Cléa Vincent, sera le 6 décembre prochain en concert à La Maroquinerie de Paris. On a eu l’occasion de rencontrer Cléa et Raphaël, une petite heure, lors du MaMA Event. Juste le temps de de leur poser quelques questions sur la sortie de leur premier album, et des projets à venir.
Tout d’abord, comment ça va ?
Cléa : Ça va plutôt bien en ce moment. On vient de sortir notre premier album, le 7 octobre dernier. On en est assez heureux, car au début, on appréhendait un peu les retours de notre public et des personnes qui nous suivent.
Raphaël : Oui, la sortie d’un album est toujours un moment particulier, où tu donnes l’album au public, il ne t’appartient plus. Et c’est cool, car depuis on a eu que des supers retours.
Cléa : C’est hyper encourageant ! Et on a eu aussi des belles chroniques et passages radio. C’est assez génial, on monte une marche par rapport à nos EP’s.
Félicitations ! Et justement cet album, deux années de préparation, Midnight Records, vous nous racontez un peu cette grande aventure ?
Cléa : Le travail de composition sur cet album a commencé en janvier 2015. On s’est enfermé pendant un mois dans le Gers, dans le Sud-Ouest, pays du foie gras ! On a préparé les maquettes d’un certain nombre de morceaux, il devait y en avoir 8 ou 9 il me semble. Puis on les a envoyé chez Midnight Records, chez qui on avait déjà sortie nos deux EP. Victor, était super content des titres qu’on lui a proposé. Son retour, nous a vraiment motivé. On s’est alors très vite retrouvé en studio. C’était une phase assez longue entre l’enregistrement, les arrangements, le mixage et le mastering. Tout cela a mis un certain temps, car on avait pas beaucoup de moyen, on dépendait donc des dispos des studios que l’on voulait.
Raphaël : En fait, des amis nous le prêtaient, mais cela nous a rendu tributaire des calendriers des studios.
Cléa : Le bon côté c’est que cela nous a permis d’avoir le temps de bien faire mûrir le disque. On avait le temps d’avoir du recul pour le réécouter. Le fait d’avoir des latences de disponibilité de studio, de mixage et de mastering, nous a permis d’aller dans le moindre détails, ce disque est vraiment à l’image de ce que l’on voulait lui donner.
Une anecdote de parcours à nous raconter ?
Cléa : Un truc qui est assez drôle, c’est que l’on a enregistré les cuivres dans une cabane en mousse. Cette cabane a été fabriquée par Marius, notre ingé son. Construite avec des matelas complétements sales, qui en fait était le cachet d’un de ses concerts, où le mec n’avait pas d’argent pour le payer. Il a alors pris les matelats comme cachet en se disant qu’il en ferait quelque chose. Le fait qu’on ait enregistré dans un truc qui correspond au cachet de Marius nous a bien fait marré.
Raphaël : Du coup c’était vraiment la cabane en mousse, tu rentres dedans tu es sur d’avoir une allergie. Au final, on a fait pas mal de truc dedans, des prises de batterie, une partie des chants, c’était marrant et comme une punition de rentrer dedans.
Cléa : On l’appelé la mousse cabane, on a inventé un reggae qui s’appelait la mousse cabane du coup. On a bien rigolé.
Vous faites de la chanson française, comment pourriez-vous décrire votre musique ? Diriez-vous que vous faites parti de la scène de la variété française ou plutôt de celle de la pop électronique ?
Cléa : C’est intéressant, parce que sur itunes, ils nous ont mis dans variété, comme avec Vincent Delerme, mais on trouve pas qu’on fait de la chanson française. Mais le MaMA en revanche nous a indiqué comme en pop électronique.
Raphaël : C’est aussi la différence par notre style d’écriture qui n’est pas très chanson française, mais qui est très inspiré de la musique anglo saxonne.
Cléa : Et on ne met pas de guitare en voix.
Raphaël : Ce qu’on fait, c’est de la pop en français, toutes les décennies, on adapte la pop anglo saxonne en français, c’est le modernisme d’une époque.
Aujourd’hui on retrouve des groupes comme La Femme, The Pirouettes ou encore Paradis, qui sont dans ce même axe, pensez-vous que cela traduise un nouveau mouvement “sans étiquette” ?
Cléa : Je pense que ce qui nous rapproche tous les quatre, c’est que si tu nous propose de choisir entre un théâtre assis et un club de techno, on va prendre un club de techno direct ! On a envie de faire danser les gens. C’est ça, pour moi qui nous différencie de la variété Française. Aussi, je préfère jouer dans des endroits crado. Quand on a joué à l’église Saint-Eustache c’était hyper solennelle et presque lourd. Je n’aime pas prendre le poids d’un lieu aussi historique, car j’ai l’impression que c’est trop décalé. C’est pour ça qu’on a hâte de jouer à la Maroquinerie.
