Pour les 10 ans du MaMA, du 16 au 18 Octobre, le cru des découvertes artistiques à se mettre sous la dent est exceptionnel. Listen Up vous a présenté 12 immanquables ici. De nombreux autres y auraient leur place, y compris de bonnes surprises rencontrées en cours de festival. On retrouve les passages sur scène, en sons et en images, de tout ce beau monde dans le récit des 3 jours de festival. Ici le jour 1, Mercredi 16 Octobre.

Ah le MaMA! Ses salles aux hauts plafonds et belles enluminures, ses sous sols habillés de mille feux et miroirs. Son ambiance unique d’un festival d’intérieur qui se prolonge dans l’embrasement des néons des sex shops de Pigalle, le fourmillement des touristes et fêtards de tous soirs qui se mélangent, la musique des boutiques et des artistes de métro qui n’ont rien à envier à ceux qui se produisent indoor.

Un premier soir au MaMA, ça fleure toujours bon une atmosphère si particulière. Une sorte de madeleine de Proust de tes premières amours nocturnes de fin mélomane. Un petit je-ne-sais-quoi dans l’air qui te fait chauffer les starting blocks pour voir un maximum de groupes, rencontrer un maximum de monde quand tu es un professionnel du secteur. Un truc de surexcitation qui te fais totalement oublier les kilomètres de goudron que tu vas arpenter pour te rendre d’une salle à l’autre toutes les quinze minutes, montre en mains

Les rédacteurs de Listen Up ont humé à pleins poumons cette atmosphère ambiante, chaussé les crampons, et plongé la tête la première dans le bouillonnement du MaMA 2019! Première étape, La Boule Noire.

THE PIER

© Listen Up – Mickaël burlot

MaMA mia!

C’est dans une Boule noire plus enfumée qu’un bar à chicha qu’on se cale devant la première d’une longue série de claques de la soirée. The Pier ont tout appris sur les quais de leur très rock ville d’origine de Mulfetta, dans le Sud de l’Italie. Et sur les scènes de festivals comme Eurosonic, Reeperbahn ou autres Sziget.

Caleçons a fleurs de rigueur et palmier en plastique tout pété sur scène. Vous l’aurez compris les quatre ritals jouent dans la catégorie apôtres de la bonne humeur. Du sourire et de l’énergie en barres dans un mix entre math-punk et rock super énergique, à grands renforts de moult larges mouvements désordonnés dans tous les sens avec leurs instruments. L’occasion de se la chauffer comme il faut en entrée de festival et de gueuler un bon coup comme des zouaves a chacune de leurs fins de morceaux.

SILLY BOY BLUE

© Listen Up – Mickaël burlot

Descendre a La Chaufferie de La Machine du Moulin Rouge en début de soirée pour ce MaMA 2019 équivaut a se jeter dans une fosse aux lions aussi blindée que la ligne 13 a La Fourche un Vendredi soir. Oui mais. Quand il s’agit d’aller voir Silly boy blue, tu es largement prêt à te coltiner ça, et une rivière remplie de crocodiles en prime s’il le fallait

Parce que de la simple force de son chant, la nantaise fait vibrer le béton de La Chaufferie et réveille les esprits poètes des coins obscurs de la salle. Dans ses souterrains, la Silly rentre en transe. Mettant en scène une quasi schizophrénie sur ‘The fight‘. Elle se permet même une reprise de ‘Triangle Walks’, de Fever Ray, cool! Sans être islandaise, sans lentilles noires, sans lasers monumentaux, il fallait oser. La version est dépouillée, et elle arrive à en garder l’essentiel, toute la force mélancolique absolue. Silly boy blue régale le public venu en masse, complètement hypnotisé et unanime dans sa conscience d’être en présence d’une artiste parvenue à une pleine maîtrise de son expression.

NSDOS

© Listen Up – Mickaël burlot

Le mec commence a fond d’emblée. Stroboscopes en-veux-tu-en-voilà, mouvement humano-technoïdes sur fond de cartographie aux axes x/y/z bien marqués, en visualisation 3d informatique bien brute. Qui laissent vite la place a des visuels abstraits et artys s’entrechoquant au gré des accidents que NSDOS crée dans le chaos. Avec sa musique, avec des capteurs sur les mains, avec tous les mouvements de son corps, et sa générosité dans la délivrance de nouvelles pistes de recherches audio et visuelles pour les milieux musicaux et transverses.

Tout se désordre si cher à l’artiste descend peu a peu dans la fosse et se diffuse dans toute la machine le long des beats qui se répercutent le long des tuyaux, vibre et s’immisce dans toutes les parties des corps des personnes présentes. Qui se mettent à imiter NSDOS dans sa démence, à se contorsionneren tous sens. Le long continuum de 1 et de 0 s’articule pour tout exploser.  Ajouté au calendrier panini des claques du MaMA et du mois!

