We Love Green c’est le festival star de la fin de ce printemps. Pour cette 8ème édition, l’organisation a fait fort: des grosses têtes d’affiches et une ribambelle de DJ set ont paradé dans le parc de Vincennes. Listen Up revient sur ces deux jours muy caliente.

Samedi

On commence fort avec la disco funk de Nu Guinea. Un boogie explorant l’héritage de Naples, leur ville d’origine, un melting-pot musical idéal pour entamer le festival. Chaleur et ambiance tropicale pour les premiers festivaliers présents, le groupe réalise une belle mise en jambe.
La gourde remplie et la crème tartinée, c’est vers Yak et son rock tout en chemise que l’on se dirige. La petite foule peine encore à se déchaîner mais le coeur y est.
Juste le temps d’attraper à boire et c’est les fesses dans l’herbe qu’il est bon de profiter de la belle voix éraillée de Blu Samu. La belge charme son auditoire avec toute la poésie de ses titres comme « Nathy » ou « I run« .
Oui, ok, on aime l’indé, les petits labels, tout ça… Mais sans savoir comment ni pourquoi, il est 16h20 et on se retrouve dans la foule pour le concert d‘Aya Nakamura. Le snobisme, c’est dépassé. Et tant mieux!
Celle à qui 2019 réussit parfaitement livre un show drôle et généreux. Le public, loin d’être uniquement composé de minettes pré-pubères, est une foule de 10 000 personnes sympathiques, venus chanter entre copains et profiter de cette novlangue propre à l’artiste. Bravo Aya.

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La calypso antillaise est bien présente et avec évidemment la meilleure de ses ambassadrices: Calypso Rose. Feel good et talent garantis, on reprend ses esprits au son de cette voix si agréable.
Les températures baissent mais les esprits s’échauffent avec le collectif rennais de Columbine. Même loin de son fief breton, l’équipe ramène une meute de jeunes (et moins jeunes) sous le chapiteau du parc de Vincennes.
Le temps d’attraper un bo-bun et on va digérer devant la post-punk de Sleaford Mods. Mention spéciale au chanteur Jason Williamson qui a réussit le pari de livrer un show à la fois très bon et très, très drôle. Le genre de spectacle qu’on est content d’avoir vu.
Pendant que toute la foule attendait (im)patiemment Booba, nous nous sommes faufilés sous le chapiteau pour écouter FKA Twigs, véritable icone dans la scène Indé, et nous n’avons pas été déçus. Quel Show! Les costumes, tous comme les chorégraphies étaient plus impressionnants les uns que les autres. Véritable performance, son concert sera clairement l’un des plus beaux moments du festival.
Bâiller trois fois, attendre Booba.
Une pensée pour tout ceux qui ont du payer leur place, pas donnée, pour voir le Duc. Bien moins à l’aise à Vincennes qu’à Boulogne visiblement, c’est avec plus de 45 minutes de retard que le rappeur entre en scène. Pour ce qui est de son show, il parait que c’était bien! Moi je ne peux pas vous dire, je suis entre temps passée team Kaaris et m’en suis allée, exaspérée.
 

Dimanche 

Soleil de plomb, poussière volante… Un paysage à la Mad Max absolument parfait pour un Altin Gun dominical. Peu habitué aux aussi grandes scènes, le groupe a timidement occupé l’espace. Suffisamment pour mettre les festivaliers dans l’ambiance.
Direction la scène de la clairière pour The Mauskovic Dance Band! La fraterie délasse un peu la foule agglutinée, pas trop vite quand même l’après-midi.
Entraîné par la foule qui se presse autour de la canopée, on découvre Pond en live. Le psychédélisme du natif de Perth, à la frontière de l’électro, oscille toujours entre mille et une inspirations. Conforme aux attentes des spectateurs qui s’en retournent avec le sourire.
La bonne surprise, c’est la chanteuse Lolo Zouai. Bien plus sympa en live qu’à l’écoute internet, la nouvelle étoile franco-américaine envoûte son public avec un  « High High to low lows » savamment chanté dans ses deux langues. De reprise en compo, on valide.
La première erreur tactique du festival s’appelle Flavien Berger. Fort de sa notoriété, l’incroyable artiste hybride était un des plus attendus du festival. Mais quelle fournaise et si peu de visibilité sous le chapiteau de la scène de la clairière… Par chance, les spectateurs se partagent la douce voix de Flavien sur le gazon, faisant abstraction de l’image. Dommage pour un artiste qui avaient, en plus, une scénographie intéressante!
Traversant le festival, on se dirige ensuite vers la colombiano-américaine Kali Uchis et son RnB doux, tout doux. La foule ondule sur « After the storm »: un maître mot: sensualité. Un live où rien ne dépasse, donc peu de fantaisie si ce n’est le bustier de l’artiste, mais un professionnalisme déroutant.
On ne s’arrête pas en si bon chemin en ce qui concerne les vibes latines:
La reine de ce dimanche modernise le flamenco avec des vibes RnB, vous l’aurez deviné,on parle bien de Rosalia. L’auteure-compositrice-interprète espagnole livre un show ultra rythmé sous le chapiteau de We Love Green. Deuxième erreur tactique: celle dont les danseuses (bravo à elles!) se démènent pour offrir un live digne de ce nom sont finalement à peine visibles sous cette toile cirée… Enfin, du flamenco au raggeaton en passant par son célèbre « Malamente », la jeune femme installe une des meilleures ambiances du festival. Chapeau!
Rosalia raccroche à peine le micro et on trace vite vite vite vers la grande scène pour accueillir la diva Eyrkah Badu. Pas si nécessaire de se presser puisqu’avec 30 minutes de retard, la reine de la soul a fait languir les fans. Sous le soleil déclinant, des milliers de festivaliers (re)découvrent une voix et une classe inchangées.
Un break devant Future avant de se fondre à nouveau dans la foule pour la tête d’affiche de la soirée: Tame Impala.
La quasi totalité des billets se retrouvent pour attendre les australiens. Et quel moment! Une entrée tout en paillettes et vidéos psychés. Le groupe enchaîne ses tubes pour le plus grand bonheur des auditeurs en transe. On en ressort avec des confettis dans les yeux et un mal de jambes qui veut tout dire: on a bien dansé.