Samedi 30 Juin:

A Deep Groove (Dj Deep x DJ Gregory x Alex From Tokyo) / Vox Low / Antal / Golden Dawn Arkestra / Blake Baxter Presents RAW DATA (Live) / Cola Boyy / Muddy Monk / Saint DX / Toshio Matsuura / Le Camion Bazar


Pendant que certains ont privilégié le bateau, avec l’équipe de
Boukan Records à la barre pour se rendre à Houilles Carrière-sur-Seine, d’autres, comme les rédacteurs de Listen Up, ont voulu se mêler à la foule excitée et bigarrée du Macki Music Festival qui a envahi le transilien L.

Le match de l’équipe de France aidant, les festivaliers étaient chauffés à blanc malgré la chaleur écrasante en ce samedi 30 juin. Un petit tour sur la grande scène nous permet de voir Cola Boyy, remplaçant au pied levé de Nathy Peluso. On a eu une bonne surprise pour commencer, des notes de pop nasillarde acidulée plus douces que le hip-hop latino véhément de la rappeuse .

Le prix quelque peu rédhibitoire des consommations ne nous empêchera pas de nous abreuver et le bar nous rapproche du Camion Bazar. On profite dans la joie et la poussière de la performance de l’équipe toujours aussi éclectique et impeccable. On ne sait plus si les cris ponctuent la fin d’un set ou un énième but de Killian M’Bappé dont on entendra le nom résonner durant tout le samedi.

Comme l’avait prévu notre article d’annonce sur le Macki Festival dont le lien est iciSaint DX est à la hauteur de nos attentes. En écoute studio, les sonorités 80’s de Regrets nous ont convaincues. Mais en live, le producteur signé chez Cracki Records a fait le choix audacieux, mais réussi, de chanter à la fois en français et en anglais. Les paroles d’une voix traînante viennent apporter une touche de mélancolie. La composition est élégante, aérienne et légèrement funky grâce à la ligne de saxophone qui ravive le rythme de ses titres.

L’espace réduit du festival nous permet de nous égarer dans les recoins du site, mais nous oblige également à faire des choix entre le stand paillettes et les concerts.

Éclatants de strass et de couleurs et après un petit tour sur A Deep Groove, nous avons pris notre décision et ce sera les 9 spécimens du Golden Dawn Orkestra qui vont nous emporter dans leur univers cosmique, avant de s’attaquer au mix dansant de Antal.

La foule curieuse se presse devant la grande scène. Les Texans déguisés invectivent le public après de longues balances puis commencent un concert sur la voix gracile de la chanteuse.

Elle est accompagnée des percussions qui tendent sur de l’afro qui rythment un ensemble bariolé, mais furieusement efficace. Les déguisements enflamment la scène, à moins que ce ne soit le public qui, par ses danses bizarroïdes, met une ambiance de folie. Nous sommes perdus dans un espace-temps décalé, où l’œil fixe la performance obnubilante du danseur pris de convulsions et où notre esprit s’évapore entre jazz spatial et afro-beat cathartique.

Le Macki c’est ça aussi, entre deux concerts on peut aller traîner sur les bords de Seine où s’allonger et reprendre des forces. Une ambiance bonne enfant y règne. Ce rassemblement des amoureux de musique, loin des festivals étouffants parisiens, se déroule dans des conditions optimales. On peut s’asseoir et profiter de l’espace sans avoir trente badauds suants qui viennent nous prendre notre air frais, si rare ce samedi après-midi.

VoX loW prend la suite sur la scène principale avec son rock indé navigant sur des paroles françaises et en anglaises. Le producteur développe son rock planant, à la limite d’un shoegaze écorché vif. Ses paroles lâchées nonchalamment sont ravivées par des boucles de synthé rondes et qui forment des compositions sombres certes, mais définitivement profondes. Le plus curieux restera de le voir à cette heure-ci dans la timetable, ralentissant un ensemble pourtant bien rôdé.

