C’est LE festival de l’année. Rock In The Barn. Immanquable pour tout mélomane accro aux sessions de deux-trois jours la tête dans les enceintes, le cerveau dans les étoiles ! Surtout pour les plus accros aux groupes qui décoiffent et aux cadres aussi insolites qu’à la cool, comme seuls les taulièr.e.s du festival savent les programmer.

Seuls rescapé.e.s dans un océan d’annulations, ces dernier.e.s des Mohicans (le Puy du Fou ça compte pas) ont maintenu leur cap contre vents et marrées, et bossé en bonne intelligence avec les élus locaux et la préfecture du département pour que la 11e édition ait lieu cette année. Gros protocole COVID-attitude au programme, qui n’empêchera clairement pas les 1 500 spectateurs annoncés de s’en mettre plein les oreilles une fois de plus, sur un site qui a vu sa taille doubler pour l’occasion !

Direction la Ferme de Bionval, à la rencontre de la fine fleur du rock indé et psychédélique et du must des produits du terroir local. « Car l’indépendance n’est pas réservée qu’à la musique », comme ils le disent si bien. En attendant de vous remplir gargantuesquement la panse, on vous présente les groupes devant lesquels il faudra hocher fort de la tête, le corps accroché à la crash barrière, comme si vous n’aviez pas fait de concerts depuis 6 mois !

AL QASAR

La nuit du Vendredi 11 Septembre sera chaude dans le Vexin. Al Qasar débarque, le oud en ébullition, l’Arabian Fuzz prête à dégainer ! Avec seulement deux concerts à leur actif en 2020, inutile de dire qu’ils viennent avec l’envie de tout donner ! De faire onduler la foule du festival avec leurs nouveaux sons sortis en Juin dans le disque « Miraj ». Tout donner pour transporter tout ce beau monde dans l’ambiance mystique du Caire, les studios rock de Nashville ou encore la tradition Gnawa du coin d’Essaouira. Tout donner pour faire passer leurs messages en poésie, d’oppression, de révolutions avortées et de rêves à porter. Et puis tout donner pour maintenir allumée la flamme du rock et de la résistance. De la confluence des énergies et des univers musicaux. Tout donner pour faire étinceller les passions, dans une transe interminable et férocement fuzz !

MOHAMA SAZ

Les points communs entre la musique du pourtour de la Méditerranée et King Gizzard and the Lizzard Wizard ? Sur la feuille de match, pas des masses. Qu’à cela ne tienne, les madrilènes de Mohama Saz enfourchent leurs pédales de fuzz ! Direction les années 70 turques, l’hypnose des nuits touareg, les couleurs d’arabie et les folies des rondes flamenco. Un kaleidoscope estampillé « Mediterranean Psych Rock », aussi infusé de free jazz Nord-Américain, qui va faire tourner les têtes dans la nuit du Samedi au Dimanche. A la faveur de leur passage, Rock in the Barn se transformera en Grand Bazar. Un bouillon où couleurs et saveurs se mélangeront dans une gigue cosmique hallucinée !

STRUCTURES

« Sorry, I Know It’s Late But… » Oui, on sait qu’il un peu tard pour annoncer l’annulation des Portsmouthiens d’Hotel Lux, mais… le créneau de 20h30 le Samedi à Rock In The Barn va faire tout autant grimper ta jauge interne de post punk dans le rouge écarlate ! La musique de leurs remplaçants, Structures, tape autant qu’un test PCR qui remonte jusqu’aux oreilles.

Mélange de Rough Wave, de romantisme mélancolique et de visions mystiques, le son du four boys band promet un concert aussi abrasif qu’hypnotique. Un son instinctif et brut, qui vient des tripes, et fait partir loin, loin, dans des paysages transcendantaux. Toutes émotions dehors, Structures, ça va donner !

Leur résidence 2019 à Mains d’Oeuvres a été amputée du fait de l’expulsion du lieu. Puis, leur tournée printanière 2020 s’est vue annulée pour cause de ce-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Le quator Amiénois arrive donc avec une inextinguible faim d’en découdre sur scène ! On peut s’attendre à un live bien bien rôdé, le groupe l’ayant affûté comme il faut au travers de sessions live, à Rock en Seine et via le Festival Bruitalismes (la session sortira en intégralité dans les prochaines semaines).

MICHELLE BLADES

Mais qui est donc cette prolifique artiste franco panaméenne, qui du haut de ses 27 ans a déjà signé pas moins de 7 albums, dont le dernier, « Nombrar las Cosas », est sorti il y a peu, et une poignée d’EPs ? Découverte sur scène lors d’une soirée d’anniversaire de son label Midnight Special Records, puis aux côtés de Fishbach en tant que bassiste, nous nous rendons vite compte que c’est avant tout la guitare qui est son instrument de prédilection.  C’est sur scène que nous nous laissons emporter par ses chorégraphies hypnotiques, de son aura chamanique captivante qui se dégage d’elle.

Après le Panama où elle est née, Miami où elle a grandi, puis l’Arizona, l’aventurière débarque un peu par hasard en France. depuis, elle ne quitte plus l’hexagone ou presque où elle écrit la musique comme elle la vit, enregistre avec peu de prises, emprunte des courants musicaux assez divers, qui se croisent, serpentent, divaguent… Son oeuvre se vit comme un voyage, une visite du monde tel que Michelle Blades le reçoit, avec une intensité et une candeur qui en font le charme.

DOMBRANCE

Sage comme Taubira, fun comme Chirac, ou encore attachant comme Poutou, Dombrance est le projet electro pop de Bertrand Lacombe, qui saura vous faire taper du pied au son de noms de politique. A prendre au second degré et sans idéologie, ses titres sont de véritable bonbons à faire danser tout au long de son concert et bien plus encore.

Issu du projet de DBFC créé avec son comparse de toujours, David Shaw, Bertrand s’est offert un second tour prometteur avec ce projet solo rafraichissant.

Infatigable, Dombrance avait fait pas moins de 5 concerts en une journée pour la sortie de son titre « Poutou » dans son studio, moment de fun garanti, puis a fait un tour de France de dates pour « J’irai Jouer chez Vous ». Vous l’aurez compris, pour une France qui danse, votez Dombrance!