Le Reeperbahn Festival revient secouer Hambourg du 18 au 21 Septembre pour sa 14e édition depuis 2006. Un festival qui regroupe un bon paquet de styles, ainsi que d’autres formes d’arts que la musique, axant sa programmation sur la découverte et les rencontres entre professionnels de la musique. Comme le font des festivals dont on vous parle souvent, comme le MaMA ou les Transmusicales en France, Eurosonic à Grönigen (NL) ou encore The Great Escape, à Brighton (GB).

Répartis dans 70 salles et clubs du quartier portuaire et pirate de Sankt Pauli, ce sont plus de 600 concerts et événements qui vont accueillir autour de 40 000 personnes pendant 4 jours. Un véritable marathon pour qui veut faire le festival à fond! Sur les 400 artistes programmés, la sélection s’annonce ardue. On les a donc tous écoutés (si si!), et on vous a préparé LA sélection des 10 immanquables du Reeperbahn Festival!

 

Bongeziwe Mabandla

Projet identifié comme artiste français et sud africain sur le site internet du festival, nous avons souhaité en écouter un peu plus sur ce projet que nous connaissions pas. Résultat : un beau projet « afro folk » se cache derrière ce nom.

Originaire de Tsolo et vivant actuellement à Johannesburg, Bongeziwe Mabandla a été sous les feux des projecteurs à partir de 2011 avec des titres qui lui permettront alors de gagner le prix de la découverte par RFI. Bongeziwe continue son chemin avec la sortie de son premier album en 2012 « Umlilo ». Celui-ci est alors salué comme le nouveau représentant de l’Afrique du Sud consciente et fière de ses racines.

Influencé par des artistes tels que Tracy Chapman, Simphiwe Dana, Jabu Khanyile ou encore Oliver Mtukudzi, sa musique, à la rythmique prononcée, fusionne des éléments de la musique traditionnelle Xhosa et Mbaqanga à la Soul, à la Pop et au Hip-hop.

Après un second album en 2017 chez Universal, Bongeziwe Mabandla revient cette année avec son single ‘Zange’. Par contre, après avoir passé en revu son parcours, son affiliation en tant qu’artiste français sur le site a du être une erreur.

 

Just Mustard

Le shoegaze est leur élément, les rêves leur territoire, et l’Irlande leur patrie. Just Mustard, groupe de Dundalk, porte sa musique à bout de voix, éthérée et hypnotisante. Sortie d’outre-conscience, animée par de bouleversantes vagues de reverb’ et les battements de la batterie qui pénètrent au plus profond de l’esprit, leur musique emplit l’espace et les cœurs de frissons. Entre Massive Attack, Suuns et Slowdive, voire Explosions in the Sky, les influences qui peuvent émerger ça et là dans la musique du groupe ne manquent pas. Pourtant, Just Mustard garde ce truc indéfinissable à eux, porteur d’une puissance infinie quand ils sont sur scène et qu’on leur fait face.

Potes de et donc soutenus par Fontaines D.C. (dont ils ont fait la première partie au Point Ephémère le 22 Mai dernier) ou encore The Murder Capital, ils ont tapé dans l’œil des Cure. Classe. La timidité et retenue de leurs enregistrements, se dissipe à travers des concerts dont il est impossible de sortir indemne. Ils sauront sans l’ombre d’un doute capter ce qu’Hambourg a de rêves contenus dans ses coins sombres.

Après deux concerts à Hambourg ils seront à Paris le 21 Septembre, au Supersonic, pour le Bastille Sounds Festival.

 

Shortparis

ATTENTION, projet à suivre de très près. Véritable phénomène en Russie, Shortparis vous prendra aux tripes dès la première écoute. Des sonorités club, mais aussi orientales, le tout accompagné par des riffs de guitares acérées et un chant à la limite du lyrique,  le tout s’entrechoquant pour proposer une musique unique dont eux seuls ont le secret, telle est la proposition du groupe.

Ce qui marque quand nous écoutons Shortparis est l’aspect brut et inquiétant de leur musique, comme si l’urgence pour eux était de faire danser le monde entier.