Nous trépignons devant la scène secondaire, où Antal allait se lancer pour un mix de 3heures. Lui qui a l’habitude d’évoluer en b2b avec Hunee, produit une disco fluide et chaleureuse. Le big boss du label Rush Hour rentre progressivement dans des productions légères entre afrobeat et house chaleureuses. Une voix très soul va poindre et progressivement animer un set disco rassembleur qui met tout le monde d’accord et où la terre battue devient club.

Blake Blaxter nous cueille en fin de journée avec une tech-house cérébrale, il puise sur nos forces déjà bien entamées pour remuer nos membres endoloris. Il s’agite derrière ses platines pour produire une techno aux beats souples. Ses morceaux sont teintés d’une house électrisante et spatiale qui nous garde encore un peu plus longtemps la tête dans les étoiles et les yeux brillants devant sa performance impeccablement réglée.

Le format du Macki Music Festival est certes déconcertant, mais rajoute ces good vibes et ce laisser-aller supplémentaire qui fait maintenant la marque de l’association de Cracki Records et de la Mamie’s. Cela permet de profiter d’une journée musicalement dense, mais nous laisse rêveurs et repus, les jambes affûtées pour la nuit, mais l’esprit vif pour le lendemain.

Dimanche 1er Juillet :

Motor City Drum Ensemble / Kamaal Williams / Ceephax Acid Crew (Live) / HDBeenDope / Josey Rebelle / Cotonete / Lomboy / Sentiments / Le Camion Bazar / Cracki Records / La Mamie’s

Retour au parc le dimanche, des courbatures pleins les cuisses, mais le sourire aux lèvres. L’envie de repasser une journée riche en musique nous fait oublier la fatigue du samedi.

À peine arrivés sur le site, on file au concert de Kamaal Williams qui vient de commencer, il y a beaucoup moins de monde que la veille, certains n’ont pas dû se remettre de la fête d’hier. Le ciel est voilé et une pluie fine et rafraîchissante commence à tomber. Le concert commence et nous sommes vite bercés par le jazz contemporain des 3 musiciens. En parfaite osmose, les londoniens montrent leur talent d’instrumentistes et nous offrent un concert de grande qualité, parfaite introduction à la journée.

Un arrêt au stand bière avant d’aller danser sur le son de Josey Rebelle. Voilà déjà une demi-heure que la djette a commencé son set, l’ambiance est bien chaude lorsqu’on arrive parmi la foule. Comme attendu, la résidente de Rinse FM livre un set efficace passant du funk à la house et quelques sons plus techno. Ses transitions parfaites rendent l’ensemble hyper cohérent, nous n’avions pas surestimé la londonienne, nous sommes conquis et le public aussi.

On reste un moment sur la petite scène puis on va jeter une oreille du côté du Camion Bazar. Fidèle à lui-même, le collectif met l’ambiance et enchaîne les sons groovy.

Un tour au stand Fish&Chips pour se rassasier puis retour sur la grande scène pour le live de Ceephax Acid Crew. Le DJ nous emmène immédiatement dans un délire acid house et chauffe le public avec ses interventions ironiques au micro. La prestation est surprenante et on finit littéralement matraqués par les BPM.

21h45, il est temps d’aller acclamer Motor City Drum Ensemble. L’Allemand doit être en forme à la vue du public surchauffé. Comme à son habitude le digger nous partage ses plus belles perles disco qu’il entrecoupe de grosses lignes de basse, l’ambiance est à son comble, on danse et on oublie que le festival touche à sa fin.

Après une bonne heure à taper du pied, come back sur la scène principale où les DJs de La Mamie’s et Cracki Soundsystem ont pris les commandes pour le closing du festival. Les organisateurs nous communiquent leur joie d’être ici et entrent en communion avec les festivaliers.

La cinquième édition du Macki se clôture dans la frénésie, merci La Mamie’s, merci Cracki Record, ce fût encore un beau moment, à l’année prochaine !

Pour ceux qui refusent d’attendre, surveillez bien la page Facebook du festival et foncez au OFF du Macki les 4 et 5 août prochains, en plus c’est gratuit…

Plus d’infos ici

Juliette Marc et Etienne Vernat