Photo © sebbullit ( Instagram @sebbullit )
Accueillis en héros dans un Elysée Montmartre plein à craquer, les deux frères les plus frappés du moment ont fait le pari d’un set électrique… et électrisant. On y était, on raconte.
Mais qui sont les auditeurs de The Lemon Twigs ? De jeunes adolescentes, ayant trouvé leurs nouvelles idoles pop ? Des jeunes tout court, jalousant une telle réussite pour un teenage band ? Des (bientôt grands-)parents, qui pensaient ne plus jamais revoir de vrais looks 70’s comme ceux portés Brian et Michael D’Addario ? Des fans des Lennon et McCartney, séduits par l’héritage Beatles fièrement assumé ? En se promenant dans le public de cette date parisienne complète, on se rend compte qu’il couvre une tranche d’âge bien plus large qu’on le pensait.
Veste à carreaux/pull jaune pour l’un, combinaison panthère ouverte jusqu’au bas du ventre pour l’autre, The Lemon Twigs ouvrent les festivités avec I Wanna Prove to You, devant un parterre conquis d’avance. Fin du morceau, pouce en l’air du plus chevelu des deux frères.
Il faut dire que le public parisien reçoit ce soir de futures têtes d’affiches… Accompagnés sur scène d’un claviériste et d’une bassiste aussi efficaces qu’effacés, le duo ne laisse aucune place au doute sur leur avenir. Après une entrée en force, ils ne se contentent de dérouler les dix joyaux de leur premier album, Do Hollywood, et offrent un set ponctué d’inédits et de reprises. Au rayon des inédits, trois extraits d’un EP à paraître à l’été et qui fait la part belle aux guitares. Au rayon des reprises, un hommage mérité à leur génie de père, Ronnie D’Addario et deux reprises dont The End des Beatles, repris en chœur par un Elysée Montmartre qui n’en demandait pas tant. Un pas de côté pour certains mais une facilité réjouissante pour beaucoup d’autres.
La plus grande force du set des Lemon Twigs se trouve dans leur compréhension précoce du live, par une assurance digne de vieux routiers du rock pour un duo dont le membre le plus âgé n’a que 20 ans.
Comment réaliser que le groupe que nous avons en face comptent pourtant ses dates seulement par dizaines pour le moment ? Peut-être en prêtant attention à la justesse du show. Nous pourrions mettre cela sur le compte de la pauvre acoustique du lieu, qui a lourdement entaché la prestation du groupe, quand celle de la Gaité lyrique, où le concert était initialement prévu, l’aurait sublimée.
Mais au-delà des conditions d’un concert victime de son succès, le set a également les défauts de ses qualités. Dans la plus grande gourmandise du jeune groupe auquel l’avenir fait un grand sourire, The Lemon Twigs partagent leur leadership équitablement, et c’est ainsi que Michael D’Addario troque ses fûts contre le micro et la guitare de son frère durant la deuxième partie du set. Médaillé d’or du lever de jambe, le plus jeune des deux frères absorbe toute l’attention du public et électrise les derniers arrangements folks de l’album. Un tour de force contestable : à vouloir monter les marches de la pyramide du rock, on trébuche sur les dernières, celles réservées aux plus grands.
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