Les Irlandais de Villagers étaient au Trabendo la semaine dernière pour nous présenter leur dernier album The Art OF Pretending To Swim, album sur lequel Conor O’Brien et son groupe se renouvellent et expérimentent. 

Savant mélange de pop, folk et musique électronique cet opus témoigne du talent du jeune Irlandais et de son désir de toujours se dépasser, sans aucune limite dans le processus créatif. Après deux ans sans tournée, nous étions impatients d’assister à l’une des deux seules dates françaises de Villagers et voir l’album se jouer en live.

La première partie fut assurée par Juanita Stein. La jeune australienne, seule sur scène avec sa guitare électrique nous a enchanté de ses ballades contemplatives. Seul regret : qu’elle n’ait pas été avec son groupe pour nous assurer un show plus rock pour chauffer la salle.

Au changement de plateau, le Trabendo se remplie doucement, le public attendait Villagers. Sur le sol, on reconnait les figures géométriques colorées de la pochette du nouvel album. Les quatre musiciens arrivent sur scène, suivis de Conor O’Brien, vêtu d’une veste turquoise lui donnant look un peu dandy. Le public les accueille chaleureusement heureux d’être là.

Conor échange un regard complice avec Mali la pianiste et le show commence tout en douceur, avec Sweet saviour. Dès les premiers accords, on sent le perfectionnisme et la préparation qu’il y a dû avoir pour la tournée, tout est millimétré malgré les longues envolées instrumentales qui composent chaque chanson. Le chanteur et ses musiciens ne prennent aucun risque, même lorsque le batteur joue des pédales tout en soufflant dans sa trompette, rien ne dépasse. C’est du brio mais c’est peut être trop net, trop maitrisé.

Les chansons s’enchaînent, on se sent parfois happé par la complexité et l’harmonie des morceaux du nouvel album. Arrive A Trick of the light et l’ambiance se réchauffe. Connan O’Brian, semble vivre à fond le moment, il sautille, tente quelques pas de danse et quelques mots en Français. Le public, réceptif à chacune de ses actions répond et chantonne, sur les vieux refrains.

En deuxième partie de concert, on sent une certaine fatigue chez le groupe, particulièrement chez Conor qui plusieurs fois s’excuse pour sa voix cassée. Il tient le concert jusqu’au rappel pendant lequel, petit miracle se passe, tout semble aller mieux. Le groupe joue Twenty-Seven Strangers, Courage et enfin Nothing Arrived. Malgré la faible voix du chanteur, la magie opère, les couples s’enlacent, le public reprend les paroles, c’est un beau moment.

Le concert fut réussit mais la sincérité manquait, sûrement effacée par la fatigue du groupe. Espérons une fin de tournée plus mémorable.

Photos : Antoine Monégier du Sorbier