Habits de travail oblige, nous avons du interviewer Arthur Dubreucq (aka Kazy Lambist) en costume cravate. Qu’importe, jouons le jeu (et la surprise), nous allons lui faire passer un entretien d’embauche, pour le poste de « notre artiste préféré du moment ».

Bonjour Arthur, heureux de te recevoir pour cet entretien. Je vois que tu es venu sans CV?

Oui, cela fait partie de ma façon de faire. Je travaille à l’improvisation. C’est en grande partie comme cela que je compose de la musique justement, à l’instinct, sans réfléchir.

Commençons par le début dans ce cas. Parle-moi de ton parcours perso. D’où viens-tu?

Alors, je suis né à Montpellier. J’ai toujours vécu là bas, ou presque, jusqu’à mes 17 ans lorsque je suis parti un an dans le nord du Canada, près de l’Alaska. C’était dans le cadre d’un échange, lorsque j’étais au lycée. Un peu au hasard d’ailleurs. Bref, je me suis retrouvé dans le froid, au milieu des ours et des caribous, mais c’était une super expérience, vachement enrichissante.

Dans le lycée où j’étais, il y avait des cours de jazz (NDLR : penser à envoyer mon enfant au Canada plus tard). J’ai rejoins un petit groupe, et assez naturellement, je me suis mis à faire des boucles pour eux, à ajouter des samples sur leur son, c’était très sympa.

En rentrant en France, j’ai retrouvé mes potes, qui m’ont fait écouter pas mal d’électro. Ça a eu une grosse influence sur mes compositions. En fait, c’est là que s’est créé mon style je pense.

Peux-tu me détailler un peu de ta formation ? Quelles sont tes compétences ?

J’ai fait beaucoup de flûte à bec au collège. Une heure par semaine en cours de musique, j’étais un cador ! Plus sérieusement, je me suis mis très tôt au piano, vers 6 ans. Ce qui est vraiment cool avec le piano, c’est qu’une fois que tu le maîtrises, tu peux passer assez facilement à d’autres instruments. Ça t’apprend la logique, les graves, les aiguës… Quand je suis passé à la guitare après, l’apprentissage s’est fait tout seul.

Pour tout ce qui est mix, je suis autodidacte. Je faisais de la musique tous les soirs en rentrant des cours. Pour le kiff, pour les potes, je partageais ça sur Soundcloud. Ensuite, j’ai commencé Sciences Po, j’ai fait 6 mois. Après, Info Com, 6 mois encore. Pour finalement enchaîner les petits boulots. J’avais du mal à me projeter. Et un jour, j’ai entendu mes sons sur Radio Nova. J’étais super heureux, j’adore cette radio. J’ai commencé à me faire inviter à Paris, à rencontrer des gens dans le milieu de la musique, ce qui m’a amené à prendre vraiment au sérieux mon projet.

Justement, faisons un peu le point sur tes expériences professionnelles.

Quand mes morceaux Doing Yoga et Headson ont commencé à se faire connaître, je me suis fait accompagner par un manager. On m’a inscrit au tremplin Inrocks Lab en 2015, que j’ai gagné ! J’étais trop surpris, et trop content. Les Inrocks m’ont bien accompagné pour la suite aussi. J’ai fait une télé au Petit Journal. Mon nouveau titre On You a décollé sur Virgin Radio. Incroyable ! Aujourd’hui, j’ai signé sur le label Cinq 7 (NDLR Wagram Music) pour deux albums. Un de fait déjà ! Et très prochainement, je vais sortir pas mal de remix et de collabs.

Si tu devais définir ton style aujourd’hui, ce serait comment?

Je vais utiliser le mot que les journalistes m’ont attribué : electro-pop. Mais à vrai dire, je ne me rends pas vraiment compte de ce que je fais, je n’intellectualise pas mes créations. Concernant mes influences, c’est très ouvert. J’ai écouté beaucoup de French Touch. Air, Sebastien Tellier, les morceaux calmes des Daft Punk… Quand j’ai commencé à composer de manière plus régulière, j’étais pas mal dans l’Impératrice, Mome, Fakear, Bleu Toucan. Tous ces artistes qui étaient classés dans la même catégorie que moi, et que j’ai découvert par curiosité finalement. Aujourd’hui sinon, ce qui tourne beaucoup dans mon tel, c’est le dernier album de Flavien Berger.

Sinon, peux-tu me citer 3 qualités et 3 défauts?… Ahah, je plaisante ! Mais alors, où est-ce que tu te verrais dans 5 ans?

Ouh la, aucune idée… Le 2e album est en route, donc j’imagine qu’il sera fini. Mais je travaille sur d’autres projets à côté. J’aime bien explorer d’autres façons de m’exprimer. Peut-être que je ne ferai plus de musique en fait… (regard mystérieux)

Et pour clôturer cet entretien, est-ce que tu peux nous parler de tes hobbies, tes passions?

Je rêve de devenir pilote. J’ai déjà mon brevet de planeur. J’adorerai passer mon brevet de pilote d’avion. Je suis obsédé par ça, si tu voyais mon fil Instagram, il n’y a que des photos d’avion ! D’ailleurs, mon album 33 000 FT fait référence à cela. C’est la vitesse de croisière d’un avion de ligne. Choisir ce titre était une façon de lier mes deux passions.

Eh bien merci beaucoup. Je dois dire que tu es en très bonne position pour décrocher le poste ! Je te tiens au courant rapidement. Disons le 28 novembre, puisque tu reviens à Paris pour une date au Trianon. Avec à priori, plein de surprises sur scène !