Le producteur allemand, Pantha du Prince, revient avec son album Conference of Trees, sortie le 6 mars dernier, inspiré de sa tournée européenne.

Le compositeur allemand, signé sur Dial Records, a conçu ce projet à Hambourg en 2018 avant d’emporter son attirail pour un spectacle immersif sur différents supports : entre musique électronique et performance scénique.

Hendrick Weber, plus connu sous le nom de Pantha du Prince, nous prend par la main pour nous amener au cœur de sa réflexion panthéiste, qui rappelle l’origine de son nom de scène. Sa musique reste électronique mais fortement teintée des causes écologiques qu’il défend avec cet album.

https://www.youtube.com/watch?v=w_AWrYSSVME&list=OLAK5uy_m3_aRkPohqY8gzANePpy8tOuyJzU39tlM

Le premier morceau de 10 minutes laisse place à Transparent Tickle Shining Glace : l’introduction immersive nous transporte directement de l’ambiance d’un magasin Nature et Découverte à celle d’une forêt vibrante. Nos pieds confinés sont dans la terre humide et l’odeur du humus remonte à nos narines. On s’y croirait. Les rythmes augmentent progressivement, sur le second morceau les percussions viennent s’ajouter aux nappes électroniques et entament un thème plus sauvage.

Des basses apparaissent tout en douceur sur When We Talk: le compositeur augmente ses révèrbes tout en gardant en medium un son méditatif. En plus des différentes pierres ou morceaux de bois glanés dont il se sert comme ressources musicale, il a utilisé des sons de cloches aiguë qui habillent la plupart de l’album Conference of Trees. Les premières paroles de l’album émergent de derrière les fougères, lancinantes et comme une injonction pour les esprits à se réveiller.

Roots Making Familly marque justement le réveil de la faune, où l’électronique prend le pas sur l’organique. Le minimalisme de la techno du producteur n’enlève rien à la puissance des percussions qui s’entrechoquent. La vie des instruments et des sons dessinent des formes amples et sombres d’un microcosme biologique.

Le producteur fait passer un message clair en réalisant plus qu’un album embrassant la simplicité et la puissance de la nature, c’est un appel pour ouvrir nos sens et sentir que nous sommes entourés d’éléments qui nous dépassent. Il s’est servi de captation de sons afin d’en extraire une matière hybride, avec laquelle il a pu ramener ses productions au niveau le plus minimaliste, pour en faire un plaidoyer écologique.

Silentum larix, reprend le coté planant et futuriste de Supernova Space Time Drift qui le précède. On ressent une ouverture sur des rythmes de techno qui rappelle Bohemian Forest, track d’un album de 2010 tout aussi cathartique que celui-ci.

Ce nouvel opus est un appel du pied à un besoin d’évasion et à plus de liberté, qui cultive un équilibre entre des grands espaces avec une culture club. Conference of Trees est un album épurée et à portée minimaliste qui tombe à point nommé: il nous permet d’échapper aux atmosphères feutrés de nos salons, et où la réunion de ses arbres incarne la légèreté de l’hêtre.