Une gamme organique, entre le désuet et l’électro ultra-branché des années 80, zoom sur les belles productions de Molecule, signé chez Because Music.

Après un chalutier en Atlantique Nord pour son premier album « 60°43′ Nord », c’est au tour du Grand Nord d’être le terreau de des expérimentations musicales de Molécule pour son second album « – 22.7°C ». En effet, Romain de la Haye se fait musicien des glaces pour cette expédition au Groenland qui lui inspire cet album. Laissant entrevoir les horizons du paradis blanc sur des sonates franches et parfois inquiétantes, c’est à la recherche de l’imprévu que le compositeur chasse le quotidien.

Des préludes cinématographiques où l’on imagine une présence haletante dans les fjord, une course poursuite des notes à travers l’univers imaginé par le musicien… -22.7° s’écoute les yeux fermés et les pensées ouvertes.

C’est avec une valise de survie musicale que Molécule débarque dans une petite maison sur la côte Est groenlandaise. La terre viking accueille ce nouveau venu avec ses sons, sa poésie et surtout ces silences qu’il va si bien manier. Habitué des mers du nord, il faut pourtant chaque fois se faire petit pour parvenir à écouter la banquise, à comprendre le moindre murmure que le grand blanc veut bien vous donner.

Une terre où la violence côtoie donc la beauté, des landes où le compositeur s’inspire des légendes Inuit comme dans  ‘Qivitoc’, c’ est un nom que les Inuits donnaient aux faibles chassés de la tribu et qui parfois revenaient, mi-homme, mi-fantôme, rôder autour du village pour se venger. C’est un mythe tellement fort qu’au début des années 2000, le gouvernement payait encore des chasseurs pour lutter contre les Qivitoc. Ce morceau évoque cette croyance troublante en Arctique.

L’album « – 22.7°C» est sorti le 16 février 2018 et Molécule sera sur la scène de l’Elysée Montmartre le 08/03!