Listen Up a eu l’occasion d’interviewer Iñigo Montoya lors de leur passage à Rock en Seine sur la scène Ile de France. Le challenge : ne pas leur poser de questions qu’on aurait déjà pu leur poser.

 

Après avoir un peu discuté avec Pierre, le challenge de cette interview est de ne pas vous poser des questions que l’on vous a déjà posé. Commençons. Plutôt choucroute ou Cassoulet?

Quentin : (rire)  la choucroute car c’est carrément mieux! C’est un de mes plats préférés!

Pourquoi?

Quentin: car la choucroute ça mélange plein de choses, la saucisse de Morteau, etc..

Pierre: Oui, c’est le plat très simple quand tu as faim!

Quentin: Puis ma mère la fait trop bien. Elle fait aussi des tomates farcies, mais pas de casssoulets

Plus sérieusement, Pourquoi avoir choisi Iñigo Montoya comme nom alors qu’il ne passe pas avec le T9?

 Pierre: C’est quoi un T9?

C’est l’autocorrection sur le téléphone

Quentin: Attends, on va te montrer  nos portables, ce sont de vieux Nokia. Du coup on y avait jamais pensé. (rire)

Pierre: Si on a choisi Iñigo Montoya c’est qu’on est plutôt à la ramasse en matières de technologie, donc on a pas pensé au T9 pour réfléchir à notre nom. On voulait choisir un nom qui nous inspire et qui nous plait. Et Iñigo Montoya c’est le nom d’un personnage d’un film qui nous plait beaucoup, qui s’appelle Princesse Bride. Il cherche un mec qui a buté son père et qui a six doigts. C’est un duetiste espagnol. C’est un personnage de ce film qu’on trouve très cool. Et on aime bien que ça soit ni anglais, ni français.

Si vous deviez inventer un genre pour votre musique. Quel serait-il?

Quentin : Ca serait du rasta-core instrumental symphonique (rire)

Les cadres sur vos pochettes font penser à des labyrinthes, est-ce une phobie enfouie de votre jeunesse ou à l’inverse une passion?

Quentin : Les labyrinthes sont quelque choses qui m’ont jamais intéressé (rire). Shining m’a toujours fait chier, mais je suis content que tu vois ça.

Pierre: Ces cadres viennent des deux graphistes, Zeugl. Ce sont nos graphistes, ce sont eux qui ont fait nos pochettes, nos clips et les projections sur scène. Y a que pour le clip Joie où on a fait appel à d’autres personnes mais ils nous ont été conseillés par eux.

Malgré ce changement, sur l’ensemble de vos supports visuels on voit une vraie cohérence, un vrai ADN.

Pierre: Oui, c’est le but. Les cadres sont la pour ça. Même sur la pochette, y a des cadres différents selon le morceau ou autre. D’ailleurs pour la sortie de l’EP en mai dernier, la pochette change selon le support. Le vinyle a une pochette double face pour choisir celui que tu préfères et le digital, sur Itunes, c’est un autre fond. Ce qui donne des visuels différents mais avec la même structure, la même cohérence visuelle.

Il y a également une vraie harmonie avec vos textes. Comment se passe la collaboration?

Quentin : C’est vrai qu’on délègue pas mal sur toute la partie graphique. On les connait car ce sont les graphistes des Caandides qu’on connait bien. On leur laisse vraiment les mains libres, s’occuper de tout. Ils ont vraiment un trait particulier, ils dessinent beaucoup. On bossait déjà avec eux avant l’EP pour les projections lors de nos lives.

Pierre : On leur a donné Nuit blanche et après le serpent et on leur a dit « on veut un clip pour ces deux morceaux ». Puis ils nous ont proposé des choses avec 2-3 dessins et on a dit « ok on adore votre idée » et ils se sont éclatés dessus. On leur laisse beaucoup de libertés et souvent on est content du résultat donc c’est très simple comme relation.

Pierre, tu vas dans un mariage demain. Quels seront les 5 morceaux que tu pourrais choisir pendant le mariage si toutes les personnes avaient de très bons goûts musicaux?

Pierre: Si les personnes étaient passionnés, je choisirais Disco Dancer de Kiki Gyan. C’est un morceau méga dansant des années 90.

Quentin : Il y a aussi Watch Out for this de Major Lazer. Puis Girls and Boys de Blur.

Pierre : Et I Need you des Funkees, groupe Nigérian des 70’s.

Quentin : Enfin un morceau où j’ai un peu honte c’est le Mambo du Décalco de Richard Gotainer.

Vous avez déjà plusieurs nouveaux morceaux de prêts.  Dans un monde idéal où vous n’auriez pas de contraintes financières, quel serait le format que vous préféreriez utiliser? Plutôt EP ou plutôt LP?

Pierre: on a pas de format particulier même si on aime bien le format EP. Après c’est vrai que plus tard on aimerait bien faire un album car cela permet de jouer entre les morceaux, créer des transitions, des interludes. Mais pour un album, c’est bien de prendre son temps car ça demande beaucoup de travail. C’est pour ça que c’est bien de refaire un deuxième EP avant l’album car il permet de reposer les bases.

Vous sortez d’un des live les plus importants à l’heure actuelle pour Iñigo Montoya. Vous êtes plutôt concert ou studio?

Quentin : Ce sont deux choses très différentes. On réfléchit beaucoup nos morceaux avant de les produire pour l’EP. Puis après on les retravaille pour le live car il faudrait être une douzaine pour pouvoir les jouer. Puis être sur scène , c’est quelque chose que l’on aime beaucoup, de pouvoir être avec le public.

Pierre: Ce sont deux choses assez complémentaires qui permettent de garder un équilibre. Si tu restes tout seul chez toi à faire ta musique sur ton ordinateur, je pense que tu deviens fou car tu as besoin de le partager. A coté, le live permet de le partager, tu as une espèce d’adrénaline que tu n’as pas en studio, c’est un mode de communication et de partage. Après le live c’est super fatigant et tu as besoin du studio pour produire de nouveaux morceaux. Jouer sur les deux tableaux, c’est ce qui est important pour les groupes maintenant. Certains sont très bons en studio et pas forcément en live d’autres c’est l’inverse. L’objectif c’est d’être bon dans les deux.

Si vous deviez en créer une, quelle serait la notice d’utilisation pour écouter vos morceaux? 

Pierre: Mettez-vous au casque et fermer les yeux.

Quentin :  je rajouterai « Avec un verre de blanc ».

Les textes de vos morceaux sont des petites histoires, à l’image de Bob Morane, mais en version interdit au -18 ans. Comment se passe le processus d’écriture?

Pierre: On les écrit avec Quentin, soit chacun de son côté, soit ensemble, posés à deux sur une table.

Quentin : Nos textes sont assez différents en soit, on a deux manières d’écrire : Pierre c’est plus dans l’émotion, le ressenti. Puis quand on parle plus de mythologies ou ce genre de chose c’est moi. On réécrit les textes de l’un et de l’autre.

Pierre : l’idée est de raconter des histoires qui ont suffisamment d’espace pour permettre différentes interprétations. Les clips ne sont qu’une interprétation parmi tant d’autres.

Enfin, quels seraient les projets que vous ne souhaiteriez pas mettre en place bientôt?

Quentin : j’aimerais ne pas attraper le cancer car c’est pas quelque chose qui me ferait kiffer des masses (rire).

Et musicalement?

Quentin : Si je pouvais éviter de faire un morceau reggae ou dub ça serait bien.

Pierre : Moi ça serait plutôt un morceau de métal.

 

Mickaël BURLOT