Vous le savez, comme chaque année, Listen Up vous partage ses coups de coeur du festival incontournable de rock indé français la Route du Rock qui se tiendra cette année du 14 au 17 août à Saint-Malo. Retour sur 6 coups de coeur de la rédaction.

Il est difficile de choisir parmi les 28 artistes présents sur l’affiche tant il y a de groupes alléchants mais nous avons néanmoins produit l’effort pour mettre en avant le meilleur du meilleur selon nos goûts très subjectifs. Avec son concert en journée sur la plage Bon-Secours puis le gros de la programmation en soirée au Fort-de-Saint-Père – sans oublier la soirée d’ouverture dès le mercredi 14 août – la Route du Rock est un festival unique et précieux dans le paysage estival français. Voici les recommandations des concerts à ne surtout pas manquer cette année (hors têtes d’affiche) !

@Titouan Massé, 2022.

ML Buch – Soirée d’ouverture à la Nouvelle Vague (14 août)

L’artiste inclassable danoise ML Buch sera cette année à l’alléchante soirée d’ouverture du festival en compagnie des non-moins intéressants Ghostwoman et Chalk. Aujourd’hui, ML Buch s’est progressivement imposée comme l’une des musiciennes les plus imprévisibles et idiosyncratiques de la scène actuelle. Passant facilement d’expérimentations alambiquées à des mélodies atmosphériques, son dernier album Suntub (2023) encapsule justement ce talent particulier. Elle y joue quasi la totalité des instruments du disque hormis certaines parties de batteries, et montre justement une musique pop exigeante et personnelle. On ne peut que se réjouir de voir la Route du Rock accueillir aussi ce type d’artistes qui repoussent les frontières de ce qu’il est possible de faire dans la sphère « indé ». De notre côté, on a vraiment hâte de voir et d’entendre comment ML Buch va transposer la magie du disque sur scène pour débuter cette 32^ème édition de la Route du Rock !

Slowdive – Fort de Saint-Père (15 août)

Parfois, il y a des groupes que l’on connait par cœur mais qui justement nous permettent de nous replonger dans des émotions et des souvenirs réconfortants. Slowdive fait définitivement partie de cette catégorie, avec plusieurs albums et morceaux faisant désormais partis du patrimoine commun du rock indé et du sous-genre « shoegaze ». Propulsé à la fin des années 80 et surtout dans les années 90, le shoegaze fait de manière surprenante un retour en état de grâce à l’âge de la génération Z qui s’est approprié la mélancolie, la perdition mais aussi le besoin de connexion qui sont caractéristiques du genre. Slowdive en particulier se retrouve au centre de ce « revival » alors que le groupe reste fidèle à ses certitudes et son âme malgré des nouvelles aventures sonores sur les deux derniers disques depuis la reformation du groupe. Slowdive promet donc un grand moment de mélange intergénérationnel entre un public qui se remémore le rock indé d’époque et un nouveau qui re-découvre la beauté et la puissance du shoegaze. A ne surtout pas rater !

Fat Dog – Fort de Saint-Père (16 août)

Il va être de plus en plus difficile de passer à côté de Fat Dog. Le quintet londonien s’apprête à sortir son premier album, WOOF. quelques jours après le festival, mais le groupe n’a pas eu besoin de sortir grand-chose pour pouvoir se tailler une réputation à toute épreuve. En sillonnant le monde dans des premières parties, festivals et dates dans tous les sens, Fat Dog s’est fait remarquer par son énergie live débordante et délurée, son style complètement euphorique et jouissif. Peu de groupes arrivent à électriser un public comme peuvent le faire Fat Dog en instaurant une atmosphère de danger mêlé de fun comme les meilleurs groupes de rock seuls peuvent le faire. Le spectacle est de tous les instants avec Fat Dog grâce à son leader charismatique mais aussi les diverses extravagances des autres membres du groupe qui sauront ajouter au chaos – maitrisé – du concert. On vous le dit, autant vous jeter maintenant dans la folie de ce groupe car vous n’y échapperez sans doute pas au final. Sans aucun doute l’un des concerts les plus attendus de cette édition et un de ceux à ne surtout pas manquer.

Debby Friday (16 août)

Après plusieurs singles et un album sorti l’année dernière, Debby Friday (qui porte bien son nom) vient faire bouger des hanches vendredi soir au Fort Saint-Père. La Nigériane d’origine, basée à Vancouver, navigue entre des univers très différents. Passant d’une électro-dancehall hypnotisante teintée de messages féministes (« I need girls on the dancefloor ») à des titres bien plus proches d’une énergie punk et de sonorités darkwave. Alors, guitare acérée ou synthbass bien deep, une chose est sûre : la chanteuse, qui fut un temps DJ, saura enflammer le public avec son énergie communicative et sa musique aux allures de grande messe ensorceleuse.

Beach Fossils (17 août)

Les New-Yorkais de Beach Fossils auront la lourde tâche de passer juste avant Air, samedi au Fort Saint-Père. Nul doute que le groupe, formé en 2009 et emmené par le chanteur et multi-instrumentiste Dustin Payseur, saura irradier de sa pop rêveuse et cotonneuse le public de la Route du Rock. Un lancement tout en douceur pour une soirée qui s’annonce planante.

On retrouve des références aux Smiths ou aux Cure dans la musique de Beach Fossils, qui redonne vie à ce rock des années 80, où les guitares ne sortaient jamais sans leurs pédaliers aux effets tous plus fous les uns que les autres. Comme dans leur titre phare « Down The Line », où la production rappelle furieusement « A Forest » de The Cure.

Après un album aux sonorités plus post-punk (« What A Pleasure ») et un second aux arrangements plus acoustiques et luxuriants (« Somersault »), le groupe semble avoir fait la synthèse de ses différentes explorations dans son dernier album sorti en 2023 (« Bunny »), un mélange savamment orchestré, toujours à la recherche de soi-même.

On a hâte de retrouver la coolitude de Beach Fossils à l’heure où le soleil descendra et inondera la scène de sa plus belle lumière, une synesthésie qui collera à merveille à la musique des quatre New-Yorkais.

Jessica Winter (17 août)

Bien que Jessica Winter passe à 2h25 dans la nuit de samedi à dimanche, la Londonienne fait partie de nos coups de cœur à ne pas manquer (vous resterez bien encore un peu faire la fête ?). Celle qui a longtemps œuvré dans l’ombre en tant que productrice pour Metronomy ou Phoebe Green, notamment, sort du bois pour nous faire découvrir un univers riche en influences, allant d’un esprit très 80’s à la Kate Bush à des sons trap ou indie pop. Sur ses deux derniers EP (More Sad Music en 2021, Limerence en 2023), ses talents de productrice sont affûtés (en témoigne la minutie des productions) pour servir au mieux sa voix aiguë comme un bonbon acidulé et précise comme une lame, mais jamais criarde. La compositrice et chanteuse anglaise est réputée en live pour ses performances généreuses mêlant percussions tapageuses, mélodies synthétiques, vocales envoûtantes, et basslines aux vibrations telluriques, avec toujours une pointe d’expérimentation dans tout ce qu’elle fait. Nul doute que Jessica Winter saura nous tenir éveillés pour que la fête soit encore plus belle, un peu plus loin dans la nuit.

Si vous aussi vous ne voulez pas rater le meilleur festival de France (et oui on est objectif), rendez vous par ICI pour la billetterie.

Pour la programmation complète, vous pouvez jeter un coup d’oeil LA.

Julien Montcouquiol & Maxime Zimmermann.