Mention spéciale à ‘Oxygen’, morceau hypnotisant qui n’est pas sans nous rappeler les débuts de Battles et l’exaltation qu’ils avaient su susciter à l’époque.

Muni de deux batteries, il est certain que ce groupe retournera le Reeperbahn Festival tant leur musique est entraînante est communicative.

 

Sparkling

Qui a dit que la Brit Pop/Rock était morte? Surtout à Hambourg, la ville des débuts des Beatles, époque cuir et distos bien grasses.

Sparkling, groupe de Cologne, fait aussi mentir ceux qui prétendent qu’elle ne peut être que l’apanache de groupes grand-bretons. Eux assument d’être un groupe originaire d’une Europe ouverte, chantant en trois langues, Anglais, Français, Allemand, ayant vécu à Londres, explosé en France. Leur langage musical est aussi varié que les idiomes qu’ils pratiquent.

La musique des frères Leon et Levin Krasel, et du bassiste Luca Schüten, scintille, étincelle, et fait émerger une énergie universellement électrique, brute et fédératrice. A travers leur premier album ‘I want to see everything’, sorti le 23 Août, le groupe éclate les bulles des genres dans lesquels on aurait pu les ranger. Avec un résultat qui apporte à la musique une fraîcheur aussi pétillante qu’un bon sparkling wine anglais – l’équivalent de notre Champagne, et c’est là que tu comprends mieux le clip ci-dessus.

On ira s’assurer de la maîtrise scénique du trio dans les rades cool de Sankt Pauli et à Paris, au Supersonic, le 2 Novembre.

 

Tamikrest

Parfois, la traduction littérale du nom d’un groupe suffit à expliquer sa raison d’être. Avec Tamikrest c’est le cas. En Tamasheq, la langue des Touareg, «Tamikrest» signifie à la fois «alliance» et «futur». Tout comme les grands Tinariwen, ils ont tous connu la guerre civile, la violence et la perte d’un personne proche dès le plus jeune âge. Mais répondre à la folie avec plus de folie n’est pas une option pour eux. Face à l’autoritarisme grandissant, ils ont souhaité chanter pour s’opposer car une guitare électrique accompagnée d’un chant hypnotique sont plus puissants que la répression du pouvoir.

Comme leurs comparses, Tamikrest est résolument politique tout en étant façonné par un espoir et une joie de vivre inébranlables quand nous l’écoutons. Ce blues Touareg qui nous est si cher sera représenté par l’un des meilleurs ambassadeurs du genre à Reeperbahn pour notre plus grand plaisir.

 

Taxi Kebab

« Désoriental ». C’est la définition que donne Taxi Kebab, duo originaire de Nancy, de leur son. Chaque concert désorienté, chaque clip sans repères, aux croisements des influences, en est une magnifique et juste illustration. Danse, danse, danse, improvise en roue libre jusqu’à la transe, jusqu’au bout de la nuit.

La rencontre entre chaâbi marocain, électro analogique et influences krautrock est un appel psychédélique et hypnotique à jeter ses boussoles loin dans le désert, avant de se laisser porter au gré des sursauts ardents de leur musique. Des confluences musicales qui se fondent parfaitement bien dans le métissage absolu des univers musicaux qui va se dérouler au Reeperbahn .

On les retrouvera à Paris pour le MaMA Festival, le 17 Octobre.

 

Tshegue

Fournaise.

Chaque concert de Tshegue est, de la deuxième minute à la deuxième heure qui le suit, au moins, une fournaise.

Un brasier où exultent la liberté, les métissages, une énergie brute et spontanée. « Tshegue », c’est le surnom de Faty Sy Savanet, la chanteuse du groupe. A Kinshasa, sa ville natale, ça désigne les gosses de la rue un peu rebelles, qui dansent, qui font de la musique, pour s’en sortir. Eh bien à travers leurs concerts, c’est l’énergie complètement brute d’un gosse qui lâche tout, sans inhibitions, qui est là, qui prend vie, multipliée par autant de spectateurs.

