Ce mercredi 18 décembre, nous étions parmi la foule pour une soirée Zebrock à l’International dans le 11e arrondissement de Paris. Trois artistes se sont succédés. Un combo de présences scéniques, de beats et encore plus de mots. Retour sur une belle soirée.
Les lumières bleutées se reflètent sur les visages encore peu nombreux des quelques impatients. La petite scène ajuste ses derniers réglages, le temps que les retardataires puissent arriver ou commander leur pinte. Puis arrive Bounty, cette jeune rappeuse de 20 ans qui touche, de jour en jour, un peu plus la sphère musicale française.
Jean, t-shirt, basket mais de grosses boucles d’oreilles à l’effigie de Nerfititi. Le ton est donné, elle va gouverner la scène. “Approchez vous, je veux sentir votre chaleur” annonce t-elle avant d’enchaîner avec son premier morceau. Les acclamations surgissent de tous côtés. Son entourage est clairement présent et sait se faire entendre pour encourager Bounty. En a t-elle vraiment besoin, cependant ?
Accompagnée de son amie Mahily, pianiste et choriste hors-pair, l’artiste enchaîne ses compositions avec honnêteté, élégance et vérité. “Je pratiquerai mon art, jusqu’à ce que l’on me l’interdise” rappe t-elle dans son titre “Ma Banlieue”. Bounty nous fait à la fois bouger et penser sur des mots bien choisis qui révèle la propre vision d’une jeune artiste pleine de talent. “Superwoman” un titre en l’honneur “d’une amie devenue une soeur” par sa force et sa ténacité a su parler à l’audience. Face à la scène les regards sont captivés.
Le showcase prend fin. Après moults applaudissements, certains arrivent, d’autres s’empressent de faire acquisition d’une nouvelle pinte. Sangue arrive.
Et c’est sobrement qu’il se présente face à une foule plus nombreuse. Armé de son accordéon et de sa launchpad, il ne se tracasse pas d’une quelconque introduction et se lance directement avec “A Vendre”. Son univers à la fois désillusionné et déjanté touche mais la présence scénique tant attendue n’est pas tout à fait là. Peu à peu, la mélodie mêlant variété et musique électronique commence à toucher les corps. Les hanches se débloquent quelque peu. Sur la gauche, un jeune commence à faire virevolter sa chevelure en tapotant le rythme sur ses genoux. On y est presque.
Troisième morceau, Sangue lâche son accordéon. Ca devient sérieux. Il annonce son titre phare “Mezzanine”. Et enfin, le corps de l’artiste danseur entre en transe. Tel un Sinatra, Sangue témoigne de ses compétences de danse entre deux couplets aux experimentations sonores. Là on se déchaîne enfin face à lui et avec lui. “Alice” fait aussi irruption, rythmée par les mouvements presque mystiques de Sangue. Verdict : un set en crescendo avec pour finir une dose d’adrénaline tardive qui met fin à la prestation. Pas de panique car Oré arrive.
La foule trépigne pendant que trois énorme ballons de baudruche sont installés au fond de la scène. O.R.E. Et la voilà qui s’élance, elle et sa ré parée de partie. “Agence matrimoniale” est murmurée sur toutes les lèvres qui se plaisent à jouer avec les mots comme la chanteuse. “J’ai de la répartie du cœur et de l’esprit”. Oh ça oui. Dès les dernières notes et suivant le vacarme d’acclamations, Oré chauffe encore plus l’audience, comme si c’était possible. Les premières notes de “Avril” résonnent, et bras et corps serpentent sous les syllabes rythmées de la chanteuse.
“La musique est une grande aventure et sans le public, je n’en serai pas là” clame t-elle avant d’infiltrer un nouveau morceau à son set. Déjà entendu sur la scène des bars en Trans, “13,74g” rend hommage à un polonais ayant enregistré le plus haut taux d’alcoolémie chez un être humain. L’ivresse est bien au rendez-vous. On aime et on danse.
Oré termine le set, après plusieurs gros beats qui régalent, sur de très bonnes nouvelles : nouveau clip en janvier et nouvel EP possiblement en mars prochain. 2019 s’annonce radieux.
On termine ce showcase quelque peu suintants mais surtout enchantés par ces trois artistes qui vont encore plus se faire entendre prochainement.
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