Votre musique traduit quelque chose de mélancolique, mais également une certaine gaieté. Comment vous viennent vos textes? Comment se passe cette phase de création puisque vous êtes auteurs et interprètes ?
Cléa : On écrit beaucoup ensemble.
Raphaël : La majeur partie du temps, on fait notre musique ensemble, avec un jeu de ping-pong. On fait des échanges, comme deux hémisphères.
Cléa : Il y a un truc de miroir émotionnel, c’est vachement moins marrants quand on fait les textes chacun de notre côté, et c’est trop bien d’écrire à deux.
Raphaël : Souvent on écrit, on compose, on arrive avec nos trucs, et on travail ensemble.
Cléa : Et il faut que les deux soient toujours en accord, et c’est ce qui donne une certaine cohérence sur ce que l’on veut faire.
Raphaël : Et tous les morceaux n’aboutissent pas.
Dans l’idée de tournée à l’étranger, vous vous verriez adapter vos textes en anglais, comme on peut le voir avec Christine and the Queen ?
Cléa : Franchement, non. Sauf, s’il y avait un artiste anglophone qui aimerait bosser avec nous, avec un feeling pour nos titres.
Raphaël : On se sentirait pas de chanter dans une autre langue.
Cléa : J’aime tellement la France, que j’ai pas trop se fantasme de l’étranger. On est déjà plutôt gâté niveau salles Puis il y a également les pays francophones.
Vos clips sont travaillés de manière assez “old school” avec “Retiens mon désir” et “J’my attendais pas”. Dans le dernier on t’y voit danser, comment vous travaillez sur ces choix artistiques ?
Cléa : Ce qui est drôle, c’est que dans “Retiens mon désir” ce sont des extraits de cassettes vidéo d’un camescope des années 80, dans “J’my attendais pas” c’est un camescope des années 2000. Sur “Château perdu” ce sont des appareils modernes. Sans y réfléchir, on a fait un par décennie. La volonté de vintage, est pas tellement volontaire en fait, c’est un peu au cas par cas. C’est Michelle Blaise qui donne la couleur. Sur “Retiens mon désir”, c’était assez nouveau à l’époque où l’on a sorti le clip. Après, la volonté de “J’my attendais pas” c’était d’y faire des effets arty. Le prochain “Électricité” c’est du HD avec une version Lo-fy. C’est du bricolage, un mélange de moderne et avec une esthétique particulière. Je voulais sur ce clip de l’action à la James Bond, et Michelle en a fait un clip d’action mais à la Star Trek et c’est très cool.
Sur “Château perdu”, elle m’a dit : danse ne t’inquiète pas on te verra pas. Au final on ne voit que ça. Si elle m’avait dit qu’on allait axer le clip sur de la danse amateur, j’aurais flippé ma race.
Parlons scène. On est dans la quartier mythique de la musique à l’occasion de MaMA Event, quelle est la salle ou tu rêverais de jouer ?
Raphaël : Ah je sais !
Cléa : L’Elysée Montmartre
Raphaël : Pareil
Cléa : Le Trianon aussi ! C’est quand même une belle salle.
On a parlé de l’album, des clips, next step maintenant ?
Cléa : Il ya 3 clips qui vont donc sortir, on est entrain de les finir. On en est assez content, car on a pu avoir une équipe avec un budget grâce à la SACEM et à notre Ulule! On a pu payer tout le monde, dans les règles de l’art, mais pas avec des clips sur-produits. C’est super agréable de se dire qu’on travail avec les gens qui nous ont porté et qu’aujourd’hui que l’on porte également avec nous. On avance tous main dans la main.
Raphaël : Et aussi, notre concert à la maroquinerie, le 6 décembre, c’est cool !
Cléa : Franchement je n’y croyais pas, on est super content, de voir que ça a pris comme ça et faire une date complète. Aussi, on va faire une tournée en Amérique Centrale, on va avoir dix dates, c’est cool. Pour l’histoire de cette tournée, c’est un Directeur Artistique qui a flashé sur nous, et qui, via les alliances françaises présentes là bas, va organiser une chouette tournée.
On va également, se ré-enfermer dans le Gers en janvier, pour avancer sur des nouveaux titres, même si on se dit qu’on va tourner longtemps avec ce disque là. Ça va forcément mettre un peu de temps, donc ce qui est pas mal c’est qu’on va avoir du temps pour faire le prochain album.
Raphaël : Voilà et d’être prêt à rebondir quand l’album aura tourné.
Propos recueillis par Mickaël BURLOT et Julie IHLER
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