenues vestimentaires sont diverses. Capillaires également… mais nulle n’arrivera à la hauteur de la coupe de cheveux de Yellow Days, dont une description ne pourra avoir autant d’effet qu’une recherche Google. Peu importe, le jeune anglais, en pleine tournée, prend beaucoup de plaisir sur scène. Un plaisir communicatif et nourrit par les standing ovations entre chacun des titres joués.
Lorsqu’il demande, dans un anglais toujours peu compréhensible, si certains partagent son goût pour la drogue (douce, à son image), la réponse immédiate précède un élan de satisfaction générale alors que les premières notes The Tree I Climb résonnent. Nous sommes, à ce moment précis du concert, très haut, dans les étoiles. Le solo de trompette de l’album est joué à la guitare et cela ne gâche en rien la qualité de la prestation.
La voix est déchirante, plus expressive que sur album. L’intention est décuplée, les mimiques ne trompent pas. Du haut de son mètre quatre-vingts dix, Yellow Days a déjà tout d’un grand. Il n’a pourtant que 18 ans, mais au moins le double lorsqu’il entre en scène. Alors qu’il fera un tour d’Europe des festivals cet été, on est impatients de le revoir dans une plus grande salle, pour un set plus long… et qui risque de nous paraître une nouvelle fois trop court!
Kaytranada
Qui n’a jamais entendu un morceau Kaytranada? Entre ces Remixes comptant des millions de vues aux compteurs YouTube et Soundcloud, il est l’un des Beatmakers de la scène Indé les plus écoutés.
Kaytranada a vraiment perçé lors de la sortie de son premier album « 99,9% ». Cet album contient 15 titres, chose rare ces dernières années pour un premier disque. Perfectionniste, il commence avec un morceau introductif ‘TRACK UNO‘ faisant office d’interlude musical pour nous mettre dans le bain. Il avait pris la même initiative lorsqu’il avait offert 8 morceaux sur Soundcloud en octobre dernier. ‘TRACK UNO‘ est par ailleurs l’un des 4 morceaux joués seuls, sans collaborations, qui sont par ailleurs très nombreuses dans cet album. Autre originalité : c’est un morceau en deux temps, la deuxième partie faisant une liaison instrumentale avec le titre suivant, le reste de l’album.
L’album se révèle progressivement, avec notamment l’arrivé du ‘BUS RIDE’ qui tricote encore un peu plus l’univers dans lequel nous baigneront tout au long de l’écoute : un mélange hybride entre Hip-Hop, R’N’B, musique électronique et Soul.
C’est alors avec ‘Got It Good’, avec un featuring de Carl Graig, que le disque prend pleinement forme. Oui car côté collaboration, Kaytranada s’est entouré des grands noms comme de la nouvelle scène R&B pour produire les tubes de votre été: Kariem Riggins, River Tibers, Aluna George, Shay Lia, Min Vensa, Anderson Paak, Phonte, Syd, GoldLink, etc.
Diversifié, éclectique, mais également cohérent malgré des influences très diverses..
En l’écoutant un peu plus en détail on peut distinguer trois catégories : les morceaux plus R&B, produits pour faire des tubes / les morceaux Hip-Hop qui raviront les fans / les morceaux seulement instrumentales sur lesquelles il excelle. Ces parties instrumentales sont enrichies par les musiciens de talents qui collaborent avec le canadien (Kariem Riggins, River Tibers, BADBADNOTGOOD) pour des morceaux plus smooth. C’est également l’occasion de se plonger encore un peu plus dans ses influences.
L’autre grand plaisir de cet album est le faible recyclage de ces très nombreux morceaux qui ont inondé le web depuis 4 ans. Seul ‘Leave Me Alone’ avec Shia et ‘Drive Me Crazy’ avec Vic Mensa étaient déjà sortis.
Ce disque, c’est comme une barre de chargement qui se remplirait complètement, une fois le dernier morceau terminé. Avec cet album, nous connaissons 99,9% de Kaytranada au moment de la production du disque. Mais rassurez vous, l’homme qui produit deux morceaux par jour a déjà fait du chemin depuis. Après son passage au Pitchfork il y a 4 ans, sa nouvelle venue nous fait plaisir!
BAGARRE
Plus collectif que groupe, mouvement que style, la joyeuse bande de 5 étale ses homélies musicales sur les scènes de France depuis déjà 2014 avec la sortie de leur premier EP “Bonsoir nous sommes Bagarre”.
Ceux qui clament que “L’horizontalité, c’est mettre les gens sur un pied d’égalité” n’ont pourtant aucune linéarité musicale. Tantôt house pop dans ‘danser seul’, trap sur le son de ‘béton armé’, ils occupent et innovent tous les rôles à la fois pour abolir le principe de hiérarchie. Ni Dieu ni Maître, encore moins dans la musique.
Emmaï Dee, Maitre Clap, La Bête, Majnoun, Mus. Des noms qui finalement importe peu tant on pourrait les interchanger par leur talent, leur énergie et la poésie distillée grâce à chaque instrument.
Ensemble, ils créent cet espace de liberté qu’on pourrait condenser sous la forme d’un club. Le leur, celui des 1,2,3,4,5.
Le gang parisien ne se noie pas dans son bordel, loin de là. Les sonores sont travaillés, les voix lointaines ou criantes percutent l’ouïe et vous force à danser (mais ça, de la façon dont vous voulez).
La programme définitif:
- Jeudi 1er novembre – 17h00 – 01h00
Mac DeMarco – Etienne Daho – The Voidz – John Maus – Yellow Days – Rolling Blackouts Coastal Fever – G Flip – Cola Boyy - Vendredi 2 novembre – 17h00 – 02h00
Kaytranada – CHVRCHES – Blood Orange – Chromeo – Bagarre – Car Seat Headrest – Dream Wife – Tirzah – Lewis OfMan – Boy Pablo - Samedi 3 novembre – 17h00 – 06h00
Bon Iver – Daniel Avery – DJ Koze – Jeremy Underground – Stephen Malkmus & the Jicks – Unknown Mortal Orchestra – Peggy Gou – Avalon Emerson -Michael Rault – Muddy Monk – Snail Mail
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