Jouir, jouir, et encore jouir, en déchirant à la mâchoire les corsets en cellophane noir qui enserrent nos anatomies, lâchées dans l’aube rouge sang qui se lève sur la nuit parisienne. Mordre la vie et les passions à pleines dents, tout autant que les chairs de ses partenaires d’ébats. Voilà en substance le morceau de barbaque auditive que nous lâche CORPS entre les chicots à travers son premier album. Un opus bien dur, qui dresse à l’horizontale nos grosses sensibilités. Allez, MORDS, EN CORPS, MORT, ENCORE!
La verve de CORPS tourne souvent autour de la verge, oui, du cul, évidemment, des tréfonds bien destroy de l’être, certes. Mais le poète est ici plus que jamais affamé d’un romantisme qui fait flirter amour et mort. De quoi semer de l’émoi en pagaille dans les coeurs, qu’il fait brûler dès les premiers instants de l’album avec ‘Ingénue‘. Le clip du morceau d’ouverture annonçait la couleur depuis un bon mois. Couleur écarlate, velours, à la vie, à l’amour. Puis Noir, plastique, à la mort. « L’enfer » (de Clouzot) en inspiration pour les faire valser. Un aller-retour au cuir de l’âme humaine.
Un aller-retour profondément, oui, très profondément subversif qui se retrouve tout au long de l’album. Un album composé de 10 morceaux estampillés #chansonhard qui sentent la bestialité à plein nez. 10 morceaux qui sont autant de vaccins contre tout ce qui freine l’exhibition de la sensualité humaine dans son plus simple appareil. C’est particulièrement le cas d »Anticorps‘, à travers lequel il administre deux doses de techno corrosive et survoltée. Cortex shooté pour effets secondaires corsés! A s’en foutre sous cortisone et corticoïdes ad vitam. Oui, mais en ayant caressé plus que jamais l’épiderme de la vie brute.
« Je n’ai plus faim
Que de ton cul
Je n’ai plus foi
Qu’en nos ébats
Et même si l’on se perd de vue
Promis je ne verrai plus que toi. »
De morceau en morceau, il envoie valser les inhibitions dans le décor à grands coups de beats. Le procédé est simple, efficace. Le son est Dur, la basse tonne, et les paroles déchiquètent le puritanisme ambiant. Pour achever de nous corrompre, le dandy punk désabusé va se frotter à d’autres corpus qu’on sentait déjà poindre sur ses précédents morceaux. Tour à tour, ce sont la trap (sur ‘Défoncé‘), le rap (‘Hard‘) et la chanson française sensualo-rock (‘Crash‘) qui se font cor-riger. Une exploration qu’on a envie de voir aller encore plus loin, avec la sensation que la musique de CORPS est encore loin d’avoir dévoilé ses parties les plus intimes.
En parlant de parties intimes, CORPS met le (gros) paquet visuellement sur le sujet dans son clip ‘Carnivore’. Une vidéo pas du tout PEGI 18 que Youtube s’est empressé de censurer, comme la plateforme l’avait déjà fait pour celui d’‘A Corps’. Qu’à cela ne tienne, Vimeo est fait pour ça, et permet de remplir vos mirettes curieuses en découvrant ce bijou signé Yoann Stehr et produit par Temple caché.
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