Listen Up a rencontré Flavien Berger, quelques heures avant son concert sur la Plage de Cabourg. L’occasion de discuter de son approche de la scène, de sa proximité avec Salut C’est Cool et Jacques, de ses projets futurs ou encore de l’avenir de l’homme !
Flavien Berger : Ah oui effectivement, vous avez vu des trucs bien différents. Alors, il y a déjà ce qui est donné à voir, ce qu’on voit depuis la scène. Parfois tu vois des paysages, parfois tu ne vois rien, tu vois une salle noire. Dans ce cas-là tu te concentres sur le public et comment tu le vois. Déjà ces données vont influencer mes improvisations, car je vais essayer de ramener les personnes dans l’instant et leur faire une espèce de mise en perspective d’eux même en train d’écouter le concert, pour mieux « re rentrer » dans le concert.
Ensuite, il y a le lieu, comment ça résonne. Tu vois, à la Maison de la Radio, ça raisonnait, puis les gens parlaient… il y avait un périmètre d’écoute très restreint. Quand c’est comme ça, tu vas moins axer sur la sensation de la musique et tu vas plus « cérébraliser » ton concert. Parfois tu vas jouer sur des gros systèmes son, avec plein de basses, qui permettent de laisser trainer beaucoup plus de choses sensuelles.
J’ai des sets d’1 heure, 50 minutes et 45 minutes cet été donc je sais quel morceau je vais jouer, pour occuper mon esprit à autre chose que réfléchir à ce que je vais jouer après, je vais pouvoir improviser. Mais mine de rien, dans ces morceaux, il y a plein de choses qui sont laissées aux hasards et à l’improvisation.
C’est donc vraiment quelque chose que tu fais à l’instant présent ? Tu n’y penses pas avant ?
Non non, ma set list de l’été est prête, la manière dont je joue chaque morceau se décide sur le moment, sinon ça se bouscule trop.
Oui, cela fait expérience unique à l’image de ce que propose Jacques. En parlant de Jacques, tu l’as fait jouer lors de concert à la Cigale, de même que des violonistes pour « Leviathan ». C’est un nouveau souhait de ta part de jouer avec des musiciens ou tu souhaites continuer en solo et faire appel à des collaborations seulement pour certaines occasions ?
De fait, je vais continuer à être seul car il y a encore des choses à faire dans ma manière de proposer des concerts. Mais comme je suis seul le plus souvent, quand il y a un feat ou quand il y a un événement, c’est encore plus notable. C’est par exemple un trio à corde avec « Leviathan », pour revenir à l’essence du morceau et un feat avec Jacques parce que c’est mon « soss » et qu’on veut changer le monde ensemble. Il n’y a pas de perspective de groupe à ce stade.
Pour rebondir sur ta collaboration avec Jacques, nous étions là au Printemps de Bourges avec ton concert où Salut C’est Cool s’était incrusté et inversement. Salut C’est Cool, Jacques et Flavien Berger, c’est une même vision de la musique ?
A fond ! S’il y avait une scène à laquelle je devais appartenir, je choisirais celle de Salut C’est Cool et Jacques car je me sens beaucoup plus proche d’eux que d’autres projets qui pourraient ressembler davantage à ma musique. Je pense que dans la démarche, on a un espèce de « twist » similaire, même si la musique ne se ressemble pas.
Des projets à venir avec eux ?
La BO d’un court métrage avec Jacques, et pas mal d’autres choses.
Et Salut C’est Cool aussi, peut-être un film… en tout cas on fait pas mal de projets ensemble. On crée, on s’amuse et on essaye d’apporter notre pierre à l’édifice de la grande histoire de la culture humaine.
Cela prendra donc différents formats ? Et qu’est ce qu’on verra prochainement ?
Cela prendra le format de nos outils d’aujourd’hui, nos outils multimédias. Concernant la date, je vois où tu veux en venir et tu n’auras aucune information (rires).
Et tes projets perso ? Un prochain album ? Si oui, tu as idée, un axe particulier pour celui-ci ?
Je me cale à l’automne pour me remettre à composer. Je pense continuer après les abysses et aller au creux de la Terre. On va aller au centre de la Terre… il y a de vrais palais de lumières dans la culture « new age » au centre de la Terre.
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Petite interruption dans l’entretien : après les membres de O, c’est au tour de plusieurs membres du liveband de l’écossais C Duncan, qui ont joué la veille aux Nuits Secrètes (comme Flavien Berger), de faire irruption dans la loge. Ils reviennent notamment sur le concert de Mr Oizo.
Flavien Berger : Have you seen Mr Oizo? Did you get what he said?
« There’s a motherfucker who’s throwing peanuts at me. So if you find the motherfucker, I invite you to lynch him. »
BAM ! Not that a good vibe quoi…
C Duncan : Maybe he had allergy?
(rires)
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Tu commences à avoir une belle notoriété en France, mais tu sais comment ta musique est perçue à l’étranger ?
Des dates à l’étranger, j’en ai fait et j’adorerais en faire davantage. L’année prochaine je ferai surement une tournée en Asie avec les alliances françaises. Après je n’ai pas envie de me la jouer « Ciao, j’ai conquis la France, je vais aux Etats-Unis ». C’est présomptueux et ça n’aurait aucun sens dans mon cas car je chante en français et que je n’ai pas fait le tour de la question. Bien sûr tourner dans le monde et rencontrer plein d’autres musiciens me plairaient, ça sert à ça de faire de la musique !
Concernant mon public à l’étranger, il y en a un petit en Suisse, en Belgique francophone et également au Mexique. Mais je vous avoue que je ne me pose pas trop la question. Déjà en France, je ne sais pas trop comment elle est perçue.
Sur tes deux derniers disques (Leviathan et Contrebande 01. Le disque de Noel), il y a un morceau « 88888888 » et un « 7777777 ». Il y aura aussi un 666666, un 55555, etc. ?
Ca y est tu es le premier ! Bien sûr il y aura un 666666 un 55555, un 4444, un 333, un 22, un 1 et après je ne sais pas… (rires)
J’y pense la nuit… Puis il manque le 9, ce n’est même pas logique. J’ai voulu faire le 8×8, le grand 8 mais, je ne sais pas encore, on verra. En tout cas ce qui est sur, c’est que mis bout à bout les morceaux se suivent et feront une grande boucle, peut être (sourire).
Après ça fait des compils, allez les chiffres ! (rires)
Petite question bonus : comme tu es parti sur Mars avec l’EP « Mars Balnéaire », puis dans les fonds marins avec l’album « Léviathan », tu penses que l’avenir de l’homme se jouera sur Terre, sous l’eau, dans l’espace ?
Je pense qu’on va aller dans l’espace. Notre manière d’évoluer c’est microbien, c’est comme des cellules qui se multiplient. On va gicler de la Terre, on va aller ailleurs, on va foutre le bordel, on va aller ailleurs, on va faire la guerre…
Donc plutôt dans l’espace que sous l’eau ?
Sous l’eau ça a déjà existé mais à plus grande échelle, carrément ouais !
Propos recueillis par Mickaël Burlot et Maxime Guthfreund.
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