Quelles sont vos inspirations ?

Evan Mast : En principe quand on découvre un nouveau disque, un que l’on a jamais entendu, c’est toujours la chose la plus inspirante. Lorsque que c’est un truc qu’on n’a pas entendu un million de fois, quelque chose dont on n’a pas l’habitude, un truc frais, alors ça nous emballe vraiment !

 

Parmi vos inspirations, le cinéma tient-il une place particulière ?

EM : Parfois oui, ce n’est pas qu’un film en particulier m’inspire, mais de manière générale oui !

Travailler la bande-son d’un film, ça vous plairait ?

Mike Stroud : Oui si on pense que c’est une bonne chose. Ça serait vraiment marrant.

 

Un genre de film en particulier ou un réalisateur ? ou bien des films que vous avez vus que vous souhaiteriez retravailler ?

EM : J’ai vu un film avec une musique vraiment bonne : Badlands (« Terres Sauvages » 1973, Terrence Malick). La musique est particulièrement réussie parce qu’elle est inattendue ! Cette scène dans les bois avec Sissy Spacek et Martin Sheen.

MS : Donc oui, il y a des films avec une bonne musique !

EM : Ou il y en a un (rires)


 

Quel est le disque qui a le plus inspiré votre dernier album (Magnifique) ?

EM : Il y en a eu beaucoup, parce qu’on a enregistré l’album sur une période de quatre ans… en deux phases. Tout à la fin, on écoutait le premier disque de Bob Marley, avec les Wailers. Et une de nos chansons [sur Magnifique] sonne comme certains de ces morceaux.

MS : Parce qu’on a entendu Bob Marley un million de fois mais ces chansons-là, jamais. On est devenu obsédé par ces guitares steel, ces guitares slag. Comme à la fin de notre disque, il y a ces deux chansons qui sont complètement dans un style « à l’arrache ».

 

Dans sa construction, Magnifique se rapproche de Classics. Comment expliquer ce retour aux sources et cette rupture avec LP 3 et LP 4 ?

MS : Pour LP 3 & 4, on a fait énormément d’expérimentations. On était dans ce tout nouveau studio, avec un million de claviers, de truc en tout genre… en gros on est devenu fou !

EM : Pour cet album on a voulu faire les choses simplement, essayer de créer de bonnes mélodies, les jouer à la guitare et à la basse, sans superflu. On voulait des beats plus simples, de meilleures compositions et du temps pour produire tout ça.

C’est aussi pour ça qu’il vous a fallu plus de temps ?

EM : On a fait un vrai break. On a enchainé les tournées et les albums non-stop pendant 8 ans. On voulait du temps pour nous, faire cet album tranquillement et sereinement.

MS : On commence à se sentir vieux, on a pris une petite pause. On a vraiment été exigeants : on a fait beaucoup de chansons qui ne figurent pas sur l’album. Ça nous a pris pas mal de temps de trouver notre son.

EM : Je pense que ça en valait la peine !

 

Il vous faudra du temps pour finaliser votre prochain projet ?

MS : ça sortira dans 10 ans. (rires)

EM : Plus tôt que ça j’espère !

 

Il y a quelques années vous avez collaboré avec Kid Cudi, est-ce que vous avez d’autres projets de ce genre ? Avec d’autres artistes ou genre musicaux ?

EM : C’est pas une priorité en ce moment, mais si quelque chose d’intéressant se présente…

MS : En ce moment on préfère créer nos propres chansons de A à Z.

 

Un concert programmé à la Route du Rock que vous ne voulez pas rater ?

EM : On les a tous ratés…

MS : Je voulais voir Forever Pavot.

EM : Ah oui j’ai découvert ça ce matin, c’est cool !

 

Pourquoi avoir inséré des interludes sur Magnifique ?

EM : C’était vraiment un moyen d’apporter une cohésion d’ensemble à l’album, parce que certaines chansons sont assez dramatiques. Certaines chansons t’offrent un long voyage et tu as besoin de faire escale avant de te laisser embarquer par la suivante.

MS : Parce que pas mal de chansons forment un mix entre un son vraiment vieux, puis beaucoup plus actuel. Ça fait sens de les introduire et de les conclure.

 

Qu’avez-vous fait ou vu de magnifique depuis la sortie de l’album ?

MS : Je ne pense pas avoir fait quoi que ce soit de magnifique depuis la sortie de l’album…

EM : Rien d’extraordinaire, à part de gros concerts.

MS : On a joué à Barcelone pour le Primavera Festival, j’ai trouvé ça magnifique (rire)

Vous préférez être en studio ou sur scène ?

EM : Surement être en studio. C’est sympa de faire les deux. Si on reste en studio trop longtemps, on devient vite des ermites.

MS : Jouer nos vieilles chansons ou la même chanson tous les soirs… c’est quand même plus marrant de jouer un truc nouveau !

 

Vous gardez la même setlist d’un concert à l’autre ?

EM : Ça change. Ce soir on joue 70 minutes, certains soirs on joue seulement 40 minutes, parfois pendant 90 minutes… En gros on a une piscine remplie de chansons qu’on peut choisir pour chaque concert.

 

Est-ce difficile de trouver l’équilibre entre nouvelles et vieilles chansons ? Entre vos préférées et celles du public ?

MS : Pas vraiment, on choisit les chansons cool à jouer. C’est plutôt facile !

EM : Les chansons qu’on préfère sur un album sont pas forcément celles qui marchent bien sur scène.

MS : Ouais carrément, on aimerait jouer certaines nos chansons calmes en festival par exemple… on doit jouer des trucs plus dansants. Quand on fait nos propres shows, on peut jouer plus de chansons calmes.

EM : Toutes les chansons chiantes.

 

Mickaël Burlot & Maxime Guthfreund