Les doigts de Jamie Hince grattent les premières notes et la magie opère dans un mouvement de cheveux d’Alison Mosshart : Les Kills sont de retour.

The Kills c’est une histoire d’amour qui commence à dater, une valeur sûre, « A hard habit to break » et on en avait presque oublié comme leur boîte à rythme est agréable.

Avec « Ash & Ice », ils signent un come-back marqué par la splendeur d’un album plus rock que le précédent, un retour aux fondamentaux, la recette fiable du succès. Sorti le 3 juin 2016, c’est un plaisir d’aller se mouvoir dans la foule de l’Olympia le 18 octobre de la même année.

21h16 : La set-list a la présence d’esprit de chauffer la foule avec les éternels Cheap & Cheerful et U.R.A fever avant que le climax musical s’incarne dans Doing it to Death.

L’accident à la main de Jamie Hince n’a que peu d’impact sur les solos menés à merveille par le guitariste dans une ambiance volcanique. A. Mosshart a quant à elle quelque chose de félin, tournant sur scène comme une lionne en cage et mordant les oreilles du public avec un puissant Heart of a Dog, la tige du micro comme une barre de pole-dance et l’espace scénique à portée de voix.

Ce qui est bien avec les Kills c’est aussi que leur public est sympa, une sorte de confrérie du cool, entre l’adepte du « garage rock » et le bobo du X ème arrondissement, ça danse et ça chante, sans se bousculer pour finir en piscine de bière-pression.

Point d’étonnement général : le live scindé en deux. Un rappel au bout d’une petite quarantaine de minutes ; l’entracte crispe les cœurs et chacun espère pour son porte-monnaie que ce n’est en effet qu’une curieuse manière d’organiser son concert. Soulagement : il reste 6 chansons et les deux âmes-soeurs n’en reviennent que plus déchaînées. Le sol de l’Olympia sautille lui-aussi, suintante, la foule semble satisfaite.

22h50 : sprinter plus qu’endurant, Jamie Hince délaisse l’électrique pour s’emparer du piano, sa complice saisit le micro et c’est (sans surprise) que le show se clôture par un Last Goodbye, le la final.

L’alchimie fraternelle de ceux que l’on compare souvent aux White Stripes ne s’est pas ternie en 5 ans, et même si le live show est moins possédé qu’auparavant, The Kills reste la promesse d’une bonne soirée pour laquelle les places méritent d’être réservées.

 

Emma Ferey