Tremplin musical de référence, les Inouïs du Printemps de Bourges sont un véritable vivier de jeunes projets qui méritent d’être connus. Nous avons fait un tour sur l’ensemble des projets et voici notre sélection pour le cru 2025!
CAOS.808 : Quand la Rage Punk Rencontre la Transe Électro-Latine
Dès la première note, on comprend l’envie du public de crier haut et fort, le point levé! Evidemment, il parait évident que la musique proposée est entre les courant punk et techno. C’est précisément la détonante alchimie que propose CAOS.808, un duo franco-péruvien basé à Paris qui injecte une dose d’insolence sur une scène qu’on aime tant.
CAOS.808, formé par Irma Cabrera Abanto et Nicolas Vair, propose une musique électronique percutante. Leur style unique, qu’ils nomment « turboperreo brut », mélange l’énergie du punk et de la techno avec les rythmes latins du reggaeton et de la cumbia.
Leurs morceaux engagés, portés par le chant puissant d’Irma, abordent des thèmes contemporains avec une rage communicative, évoquant l’intensité d’artistes comme Alice Glass. Loin d’être uniquement contestataire, leur musique invite à la danse et transforme leurs performances en des moments de communion collective.
Avec des titres marquants comme « INSURGENCIA » et « AUTOMATIQUE », CAOS.808 s’est fait une place sur la scène musicale, offrant un son à la fois brut et festif, un « chaos salutaire » particulièrement pertinent dans le contexte actuel.
Eat-girls : La Froideur Krautrock au Service d’une Pop Post-Punk Incandescente
Il n’est guère surprenant qu’Eat-girls ait trouvé sa place sur une étiquette discographique allemande. Le trio lyonnais partage une certaine froideur méthodique et une rigueur qui rappellent les pionniers du krautrock.
Pourtant, cette alliance singulière de voix hypnotiques, d’une basse à la sonorité venimeuse, de guitares incisives, de synthétiseurs aux textures parfois lo-fi et d’une boîte à rythmes au charme désuet, ne renie en rien l’attrait mélodique évident de la pop. Elle embrasse également l’urgence nerveuse du post-punk et l’énergie palpitante des musiques électroniques, trouvant son apogée sur scène.
En concert, la tension distillée par Eat-girls ne cesse de croître, s’intensifiant progressivement jusqu’à une conclusion explosive et cathartique. Leur musique, loin d’être statique, se révèle une expérience immersive où la rigueur formelle se marie à une fièvre communicative.
Menades :Quand le Post-Punk Parisien Réveille l’Esprit Dionysiaque
Le nom seul évoque une sauvagerie antique : dans la mythologie grecque, les Ménades, ferventes disciples de Dionysos, oscillaient entre cérémonies extatiques et transes furieuses, allant jusqu’à démembrer le malheureux Orphée. Un patronyme indomptable qui sied à merveille à ce quintet parisien.
Leur post-punk fougueux, puisant son énergie dans la veine d’IDLES, Viagra Boys, ou encore au début de la Femme, qu’il soit scandé en anglais ou en français, provoque une double réaction : une irrépressible envie de se mouvoir et un besoin viscéral de hurler. Porté par la voix incandescente de sa chanteuse et la rugosité tranchante des guitares, leur son est une décharge d’énergie brute.
Si l’on en croit leur nom, mieux vaut ne pas s’appeler Orphée pour s’approcher de Ménades. Pour tous les autres, l’appel de leur musique s’avère irrésistible, une invitation à une transe moderne et cathartique.
Gildaa, la théatralité musicale
Impossible de ranger Gildaa dans une case prédéfinie. Sur scène, cette artiste à la double nationalité franco-brésilienne ne se contente pas de chanter : elle incarne une multitude de figures, questionne la position des femmes au sein de la société avec pertinence, et échange avec son public avec une aisance désarmante. Un charisme quasi théâtral qui sert avant tout son interprétation très personnelle de la chanson française.
Ses influences musicales sont aussi riches que ses talents : elle puise dans la soul chaleureuse, la samba ensoleillée et les rythmes du r’n’b contemporain pour créer une musique véritablement singulière. Ses textes naviguent avec fluidité entre la langue de Molière et le portugais, ajoutant une dimension multiculturelle à son art.
Gildaa ne se contente pas de chanter des chansons ; elle offre une invitation à explorer un monde qui lui est propre, un univers atypique et délibérément extravagant, où les frontières entre les disciplines artistiques s’estompent pour laisser place à une expression authentique et captivante.
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