LA JUNGLE

© Listen Up – Mickaël burlot

Depuis leur concert d’anthologie à la Gaîté Lyrique pour le Arte Concert festival, on ne parle plus que de Jim & Roxie, les deux Belges de La Jungle. Ça fait des semaines qu’on a coché la case de leur passage au MaMA 2019, et on arrive à leur concert comme des morts de faim avant un Burger Challenge. Avant même de finir de descendre les marches qui mènent a La Boule Noire, on sait qu’on a affaire à des déglinguos. Ça tape sévère sur des fûts, comme s’il ne devait pas y avoir de lendemains. Sauf ceux qui chantent, qui braillent de brillants borborygmes sans queue ni tête. Ceux qui ont un grain de folie, pour les fêlés laissant passer la lumière. Avec de la « techno à guitare déflagrante » comme ils disent, avec des rythmes endiablés tropicano-médiévaux. Leurs grandes silhouettes se déploient sans fin dans une gigue de l’Apocalypse.

« PLUS FOOOOORT LA GUITAAAARE » s’égosille le public, demandant a couvrir le ramdam infernal foutu par le batteur. « PLUS FOOOORT LA BATTERIE » hurle t-il au morceau suivant, pour une escalade qui va durer jusqu’à la dernière seconde du concert!

Et soudain, sur ‘Iltapealaidedos‘, toute leur musique et le public et l’univers de fondent en un maelstrom timbré. Pas un moment de répit pour ta ruche, ça tape dans tous les sens dessus dessous crache grimace tend tend tend les cordes et les peaux des fûts et les doigts sur les machines et les muscles du cou et les gouttes de sueur en tous sens humidité et chaleur chaleureuse et mouvement et mouvement et mouvement et FIN!

YELLOWSTRAPS

© Listen Up – Mickaël burlot

Après la furie de La Jungle, on reste du côté de la Belgique avec le duo Yellowstraps au Backstage. Les frères bruxellois ont adopté un format band pour leur premier concert en France. On les retrouve l’un à la voix et l’autre à la guitare, mais s’ajoute une batterie, une basse et un synthé pour séduire le public du MaMA. La douce voix du chanteur sur des rythmes entre jazz, pop rock et r’n’b ne met pas longtemps à conquérir toute la salle.

PRAA

© Listen Up – Mickaël burlot

Chez elle aussi la partie rythmique s’affirme de plus en plus. Plus martelée, plus scandée, au fur et a mesure que l’artiste et son groupe progressent vers une maîtrise de plus en plus grande de leur art. Un show maîtrisé où le « French swag » tutoie le R’n’b américain et la pop rock qui fait la marque des grand.e.s. Ses morceaux principaux comme ‘Do it all again’ comme ses nouveaux comme ‘Out of the blue‘ (en exclusivité pour le MaMA 2019), sont passés a un vernis club particulièrement dansant, qui vient parfaitement en complément de passages plus pop et calmes, ou c’est la mélodie de son chant qui a plus de place pour nous laisser transis sur place. Entourée des miroirs du Magnum Club, la musique de la rennaise se reflète au plus profond des âmes. Inoubliable.

CALLING MARIAN

© Listen Up – Mickaël burlot

Celle qui a commencée bercée par ce que passait son disquaire de père, nourrie au trip hop et a Royksöpp, puis est passée par la guitare a 10 ans, est aujourd’hui une des DJ les plus reconnues de l’univers techno. Et même au delà puisqu’elle est une des actuelles lauréates des Inouïs du Printemps de Bourges.

Calling Marian arque son talent inné, bien campée sur ses appuis, pour faire trembler d’emblée le béton des sous sols de la Machine du Moulin Rouge. Qui se transforment vite en une crypte antique ou la prêtresse Marianne guide le peuple vers de meilleurs horizons spirituels. A grand renforts de vapeurs d’acid et de câbles bien arrangés sur les machines pour atteindre les connexions neuronales les plus profondes de ton cerveau.

Les visuels derrière elle constituent une composante non négligeable de la puissance scénique qu’elle délivre. Oscillant entre psychédélisme, transe et graphisme minimaliste, a majorité tranchante rouge et noire, ils illustrent parfaitement l’univers de chaque morceau dans lequel nous emporte Calling marian. Avec un doigté subtil et millimétré, elle nous en met plein la vue. Tu ne peux pas sortir indemne d’une rencontre avec son univers sonore et visuel!

Très vite, dans les multiples manières de décrire le concert, une expression domine : « Ça tabasse !!!! »

OUAI STEPHANE

© Listen Up – Mickaël burlot

Bonjooour, c’est Listen Up encore. Alors là c’est le live de Ouai Stephane au MaMA 2019 . Juste pour vous dire que c’était un concert complètement BOUM BOUM et il s’appelle…Bonjooour, c’est Listen Up encore. Alors là c’est le live de Ouai Stephane au MaMA 2019 . Juste pour vous dire que c’était un concert complètement BOUM BOUM et il s’appelle…Bonjooour, c’est Listen Up encore. Alors là c’est le live de Ouai Stephane au MaMA 2019 . Juste pour vous dire que c’était un concert complètement BOUM BOUM et il s’appelle… OUAI STEPHANE, OUAI STEPHAAANE!