Étoile montante de l’électro/hip-hop, Sônge sait suivre les pas des grandes M.I.A ou Santigold tout en composant ses propres codes, nous présentant avec délice une palette sonore aux influences diverses. Atteinte d’un rare phénomène de synesthésie (où la stimulation d’un sens influe sur l’autre), la chanteuse quimpéroise se voit alors manier les sons comme les couleurs, ou peut-être est-ce l’inverse.

Soucieuse de l’esthétique, ce papillon urbain pose une voix tantôt nasillarde, tantôt profonde sur des claps transmusicaux. Une attention portée à l’esthétique que l’on retrouve dans son dernier clip « I come from pain ». Railway délabré où une prêtresse mi-Vierge mi-Vaudou évolue, une photographie cependant déjà vue puisque rappelant les dernières productions de Beyoncé.

Une déliquescence de bleu omniprésente, comme un rappel au cinéaste Henki Bilal, la secte Sônge invective vos oreilles entre chant des sirènes et puissance vocale.

Un audio-visuel donc plutôt réussi mais respectant religieusement les principes actuels, sans grande prise de risque.

 

Emma Ferey