L’artiste caennais Superpoze revient avec un nouvel album, For We The Living.
Depuis Opening, son premier LP, Gabriel Legeleux, aka Superpoze, n’a pas chômé. Entre sa participation au groupe Samba De La Muerte, à l’album de Nekfeu ou celui de DJ Pone, il a trouvé le temps de confectionner For We The Living. Pour son nouvel opus, il a choisi de construire une pièce sonore qui s’écoute comme un set, d’un seul tenant.
« Signal », qui ouvre cet album, est une intro qui progresse crescendo sur une boucle et s’agrémente au fil du titre de légères variations qui lui donnent toute sa force. Petit à petit, le niveau sonore augmente et des kicks s’ajoutent : recette gagnante pour l’entrée en matière.
Pour l’enchaînement, changement de rythme ! « For We The Living », titre éponyme de l’album est très certainement le morceau le plus abouti et affirmé de ce disque. Les influences sont clairement à aller chercher du côté de l’electronica anglaise avec des artistes comme Jon Hopkins. Structuré en deux parties – une mélodique au piano plus douce et une électronique plus énergique – ce titre joue à merveille avec le rythme pour susciter l’attente de l’auditeur. On regrettera le manque de cohérence avec « Signal », mais on l’oublie vite en se laissant emporter par la beauté de ce titre qui glisse tout en douceur vers « Azur », sans nul doute le morceau club par essence de cet album. Kicks francs, basses plus appuyées, samples et effets, ce titre est conçu pour le dancefloor. D’ailleurs, qu’on ne s’y trompe pas, « Azur » est déjà sorti – marché de la musique électronique oblige – en vinyle l’année dernière.
Arrive alors « Thousand exploding Suns », qui marque une réelle rupture dans cet album en introduisant une tentation de musique concrète, ou plutôt de s’affirmer en tant que compositeur plutôt que beatmaker. Malheureusement, le virage est douloureux. Si les titres suivants fonctionnent bien individuellement, on a du mal à trouver leur cohérence avec l’ensemble de l’album. « On the Moutain Top » est bien construit avec ce qu’il faut d’équilibre acoustique, toutefois il flotte en apesanteur sans vraiment trouver sa place. Ensuite, le très sombre « Hidden », avec son ambiance fantomatique portée par un piano forte, rompt le semblant de cohésion qui demeurait.
Comme pour apporter une nouvelle touche à For We The Living, « A photograph », où Dream Koala prête sa voix, arrive comme un cheveu sur la soupe. Les deux artistes s’inspirent clairement d’Apparat et c’est plutôt réussi, mais à ce stade de l’écoute, c’est trop poussif.
Enfin, « The importance of Natural disasters » vient conclure cet album comme un générique de fin. Si la mélodie est douce et optimiste, on reste sur une note amère avec un album qui avait pourtant bien commencé.
Bonus : Chaque titre est accompagné d’une vidéo disponible sur la chaîne Vevo de Superpoze. Mais attention, si vous cherchez du mouvement et de l’action, passez votre chemin. Ici, c’est la contemplation qui est mise à l’honneur !
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