Nous avons piqué une tête en eaux troubles pour la 15e édition du MOFO Festival à Main d’œuvres. Véritable paradis pour mélomanes curieux, la programmation met toujours le paquet pour dégoter des petits joyaux de la scène indé internationale. Cette année encore, nous nous sommes régalés à chacun des concerts. Récit de deux soirées de grande qualité.

Vendredi 25 Janvier. Premier soir pour nous à Mains d’œuvres, en résumé : de la pop onirique, du rêve et un maximum de plaisir pour les oreilles.

WORLD BRAIN

Après un rapide tour des lieux, une tartiflette en cours de digestion et une première bière dans la main, on commence les concerts en douceur avec World Brain, le projet solo de Lucas également guitariste de Fenster (dont on vous avait parlé ici). Seul sur scène, armé de sa guitare, de synthés et d’une photo de bébé Golden Retriever, le moustachu nous a offert un set frais, groovy et coloré. Debout, assis ou parmi la foule, Lucas a joué ses jolis morceaux DIY à son rythme, comme s’il était à la maison. Une belle entrée en matière.

DOMENIQUE DUMONT

Nous quittons World Brain un peu avant la fin afin de ne pas rater le début du live de Domenique Dumont. Ce duo énigmatique non pas Français mais Letton se révélait être l’une de nos grandes attentes de la soirée. Arturs Liepins et Anete Stuce perchés sur la scène débutent leur set sourire aux lèvres. Nous plongeons directement dans leur univers pop exotique et psychédélique. On roule des épaules, nos yeux se ferment, nous sommes rêveurs, comme hypnotisés par les longues lignes instrumentales du duo, douces et sensuelles.

On tente de saisir les paroles de cette voix haut perchée qui nous berce, déformée par les effets du micro, « c’est du français ou du letton ? ». Mais le sens importe peu, on se délecte de cette musique qui nous caresse du début à la fin.

ARNE VINZON

Auparavant duo formé de deux cousins, Arne Vinzon s’est fait amputer d’un membre pour devenir un one-man-band. Seul sur scène, Arnaud Vincent et son charisme ravageur prend néanmoins toute la place. La magnifique voix grave du chanteur résonne dans la salle, entonnant cette poésie sombre et surréaliste qui caractérise ses chansons.

Le public, plus que captivé semble venu ici pour le voir. A l’écoute du morceau « Les Otaries », tout le monde reprend les paroles en chœur et danse sur le rythme de la synthpop minimaliste qui joue en fond. Sur le mur à droite sont projetés les clips loufoques de chacun des morceaux, aidant à nous immerger dans l’univers si particulier d’Arne Vinzon. On sent que l’ambiance est spéciale, que le projet qui se produit sur scène est vraiment singulier, on dirait qu’on participe au concert d’une légende qui n’a jamais percée. Un moment unique.

FENSTER

Ce Quatuor Franco-américano-allemand nous avait tapé dans l’œil lorsqu’on a écouté la programmation de cette quinzième édition du MOFO. Nous trépignions donc d’impatience de les écouter. Dernier groupe à se produire sur scène, ils ont parfaitement clôturé cette série de concert, sous le signe du rêve et de la douceur.

Pop luxurieuse, inspirée de la science-fiction, Fenster nous fait voyager dans un paysage sonore harmonieux où résonnent guitare et synthé. On est happés par les grandes envolées musicales que nous offrent les quatre musiciens, qui semblent en parfaite osmose et prennent visiblement du plaisir à être sur scène et partager. On termine cette soirée quasi sans fausse note, la tête dans les nuages et le sourire aux lèvres… Vivement demain !