Après plus de deux ans d’absence, Zed Yun Pavarotti signe un retour fracassant avec son nouvel album “Encore”, sorti le 7 avril dernier.

A l’occasion de ce deuxième opus, l’artiste, désormais signé chez Columbia (Sony), nous plonge dans l’univers Pop Rock des années 60 à 80 dans lequel il a été bercé. La mélodie, mêlant riff de guitare électrique et batterie, nous évoque ainsi du Oasis ou the Kooks à la française.

Le vocoder qu’il avait coutume de tant utiliser dans “Beauseigne” est le grand absent de son deuxième album, et ce n’est pas pour nous déplaire: l’artiste nous présente sa voix rauque sans artifice et assume pleinement son virage Pop Rock. 

Malgré ce changement de style musical, on reconnaît tout de même la plume de l’artiste: Zed Yun Pavarotti reste fidèle à son spleen de poète moderne, à mi chemin entre la mélancolie et la quête de sens. Le chanteur flirte avec l’écriture symbolique: le sens des paroles n’est pas toujours évident, mais grâce aux images que celles-ci véhiculent, le jeune Stéphanois arrive indubitablement à nous émouvoir et à nous plonger dans son imaginaire. 

L’album s’ouvre sur le titre “House”, maison en anglais, référence directe au tatouage placé sur sa joue droite, comme pour ne pas perdre de vue l’objectif qu’il s’était fixé et qu’il est sur le point de toucher du doigt: pouvoir vivre de son art et mettre enfin sa mère à l’abri (en lui achetant une maison/house).

Dans “ma colère interminable”, Zed Yun Pavarotti personnifie sa colère “aux yeux bleus” et nous raconte avec classe son histoire d’amour avec celle-ci.

Avec “Pas notre faute”, l’artiste acte son appétence pour l’écriture abstraite. Décortiquez les paroles phrase par phrase, vous n’y comprendrez pas grand chose, alors que la chanson est indéniablement empreinte d’espoir et de revendication. Le tempérament de l’artiste est mis à nu: il dépeint sa difficulté à s’exprimer dans un monde où les normes peuvent parfois brider la créativité.

“in amour”, “Je suis Cendrillon”, “Girlfriend”, “Ce que la lune éclaire” et “je devrais dire merci” nous dressent le tableau de ses questionnements intérieurs lorsqu’il s’agit de l’amour, dans un style qui lui va si bien: tantôt triste, tantôt enjoué, l’artiste a toujours le chic pour trouver les mots et les tournures qui nous renvoient à notre propre expérience, à tel point qu’on a l’impression de revivre les scènes de ses chansons à ses côtés.

Dans “4” et “Nobody knows”, il s’agit de philosopher sur les dysfonctionnements de notre société: les dés sont-ils pipés? Courons-nous à notre perte? Y’a-t-il de la place pour la différence?

“Encore” a donc su être à la hauteur de nos attentes: le jeune Stéphanois embrasse avec brio les questions d’une génération en quête de sens, et c’est avec plaisir que l’on se laisse porter par cet album que l’on peut juger réussi. Si ce n’est pas déjà fait, on vous conseille d’aller l’écouter de ce pas!

Zed Yun Pavarotti défendra son album à l’occasion d’une tournée franco belge entre autres Les Nuits Botaniques à Bruxelles ou encore Major Bay Festival à Marseille cet été et terminera par La Cigale le 15 Novembre, on a hâte!