Les clips, ces petits bijoux visuels qui viennent sublimer la musique des artistes musicaux, et bien souvent l’amplifier pour toucher un large public. Listen Up braque les projecteurs sur ceux d’entre eux qui nous touchent plus que les autres. Ces derniers jours, ceux de Flavien Berger, Nova Materia, Taxi Kebab et Ezra Furman sortent du lot. Découverte :

Flavien Berger – Deadline

Pour sa première apparition comme personnage principal dans un de ses clips, Flavien Berger semble se prendre à rêver.

Rêver d’échapper non seulement aux deadlines, mais aux contraintes temporelles dans leur ensemble. En témoigne l’esthétique hyper-spatiale (et donc hyper-temporelle) de son voyage en 806. Une odyssée à Contre-temps qui ne remet pas les pendules à l’heure. Et qui renverse ou décale les sens d’écoulement des durées. Seul le rythme du morceau scande un repère régulier, toujours bien réglé pour nous emporter loin avec la musique de l’artiste.

Au travers de cette vidéo, c’est dans tout son univers qu’on est emportés. Par le biais d’innombrables références à ses albums et autres morceaux autant que la présence de son entourage, l’accompagnant dans son trajet pour la réalisation d’un album (pas forcément en deux jours).

On retrouve une réalisation qui sait tirer le meilleur de jeux de lumière simples, déjà à l’œuvre dans le clip de La fête noire. Un parti pris low budget qui montre toutefois ses limites au fur et à mesure que l’on tend vers la fin du morceau. Effet souhaité ou manque de temps pour finir le montage et tenir les délais?

Échapper aux deadlines le temps d’un concert de Flavien Berger, c’est possible notamment à l’édition très proche de We Love Green.

Deadline, réalisé par Alexandre Attal et Pilou Guetta.

Nova Materia – Speak In Tongues

En parlant de langues, on se délecte chaque fois que Nova Materia les transcende. Speak in Tongues ne fait pas exception.

Tant les langages musicaux, dépassant leurs influences electro analogique, futurisme sud-américain et post punk bien sombre pour en extraire la matrice de leur propre idiome sonore. Que les langages visuels, entremêlant des univers psychédéliques houleux et leur propre mise en scène de jeu studio dans un clair obscur haloïque.

Des éléments de vocabulaire déjà exprimés dans les vidéos de Nov Power et Follow you all the way, formant un répertoire diablement efficace. Leurs tubes métalliques trafiqués toujours en vedette. La magie du son qu’ils en tirent et ce dont ils l’entourent, toujours en tête.

Les tubes métalliques de Nova Materia résonneront bientôt sur les scènes des Nuits Sonores et de la Villette Sonique. ¡Vamos!

Speak in tongues, réalisé par Valery Meurée.

Taxi Kebab – Lmchi w Rjou3

Désorienté et « désoriental ». Le clip du premier single de Taxi Kebab est une magnifique et juste illustration de la définition de leur son. Danse, danse, danse, improvise en roue libre jusqu’à la transe, jusqu’au bout de la nuit.

La rencontre entre chaâbi marocain, electro analogique et influences krautrock portée par le duo nancéien est un appel psychédélique et hypnotique à jeter ses boussoles loin dans le désert, avant de se laisser porter au gré des sursauts ardents de leur musique.

Les publics des Bars en Trans 2018 et au Printemps de Bourges 2019 en sont restés hallucinés. Ceux de l’Endroit à La Rochelle pourront en dire autant le 24 Mai prochain.

Lmchi w Rjou3, réalisé par Vincent Tournaud et Lea Jiqqir.

Ezra Furman – Calm Down AKA I Should Not Be Alone

Personnage haut en couleurs, Ezra Furman décharge aussi sa douce furie créative dans les clips qui l’illustrent à merveille. Calm Down ne fait pas exception, et se présente comme un bijou de reprise de certains codes visuels  du garage rock à l’américaine actuel, sauce Chicago.

Ça part dans tous les sens, dans un tourbillon d’énergies visuelles et sonores qui font tourner la tête et perdre tous repères. Une vidéo bien déjantée, à l’image de ce que dégage son auteur protéiforme à la générosité sans bornes.

Les parisiens pourront faire la danse du Calm down avec lui à La Maroquinerie le 19 Novembre.

Calm Down, réalisé par Beth Jeans Houghton.