Comme la bagnole folle de John Carpenter, Christine trace la route. La highway n’est pas toujours droite, et Christine a pris des bifurcations, mais depuis 2011 le groupe Rouennais revient toujours sur sa ligne de conduite: la synthwave. Le nouvel album – Echoes from the Dawn – du désormais projet solo est un bijou du genre, un western électronique qui transpire le Cosmos.
L’album s’ouvre sur un Fallen hopes céleste. Dawn, l’aube, le lever du soleil. Ecoute religieuse. Ça part très vite très haut sur les premiers morceaux. Puis les basses chaotiques bien lourdes viennent rappeler que les synthés, bien qu’instruments religieux (cf. les orgues, notamment), ça se joue sur terre. On alterne entre synthwave et techno, entre harmonies stellaires et beats numériques, d’un morceau à l’autre. En mordant parfois, comme dans Howling Terror ou Sam, sur les plates bandes de l’electroclash, avec des rappels de boucles à la Justice ou Carpenter Brut pas déplaisants. Never the top revient à la synthwave dans sa forme la plus pure, et on se régale de l’hommage appuyé aux synthétiseurs 80’s.
C’est surtout Electric sheep qui porte peut être le plus l’essence du son propre à Christine dans cet album. On peut penser à des dizaines de groupes et morceaux auxquels il fait penser sans jamais trouver lequel. Les harmoniques s’enchaînent à merveille et le morceau fait vibrer l’Univers.
Echoes from the dawn se détache des anciennes productions de Christine et ancre bien sa musique en 2019. Cette transformation est également effective dans la scénographie et la performance. Elle est bienvenue, les concerts ayant tendance à tourner dans la réminiscence du début des années 2010. L’hommage reste (oui, ça y est, cette époque est vintage), et Christine déploie les ailes de sa symphonie chaotique dans le présent.
En live, Christine c’est puissant; la voiture folle file à toute allure vers une nouvelle aube synthétique rugissante.
Vous la retrouverez au Petit Bain le 5 Avril pour la Retro Synth Fury Springfest.
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