Né pendant la période faste du Post-Rock, rapidement reconnu par la critique et fort d’un succès populaire avec leur 4e album « Bloom », le duo Beach House s’est inévitablement trouvé confronté au même challenge que tous les grands groupes : rester dans la course, sans se répéter.
Comment se renouveler après avoir tant donné ? D’ailleurs, est-ce vraiment ce qu’on attend d’eux ? On les a aimé pour ce qu’ils sont, mais les aimerons nous encore lorsqu’ils seront différents ? Ca fonctionne pour certains (Radiohead), moins pour d’autres (Muse, où es-tu ?)
Toujours est-il, ils ont réussi à nous surprendre en 2015, en sortant coup sur coup deux albums, aux styles penchant dans des directions opposées (et dont on retiendra principalement ‘Thank Your Lucky Stars‘). Et pour « 7 » alors ? Eh bien, le duo de Baltimore arrive à nous surprendre encore, dès les premières notes. Ou plutôt, dès les premiers coups de baguettes. L’album part sur quelque chose de rythmé ! Bien sûr, les nappes synthétiques et les grattages de cordes frénétiques reprennent presque immédiatement leur place centrale, mais visiblement, on n’est pas là pour faire la sieste. Bonne entrée donc.
En tout cas, ils ont réussi à nous intriguer. D’autant plus que les singles ‘Dive’, ‘Lemon Glow’ et ‘Black Car’ avaient déjà bien teasé l’album, laissant présager un travail global de qualité. Pourtant, la suite est un peu moins enthousiasmante.
En particulier la deuxième partie de l’album, qui s’essouffle au fil des titres (risque après un départ en trombes ?). On est bien sur une dream pop efficace, la BO sympathique d’un voyage au dessus des nuages, mais l’inspiration semble poussive, les enchainements manquent de fluidité.
On apprécie quelques tentatives de renouveau : des paroles en français de Victoria Legrand (sûr que son oncle appréciera), du piochage de son à droite à gauche (une guitare chez Ratatat, une basse synthétique d’un Kavinsky sous tranquillisant). Mais la magie qui faisait effet dans « Bloom » ne prend plus autant.
L’album est bon, certes, et très bien produit. Mais lorsque l’on a déjà écouté et ré-écouté les 6 précédents, pas sûr que celui-ci restera très longtemps dans notre playlist. Donc « 7 », l’âge de raison ? Peut être. Mais est-ce la raison qui nous excite le plus dans la musique ?
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