“Réenchantement” est une collection d’articles sur des artistes contemporain.es qui éveillent en moi le goût de s’engager dans l’existence sur un mode d’être authentique, en cherchant à mieux connaître et à se connaître.
Quatrième épisode de cette série avec l’autrice et compositrice Kaya Kaspar.
Kaya Kaspar nous livre un premier EP et dévoile les vibrations uniques de sa voix, aussi éthérée qu’encrée dans la nature du sol vivant, de la Terre.
Imprégnée d’un bout d’éternité, elle chante l’incertitude, la tourmente et l’espoir du cœur humain. Dans sa voix résonne une sensibilité, une histoire qui traverse les générations et les nations. Dans ses chants, elle mêle son histoire personnelle à l’histoire de celles et de ceux qui connaissent la souffrance et n’ont eu d’autres choix que de résister, sont morts parfois et dont l’âme se transmet à leur descendance.
Elle raconte le déchirement et sublime ce sentiment dans ses chants. Son EP intitulé « MEK » raconte aussi le lien intime qu’elle entretient avec la nature.
Cet EP est un hymne à la réconciliation dans l’éternité des étoiles et un pied de nez aux violences, un pas de danse endiablé qui élève le combat en honneur à l’amour, seul véritable moteur de nos désirs, de nos gestes et de nos élans.
C’est son cœur mis à nu qui s’exprime dans cet EP aussi touchant que combatif. Kaya Kaspar est une artiste qui, dans le courant de sa voix nous emporte au sein de la quête d’union des corps et dans une paix qui s’étend par delà l’incompréhension de la violence et la vulnérabilité des êtres vivants.
Elle panse nos plaies autant que les siennes.
Le morceau éponyme « MEK. » nous parle de la spiritualité parfois oubliée dans nos sociétés contemporaines. Il conte la vie qui, présente en chaque êtres vivants, nous rappelle à la notre propre. Le doute qui berce cette chanson porte en creux le désir de voir la double question, « qui suis-je ?» « qui sommes-nous ? » résolue dans l’union aux choses, aux êtres, aux gens, par delà tous les déterminismes sociaux-culturels.
Il faut du courage et de l’art pour partager la conversation personnelle tenue avec son cœur. Kaya Kaspar nous y ramène. Les cultures traditionnelles pratiquaient et chérissaient cette discussion intime que chacun peut entretenir en son fort intérieur. La prière reste un témoignage de cet échange.
Kaya Kaspar remet cet échange au centre de son cheminement dans le monde et nous rappelle ainsi les voies de l’amour. Moins celles cependant de Cupidon, le dieu farceur de l’Antiquité que celles de Gaïa, infinie dans sa bonté et sa générosité autant qu’intransigeante dans sa vérité.
Une grande force émane de ces quatre morceaux et de cet EP, que je vous recommande chaleureusement de découvrir. En attendant de retrouver Kaya Kaspar sur scène, je vous invite à la suivre sur Instagram @kaya.kaspar
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