Avec Nicolas Dacunha, aka « Dakou », et leurs Tshegue Boys, ils transforment les fosses en bains de chaleur humain en fusion depuis plusieurs années. Révélation à We love Green, adoubés par tous les médias aux Transmusicales 2017, Tshegue est le groupe avec lequel on a absolument hâte de se retrouver où qu’ils passent.Leur second EP ‘Telema » (« Debout » ou « Levez-vous » en lingala), sorti en Juin 2019, n’en rend les retrouvailles que plus attendues!

Ces supers ‘Survivors’ vont rappeler aux Hambourgeois pourquoi la Reeperbahn est le cœur du quartier chaud de leur ville!

Et pourquoi La Bellevilloise reste toujours l’un des « points chauds » de Paris le 28 Septembre!

 

Whispering Sons

Tout droit venu de Belgique, Whispering Sons s’est fait remarquer lors de leur passage à Eurosonics en janvier dernier, après  la sortie de leur premier album « Image » en avril 2018. Après un premier EP plus sage en 2015 , leur premier long format propose des morceaux plus puissants, notamment grâce à la batterie acoustique venant renforcer leur post punk impertinent.

Écrits après le déménagement collectif du groupe à Bruxelles en 2016, les titres sont nourris de la dynamique de la ville et dévoilent des sentiments d’aliénation et de distance. Réduit à l’essentiel, Whispering Sons souhaite éliminer toutes sortes de représentations et de perceptions indésirables. «Image» donne un sentiment d’immobilisme dans lequel les observations occultent les actions. Il reflète l’artificialité des choses, mais reste néanmoins désespérément accroché aux idéaux et aux obsessions de notre société contemporaine.

Pour les moins chanceux qui ne seront pas à Reeperbahn, le groupe jouera le 3 novembre au Point Éphémère (event ici)

 

W.H. Lung

‘Inspiration!’ chante Joseph Evans, synthé et voix des W.H. Lung. Inspirants, ces Boys and Girl de Manchester le sont à tous points de vue.

Leur premier album ‘Incidental Music’ (Melodic), et chacun de leur passage sur scène, comme à l’Inrocks Festival 2018 ( à la Gaîté Lyrique), fait l’effet d’une bombe. Aucun doute n’est permis sur le fait que leur passage dans Hambourg, produira le même effet. Tant W.H. Lung devrait être dans ce port comme un poisson dans l’eau. A l’aise dans une ville pleines de friches, de vieux hangars et de blockhaus géants, comme dans la piscine abandonnée dans laquelle ils ont tournée leur session Live de ‘Really Something!’.

Poissons dans l’eau ils le sont aussi entre les styles musicaux qu’ils hybrident. Louvoyant entre le Krautrock et les Talking Heads, sauce Factory. Synthé ultra percutant et voix réverbérée psychédélisante, prêches patients et puissants sur le monde qui entoure le groupe. Leur maturité n’a d’égal que leur modestie et que l’envoûtement que produit leur musique, au gré des balancements sidéraux et sidérants du chanteur. Le tourbillon W.H Lung va dévaler la Reeperbahn Avenue en ne laissant rien en place!

 

YĪN YĪN

Découvert à Eurosonic et présent dans nos espoirs de 2019, YĪN YĪN est un projet Groovy à souhait qu’il faudra suivre de très près. Les têtes pensantes Yves (Bounty Island) et Kees (Baby Galaxy) de Maastricht associent des chansons traditionnelles asiatiques et folkloriques à des sonorités modernes et les affinent avec du discofunk et du psych-rock des années 70.

Le premier album Pingpxng est sorti en édition limitée en 2018 sur Coaster Records (NL) et Interceptor Editions (DE).  Accompagnés par deux autres musiciens, YĪN YĪN offre la fête ultime du funk psychédélique thaïlandais.

Depuis leur passage à Groningen, le groupe a sorti deux nouveaux singles chez Bongo Joe Records, permettant d’en dévoiler un peu plus sur leur musique pour les moins chanceux qui n’auraient pas encore pu découvrir ce projet prometteur en live.

Fort heureusement, leur premier passage en France arrive à grand pas : il aura lieu lors des Transmusicales à Rennes début Décembre!