Les Transmusicales et Bars en Trans’ sont enfin là! LA semaine de folie de l’année pour Listen Up! qui te raconte le meilleur des deux festivals et les innombrables découvertes qui étaient à y faire!
Ce Vendredi 6 Décembre, les Bars en Trans’ et Transmusicales 2019 commencent à battre leur plein! Les festivaliers débarquent à Rennes après la grève de la veille et viennent rejoindre ceux qui comme nous faisons vibrer les innombrables lieux et artistes présents pour les festivals. Sauf Marc Rebillet, dont l’annulation nous fera manquer les roulements de tête de folie et les strip-teases épiques. Qu’importe, nous on est chauds!
Direction la salle de l’Étage pour cette troisième après midi, avec Jawhar.
Jawhar
©Transmusicales – Elodie Le Gall
Le tunisien, dont le dernier album est le disque de chevet de Jean Louis Brossard, délivre un son très doux sur fond de rock aux influences chââbi. Sa voix agit comme un baume sur les plaies de chacun, chacune, et du monde. Un grand réconfort en ce milieu de festival.
Les solos de synthé, plus présents en live que sur son album, comme sur le morceau ‘Ayech’, ne sont pas sans rappeler ceux du glorieux Ray Manzareck au sein des Doors. En soutien d’un Jawhar Morrison à l’aura aussi cathartique que celle du leader du groupe des 70’s. La reprise de Gil Scott-Heron qu’il chante avec une grande délicatesse et beaucoup d’énergie continue dans la même veine.
Porte-parole de l’espoir, mais aussi des désillusions des suites du Printemps Arabe dans son pays, il dédie un de ses morceaux à un politicien de gauche assassiné un peu avant la Révolution de 2011. La salle est silencieuse et solennelle, les larmes au bord des yeux. Jawhar parle au cœur, à toutes celles et ceux pour qui l’humain est une victoire.
L’éclair
Avec ce groupe, YIN YIN et Amami, l’écurie Bongo Joe Records n’en finit plus d’aligner ses poulains sur la grille des Transmusicales ! Il fait chaud, très chaud dans l’UBU quand L’Eclair claque!
Les six suisses nourris au bon grain du groove jouent un tonnerre doux de percussions afro-caribéennes et de riffs généreusement ensoleillants. D’un gros morceau romantique à la Air sur fond de lumière rose, ils en chaînent sur du psychédélisme débridé façon Kikagaku Moyo, puis passent à une grosse disco funk bien dansante.
Ça doit bien se secouer le Lac Léman du côté de Genève pour pondre des groupes aussi furieusement chauds! Ça s’accélère le Cervin sur des morceaux comme ‘Sisi la Fami’ ou encore ‘Parapluie Bulgare’, déclenchant un orage d’applaudissements quand le groupe quitte la scène.
C’est sûr, après les Trans’, l’Eclair va faire le buzz!
Go Go Machine Orchestra
Les Taïwanais des Transmusicales 2019 font rayonner le soleil levant de minuit à grands coups de xylophones géants et de montées de synthé qui résonnent sans fin dans le Hall 8. Leur invitation au voyage est totalement planante. Pas facile à suivre dans les longueurs à une heure aussi tardive, mais le rythme s’intensifie de plus en plus et le leader-guitariste Li-Wei Chen appuie de plus en plus fort sur sa pédale de disto pour créer des paysages sonores et imaginaires qui s’agrègent à une vitesse toujours plus folle.
Le final en apothéose de l’Orchestra sur ‘Union works’ remplit tout le public de frissons incontrôlables, et nous laisse complètements Go Go!
Shortparis
S’il y a bien un groupe dans cette édition à qui aurait été transférée tout le magnétisme de Marquis de Sade (la tête d’affiche de la première édition des Transmusicales), c’est Shortparis! L’expressionisme scénique exacerbé du chanteur Nikolaï Komyagin et les virevoltements du percussioniste Danila Khodolov remettent en cause tout ordre établi et font prendre tout leur sens au mot de puissance, individuelle et collective.
On a cru à un faux départ après un gros problème de son en début de concert, mais un regard sombre du chanteur (du genre bien flippant à la Russe) aux ingénieurs responsables a suffi à remettre les choses très rapidement dans l’ordre. Enfin Shortparis rencontre la France qu’ils ont rêvé, prêts à traiter d’égal à égal avec leur rêves. Et la France rencontre l’univers sombre et inquiétant des premiers morceaux de leur concert, qui vire rapidement en une machine à danser une valse techno sans fin.
La scénographie explose complètement sur ‘Tak Zakalyalas Stal’, et nos cerveaux aussi, traversés par les hurlements suraigüs du chanteur et les lasers de l’arrière scène qui fusent entre les musiciens. Une scénographie lumineuse ultra bien calée sur le rythme des percussions qui vient renforcer la claque que se sont pris tous les festivaliers présents devant Shortparis!
On l’attendait, on l’a eu! Le pétage de plombs du chanteur à la toute fin du concert, maître d’orchestre fou pris de soubresauts de cyborg désarticulé, qui finit par sauter dans la foule pour plonger son regard noir dans les yeux du premier rang.
Notre interview d’eux pendant le festival est à retrouver ici.
Los Bitchos
Le choix était très très difficile à faire sur le créneau horaire de Los Bitchos, jouant en même temps que Shortparis du fait de l’annulation de Marc Rebillet. On arrive donc plutôt sur la fin du show des cinq girls multinationales. A temps tout de même pour les voir être rejointes par un percussionniste de génie, et s’enchaîner des bonnes doses de reprise de ‘Tequila’, le morceau, qui se termine dans un Kraut-cumbia de feu. A temps aussi pour voir le Hall 3 chavirer de gauche à droite sur leur ‘Great Start (Pista)’, et leur dédicace à miss Lindsey Lohan!
Enfin à temps pour les voir s’enchaîner des bonnes doses de Tequila, l’alcool, rendant la fin du concert caliente, chaotique et chicha-dantesque! Si la bouteille a bien tourné sur scène, on avait déjà pas mal aidé à la siffler pendant l’interview qu’on a faite avec Los Bitchos, à retrouver ici.
Tribade
Vendredi soir il fallait être devant Tribade pour se la manger sévère. Leurs dégaines de sortie de prison et leurs sons assassinant la police à chaque syllabe respirent la putain de liberté. Merci aux trois chicanas de déchaîner leurs chants en français, en castillan, en anglais, et surtout en catalan très affirmé de leur Barcelone d’origine.
Mais surtout merci d’envoyer la grosse artillerie féministe, LGBT et anti-Etat dans un contexte où le public devant eux se révèle très très réceptif et reprend leurs couplets de plus belle. Les trois MCs balancent des textes aussi acerbes que nous on balance nos corps, surchauffés par les beats flamenco soul et reggaeton. Là, on est dans l’énergie des Transmusicales! Tribade, clairement une des baffes de cette édition!
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