Les Transmusicales et Bars en Trans’ sont enfin là! LA semaine de folie de l’année pour Listen Up! qui te raconte le meilleur des deux festivals et les innombrables découvertes qui étaient à y faire! 

Après d’innombrables concerts la nuit, des showcases FIP l’après midi, les afters des Bars en trans’ au petit matin ou encore les session piscine des Gérards désynchronisés, on aura vécu à fond ces Transmusicales 2019 ! Les semelles usées et les cellules auditives criant à l’acouphène, on repart à bloc dans le marathon au Parc Expo pour le Samedi 7 Décembre.

Transmusicales 2019©Listen Up – Mickaël Burlot

A l’arrivée sur le principal site du festival, la principale vedette est un immense champ étoilé pris entre deux halls d’aviation. Une scénographie faite de boules disco surmontées de fausses crêtes de punk dans le plein feux de projecteurs multicolores, qui ont fait le bonheur des comptes Instagram des festivaliers. Rennes, ville punk-disco? Pourquoi pas, après tout, l’essence des Transmusicales, ce sont les Rencontres!

YIN YIN

©Listen Up – Mickaël Burlot

De rencontre, Yin Yin en propose une magistrale, entre le disco thaï des années 70 et les funk et rock énergiques des cinq Hollandais. Comme leurs compatriotes Altin Gün deux ans auparavant, sur la même scène, ils délivrent un savant mélange de symphonie musicale de haute volée et de voyage à l’autre bout du monde, dans une création originale pour les Transmusicales 2019.

Leurs premiers morceaux hypnotisent le public, complètement prêts à entrer dans leur ‘Dis-Ko Dis-Ko’ danse, et à se transformer en lapins chasseurs de tigres. Kimonos virevoltants, les cinq soleils levants en provenance des Pays-bas dégagent une sérénité lumineuse Zen Zen.

Et peut importe qu’ils ne chantent pratiquement pas, puisque leur science du groove poussée à son maximum fait crier les corps, qui ondulent en tous sens, subitement légers comme des balles de ‘Pingpxng’. Le percussionniste use de tous ses drôles de bongos, cymbales et cloches d’Asie du Sud-Est pour orchestrer des clappings d’anthologie!

Après un ‘Dis-Ko Dis-Ko’ de folie, ils quittent la scène sur un « Yec’hed mat! », qui déclenche un tonnerre d’acclamations du public breton, fin connaisseur, avant d’enchaîner un rappel qu’on aimerait voir durer « 48 hours, in the Dis-Ko! »

ACID ARAB

Acid Arab©Listen Up – Mickaël Burlot

Les mecs avaient tellement renversé le festival en 2013 pour le concert de clôture que Jean Louis Brossard a décidé de les inviter à nouveau, en leur donnant carte blanche. Acid Arab a grandi depuis et se met en retrait sur scène pour inviter le public à découvrir les invités de leur grande famille. Les Filles de Ilhigadhad posent leurs voix sur les beats acids tout le concert, tandis que Cem Yildiz envoûte le Hall 9 sur ‘Stil’, quand Sofiane Saïdi va le faire chavirer sur ‘La Hafla’.

Les Transmusicales 2019 n’avaient jusqu’ici été que des préliminaires musicaux. Cette Hafla là en constitue indéniablement l’orgasme. Devant la grande scène du festival, la fosse et les gradins ne forment plus qu’une immense masse mouvante, une dune qui sinue au gré des assauts des vents Raï Techno.

Les jeux de lumière de leur scénographie de fond de scène sont absolument déments. Des formes de braises lumineuses rouges et bleues remontent le long de caissons métalliques transparents. Caissons qui laissent passer d’immenses lasers dont les cercles qu’ils forment viennent se briser sur le flot des spectateurs, qui n’en finit plus de danser pour faire circuler l’énergie folle propulsée par la musique d’Acid Arab.

SONGO

SONGO©Listen Up – Mickaël Burlot

Les mi-Rennais/mi-Cosmopolites de la soirée, Songo , nous mettent la tête dans les nuages avec leur soul super énergique. Soul propulsée dans les airs par toute la fougue de la chanteuse Sud africaine, basée à Bristol, Sisanda Myataza et celle de son roi du rythme de batteur burkinabé, Petit Piment, le prince de la basse Yoann Minkoff et le sorcier des claviers Loeiz. Le premier concert du groupe datant de moins de 6 mois, ils sont propulsés au rang de sensation de cette édition des Transmusicales!

Le ton revendicatif de la chanteuse et l’énergie rock qui se dégage de leur musique ne sont pas sans rappeler une certaine Tshegue, grosse claque des Transmusicales deux ans plus tôt sur la même scène.

L’optimisme de la chanteuse perce les cœurs dans la nuit bretonne. Pour elle, quoiqu’il arrive, « Rise up! » Elle shake shake sa tunique noire et son chapeau doré, qu’elle perce rapidement pour le transformer en collier. Entraînant tout le Hall 8 avec elle dans des danses ultra rapides. On avait pas eu le temps de se remettre de la fournaise d’Acid Arab qu’on repart dans un round de chaloupements de jambes et de sauts de panthères!

SLIFT

©Listen Up – Mickaël Burlot

Comment!? King Gizzard and the Lizzard Wizzard programmés aux Transmusicales cette année? Mais non évidemment, ce sont leurs homologues Toulousains de SLIFT qui brandissent leur ‘Sword’ stellaire Garage/Kraut/Spacerock pour pourfendre le Hall 3!

Tout aussi intense et plus heavy encore, la musique à l’apparence un peu foutraque des trois rockeurs se révèle une formidable machine à danser en perdant la tête dans l’espace. Dans leur vaisseau propulsé au Fuzz 3000, ils nous envoient sur des planètes sonores inexplorées, dont les aperçus sur l’écran en fond de scène viennent soutenir leurs ardeurs psychédéliques. Leur grand raout frénétique nous envoie dans la stratosphère!

ALYONA ALYONA

Alyona Alyona©Listen Up – Mickaël Burlot

Sa majesté Alyona Alyona a enfilé son short et peignoir de boxe pour venir puncher ses lyrics dans le Hall 9. Avec sa partner in crime en gilet jaune, elle court clamer d’un bout à l’autre de la scène tout ce qui bout aujourd’hui en Ukraine. Dans son pays, ne pas chanter en russe est un geste politique, dont elle se fait la porte parole assumée. On ne comprend rien aux paroles, mais on se prend de plein fouet son énorme énergie!

Ancienne institutrice de maternelle, elle vient gronder les vilains garnements de festivaliers consuméristes que nous sommes, à grands coups de Mic dans le derrière! Seulement son sermon à elle, il est d’un optimisme sans failles, qui parle avec ironie du quotidien dans son pays et du village de son enfance, et des lendemains qui chantent dans le champ artistique ukrainien Postinternet. Fracassant tous les standards du rap, elle nous emporte dans un tourbillon de booms et de basses hors du commun.