Lors de son passage à Rock en Seine sur la Seine Ile-de-France, nous avons eu l’occasion d’interviewer La Mverte. On a pu alors parler de ses inspirations, de sa vision de la musique et l’univers esthétique autour de son projet.
Comment tu as commencé la musique? Quels ont été tes anciens projets?
J’ai commencé à faire de la musique dès l’âge de 14 ans dans des groupes de Punk et de Post Punk d’abord à la basse, puis après la batterie et le synthé. Les années passant je me suis mis à travailler sur les machines. Puis j’ai commencé à mixer dans les clubs et c’est avec ces deux cultures qui se sont mélangées et complétées qu’apparut l’univers musicale de la Mverte.
Avant la Mverte, j’avais un duo de DJ qui s’appelait Anteros Thanton. Quand il s’est terminé, j’ai souhaité continuer tout seul et c’est là que la Mverte est née.
Ton ancien projet Anteros Thanton était proche de La Mverte musicalement?
Effectivement, si ce n’est que la séparation était plus franche car mon acolyte était très disco alors que moi j’étais davantage musique froide. Puis après j’ai fait le lien tout seul. Plus jeune, mes compositions étaient plus naïves, le temps passant et la culture du disque s’enrichissant, j’ai réussi à faire la part des choses et prendre des choses qui m’intéressaient un peu partout.
D’où viennent tes influences? De ton début dans le post punk?
Oui, c’est une addition de Post Punk, New Wave, Cold Wave et beaucoup de Techno / House. J’ai un prisme musical assez large car j’écoute beaucoup de musiques différentes. A partir de cette culture musicale, une lecture personnelle se crée. il y a eu un processus d’appropriation personnelle, de sentiments.
Tes influences viennent davantage des 80’s ou 90’s?
Sans glisser dans le cliché, je dirais davantage 80’s. Les 90’s c’était plus le côté psy électronique. Je réfléchis pas en fonction des années mais celles qui m’ont le plus influencé c’est bien les 80’s oui.
On pourrait presque créer un style pour ta musique, un genre de Dark Disco. Qu’en penses-tu?
C’est vrai, mais c’est difficile pour moi de mettre les choses dans des cases. Il y a certains de mes morceaux qui peuvent totalement répondre à cette définition, d’autres moins. Eux auront davantage des influences de Chicago. Je ne veux pas me mettre dans un genre, mais plutôt faire la musique que j’ai envie de faire et comment j’ai envie de la faire. Cela serait le début de la fin si je pouvais l’identifier pour moi.
D’autant qu’il est de plus en plus difficile à classifier la musique aujourd’hui tant elle est influencée par de nombreuses choses.
Oui c’est vrai. J’aime beaucoup brouiller les lignes. Donc si je pouvais choisir quelque chose, cela serait le brouillage de lignes.
Quel est ton processus de composition? Tu as un moment idéal pour le faire?
Au départ, je travaillais le soir car j’étais plus nocturne. Maintenant, le projet se développant, je me suis calé sur des vrais horaires de travail. J’ai besoin de composer le jour et de jouer la nuit. Les idées surviennent et j’ai appris avec le temps à les noter pour pouvoir les travailler plus tard. Je n’ai pas une méthode toute faite. Je n’ai pas de recette magique car je ne souhaite pas avoir cette dynamique. Mon processus de composition se fait assez naturellement dans mon travail.
Tu as produit 3 EP en moins d’un an. C’est un format qui te plait ou tu souhaites plus tard faire un album?
En fait, ce qui m’embête beaucoup, ce sont les logiques du circuit habituel, avec un EP d’abord, puis l’album, etc. Après c’est vrai que j’aime bien le format EP et puis les personnes écoutent de moins en moins un album dans sa totalité. Mais il est vrai que là, j’ai plusieurs idées de morceaux qui sont sur le même thème et qui pourraient fonctionner ensemble pour un album.
C’est important pour toi qu’il y ait des thèmes sur tes disques?
Oui c’est très important pour moi. C’est pas du tout dans l’idée de faire un album concept comme dans les années 70’s, mais j’aime bien qu’il y ait une vraie histoire. Même si je fais de la musique électronique, je souhaite vraiment faire de vrais morceaux.
Tu fais assez peu de lives, davantage de DJ set. Pourquoi? Est-ce une volonté de ta part pour les faire bien?
J’ai mis beaucoup de temps à développer mon live. En fait, j’ai sorti mon premier EP l’année dernière en février, puis j’ai commencé à travailler sur mon deuxième disque et j’ai intégré la Red Bull music academy qui fut une belle expérience, mais qui m’a un peu stoppé dans mon travail. Je voulais vraiment développer un live avec mes morceaux et prendre le temps de le faire, ce qui m’a pris 5 mois car il y a beaucoup de programmations à faire sur les machines en amont. Donc ce n’est pas l’envie de faire peu de live pour les faire bien mais plutôt de prendre le temps de monter mon live comme j’avais envie de le faire. J’ai plein de concerts en live qui arrivent à la rentrée.
Tu as publié ton deuxième clip pour « A Game Called Tarot » hier, les clips sont quelque chose d’important pour toi?
Je pars du principe qu’un clip a pour but d’illustrer un morceau. Il y a certains groupes qui sortent un EP et un clip par morceau pour le faire exister plus longtemps. Personnellement je préfère prendre mon temps pour collaborer avec qui j’ai envie et avoir l’esthétique que je souhaite défendre dans mon clip. Au delà du visuel, c’est l’esthétique et l’esprit qui est important pour moi. Je préfère que l’esthétique soit diffusée, tout en permettant aux personnes de faire appel à leur propre imagerie quand ils écoutent mes morceaux.
Les cartes de tarots sont très présentes dans ton univers graphique. C’est quelque chose en quoi tu crois?
Pas du tout, c’est juste que je les trouve très esthétiques et j’aime beaucoup la symbolique qu’il y a derrière, la mythologie.
Quels sont tes futurs projets?
J’ai une collaboration avec Alejandro Paz qui se finalise et qui devrait sortir d’ici la fin de l’année. Puis j’ai des morceaux sur lesquels je travaille, puis il y a toujours le live. Dans l’idéal, j’aimerais bien publier mon album l’année prochaine, plutôt fin d’année après c’est difficile de définir des dates.
Enfin, ton projet s’appelle La Mverte. Quelle serait la meilleure façon pour toi de mourrir?
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Mickaël BURLOT
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