Listen Up était aux Transmusicales et aux Bars en Trans’ à Rennes en ce début Décembre. Les 40e et 25e éditions des festivals seront des très grand crus. A déguster immédiatement sans les stocker dans sa cave. On vous oriente vers les pépites qui ont marqué ces éditions, après une remise dans leur contexte, pour en fêter les anniversaires.

Les Bars en Trans’

Le festival a aussi généré son pendant plus modeste en taille mais non moins en révélations de nouveautés : les Bars en Trans’. La première édition s’est ouverte en 1994. Moins connu, le fe stival est programmé par Philippe Le Breton et porté par l’association 3 p’tit tour. Il a fait jouer dans les bars rennais deux fois plus de groupes que son illustre cousin, mais tout autant avant (presque) tout le monde. Parmi eux, La Femme, Christine and the queens, Yan Wagner, Bagarre, Flavien Berger, ou encore Fischbach.

C’est dans ce cadre que Listen Up a participé aux 40e et 25e éditions des deux festivals. Le webzine prolonge cette volonté de mettre en avant des groupes encore peu connus. On a exploré Rennes pendant trois jours pour en ramener le meilleur à vos oreilles. Trois journées riches en rencontres, en claques musicales, en moments inoubliables et souvent décalés. Puisque c’est aussi ça les Transmusicales et les Bars en Trans’ : des festivals avant tout.

Trois journées riches en découvertes, évidemment, que nous avions préparées ici. Trois journées que nous vous restituons en trois temps, un par jour, et trois interviews, l’une des talentueux Pressyes, l’autre de la révélation de cette année : Praa, et enfin celle du « patron » Jean Louis Brossard.

CAMP CLAUDE

Camp Claude

Après plusieurs concerts de chauffe à l’UBU, nous continuons la soirée en changeant de festival. Pour aller se frotter à l’alléchante programmation des Bars en Trans’ .

Direction le sulfureux 1988 Club, en fan zone devant la sémillante Diane Sagnier et ses talentueux musiciens. Bienvenue, les Bars en Trans’ , c’est rock, et Camp Claude nous le fait sentir d’emblée. La parisienne nous avait habitués à flirter avec la pop ; elle revient à une énergie brute très 90’s qui cadre parfaitement avec le 1988 Club. La basse claquante de Lost and found  fait rougoyer la noirceur de la salle rennaise, tout autant que nos tripes.

La formation visuelle de « CC », très présente dans ses clips, nous fait voyager au fil des morceaux dans de vastes paysages, sans nous éloigner de la proximité que la chanteuse met avec le public. Do It  est envoyé à bride abattue, comme pour mieux faire prendre vie avant la fin du concert à la chemise couverte de chevaux de Diane Sagnier.

Le groupe pose l’ambiance et suspend le temps d’un rappel, avec un émouvant hurricanes qui nous laisse sans voix. « I don’t want to go home », dit l’un des sous-titres du clip du morceau. Et après un tel concert, nous non plus.

 

MAUVAIS ŒIL

Mauvais Oeil

Penny Lane est une chanson des Beatles, un quartier de Liverpool, mais aussi une des places fortes du rock à Rennes. C’est dans ce bar à concerts porteur d’une histoire musicale riche que nous allons voir Mauvais Œil. Un de nos coups de cœurs des Bars en Trans’ , dont nous augurions déjà la prestance scénique dans cet article.

Le lieu est situé sous les arcades de l’Opéra de Rennes. La chanteuse de Mauvais Œil, Sarah Benabdallah, va rendre un vibrant hommage à ce dernier, en déployant une voix de diva hors du commun. Elle est doublée dans ses envolées chatoyantes par la très groovesque bassiste Myriam Stamoulis. Tout le joyeux groupe de Mauvais Œil s’éclate sur scène, et leur bonheur est transmis à un public rennais survolté.

Les Cure parisiano-algériens (quoique ayant des cheveux plus frisés que ceux de Robert Pattinson) reçoivent un excellent accueil pour leur premier concert en dehors de la capitale, dans un Penny Lane comble. Bien qu’éloignés de la scène, nous sommes complètement envoûtés par l’ondoyant Black Mass Holiday. Les vagues de lovewave orientalisantes nous laissent complètement transis, et pas seulement de froid.

Le chaleureux Constantine nous fait remonter des frissons le long du corps, et résonne encore dans les rues rennaises le long de notre trajet vers le prochain concert.

 

PIERRE KWENDERS

PIERRE KWENDERS

C’est au second sous-sol de La Contrescarpe que nous débarquons en plein show Congolese trap de Pierre Kwenders. A cheval entre Kinshasa et Montréal, lui et son acolyte nous envoient le meilleur des deux villes parmi les plus excitantes du moment musicalement (et pas que !)

Le concert déborde les frontières géographiques et musicales, pour une rencontre très novatrice entre sonorités africaines et afropop, influences soul, new funk et bass music, à l’instar du cosmopolite Mardi Gras.

Pierre Kwenders propose une musique hyper énergique dans un live fou. Le show est ponctué par des envolées déjantées à la trompette par son partner in crime de la soirée. Une musique fédérant un dancefloor qui se transforme vite en un tourbillon de moiteur. « Coller coller coller », les uns aux autres pour célébrer d’être là, aux Transmusicales et Bars en Trans’. Et qui débutent de la meilleure des manières.