(photos : Julien Cornuel)
On raconte beaucoup de choses sur Superorganism. Nous avons fait le point avec eux, avant un set sucré à la Route du Rock. La règle est simple : info ou intox ?
Des rumeurs à leur sujet, Superorganism en ont déjà connu des dizaines. Et ce, dès leurs premiers pas il y a un an et demi. En janvier 2017, Something For Your M.I.N.D, leur tout premier titre, est mis en ligne sur Spotify et le web s’enflamme. Et pour cause, aucune information, aucune photo à mettre sur le nom loufoque de Superorganism. Les rumeurs les plus folles sont lancées. Le groupe serait un énième side-project de Damon Albarn. Difficile d’admettre que les auteurs de ce tube sont sept vieux ados ayant peu voire pas d’expérience musicale…
L’histoire paraît grotesque tant elle est récente. En moins de deux ans, Superorganism ont écumé les plus beaux festivals (Primavera, SXSW, We Love Green et aujourd’hui la Route du Rock) et ont émoustillé les plus grands médias (NY Times, NME, Le Monde…). Et si le groupe est souvent qualifié de groupe 2.0, rares sont ceux qui ont réussi à percer la carapace. Car si le jeune groupe est bavard, il reste en revanche très professionnels et donc très discrets sur leurs projets. Il s’agit de faire le tri sur les rumeurs qui les suivent. Les plus récentes évoquent un futur album concept et un installation à… Dallas, aux Etats-Unis ! Alors, info ou intox ? Nous avons profité de leur passage à la Route du Rock pour lancer une interview rumeurs.
Nous avons lu que vous partagiez une playlist à l’époque de l’écriture de l’album, et que l’on pouvait y retrouver Katy Perry comme Pavement, info ou intox ? Si c’est vrai, quel était le titre le plus marrant ?
Harry (guitares) : L’un des morceaux que l’on écoutait tous beaucoup à l’époque était Dreamer de Charli XCX.
Tucan (batterie) : On aime tous Katy Perry, Weezer, Pavement, les Beatles… en fait je pense que l’on a tous des goûts très larges et sur lesquels nous sommes d’accord.
B (choeurs) : La playlist est encore d’actualité, elle est très, très longue aujourd’hui… je pense que nous devrions en commencer une deuxième… ! (rires)
Harry : Nous écoutons beaucoup Katy Perry, surtout avant de monter sur scène. Teenage Dreams de Katy Perry, vraiment, si vous devez jouer en live, c’est un très bon titre à écouter avant, il vous motive !
D’ailleurs, nous avons lu qu’Orono rêverait d’avoir le même budget que Kate Perry sur la tournée de Teenage Dreams… ? (ils acquiescent d’un « oh, yeah ! » collectif)
B : Nous sommes tombés sur une vidéo amusante de Katy Perry dans son tout premier tour bus, elle était assez jeune, très excitée… et on regardait ça depuis notre propre tour bus il y a quelques mois…
Harry : Je pense que ce qu’on fait en ce moment est notre propre version des tournées à gros budget de Katy Perry ! Elle le fait avec des millions dollars, nous avec… beaucoup moins d’argent mais on essaye de proposer la même expérience immersive, bizarre, pleine de couleurs, à la fois marrante et réfléchie… On essaye de mixer tout ça, à notre manière, c’est du « DIY » (do it yourself, ndlr), on conçoit tout ça depuis notre maison, (rires) plutôt qu’avec des millions de dollars, sur de grandes scènes.
A propos des moyens, vous utilisez de nombreux objets lorsque vous réalisez des sessions acoustiques (le plus bel exemple étant la session NPR). Est-ce qu’il est parfois difficile de trouver les bons ? Quel était l’objet le plus étrange que vous avez utilisez ?
B : La chose la plus mauvaise que l’on ait fait avec le groupe était de voler un réveil-radio d’une chambre d’hôtel pour la session NPR parce que nous n’en avions pas. Nous sommes allés au Walmart pour trouver d’autres objets comme une cloche de bureau.
Harry : Un klaxon de clown aussi ! (il imite le bruit, plus proche d’un cri d’âne que d’un klaxon, ndlr)
B : On avait dû se diviser en plusieurs groupes : « vous allez chercher le klaxon, pendant que nous allons chercher la cloche ». On ne peut pas transporter tous ces accessoires durant la tournée donc nous avons dû en stocker à New-York pour un moment, on a réuni les accessoires récemment…
Harry : Nous utilisons toujours le radio-réveil volé… ! (rires)
B : Oui, nous remercions l’hôtel d’ailleurs !
Tucan : Il nous arrive de retourner des chambres d’hôtel, et là nous avons juste volé un radio-réveil à dix dollars… (rires)
Harry : …pour des raisons purement professionnelles (rires) ! toujours professionnelles !
Nous avons lu que vous seriez en train d’écrire un album concept… ?
Tucan : Oui, c’est vrai ! Nous ne vous donnerons aucun détail mais nous pouvons dire que le deuxième album est en préparation. Nous l’aurons fini d’ici la fin de l’année, il va être génial !
Harry : Le terme « concept » est souvent compris comme un opéra rock, à la American Idiot de Green Day (rires), mais ce n’est pas vraiment ça. Beaucoup de mes albums préférés sont des concepts, comme Sgt. Pepper’s des Beatles. C’est plus qu’un concept, c’est un monde créé au sein de l’album, c’est ce que nous apprécions dans certains albums et ce que nous allons essayer de faire.
Ce ne sera donc pas un album concept autour des paroles mais d’avantage sur l’atmosphère, les compositions… ?
Harry : Oui, ce ne sera pas comme le Rocky Horror Picture Show, par exemple. Il sera conceptuel, comme l’est Dark Side of the Moon… Peut-être que cela changera avant que l’on ne l’ait fini…
Tucan : Le deuxième album de Weezer devait être un opéra rock et finalement ils ne l’ont pas fait comme ça. Qui sait ! On ira surement d’une idée à l’autre…
B : Orono est actuellement obsédée par la comédie musicale Chicago, donc ça pourrait être une comédie musicale… ! (rires)
Harry : Peut-être que l’album sera accompagné d’une comédie musicale sur Broadway avec des drag queens ! On verra !
Nous avons lu que vous pourriez déménager de Londres pour… le Texas ? (rires étonnés) Que vous pourriez être intéressés par Dallas ?
B : J’ai lu cette rumeur…
Harry : Moi aussi !
B : Quand je l’ai lue, je me suis dis « tiens je ne savais pas que l’on allait déménager à Dallas ?! ».
Tucan : Nous n’avons jamais été à Dallas… (rires)
B : …Oui mais ça a été dit en interview !
Tucan : D’accord, alors nous allons nous installer à Dallas, nous vous le dirons une fois que nous serons allés là-bas..
Harry : Peut-être que nous ne quitterons pas la ville (rires), c’est le plan, une fois sur place nous nous dirons « Waou, Dallas est tellement cool que nous annulons le reste de la tournée ! ». Plus sérieusement, nous ne sommes pas rattachés géographiquement à Londres. Nous sommes un groupe londonien dans le sens où la plupart des membres y habitaient lorsque nous avons lancé le groupe mais très peu ont des liens étroits avec Londres. En fait, nous ne sommes pas un groupe londonien comme l’étaient les Rolling Stones, par exemple, qui le resteront toujours. Ca a été un endroit incroyable, qui nous a aidé, je ne veux pas dénigrer Londres. La réalité, c’est que l’on peut faire ce que l’on fait n’importe où dans le monde, à Sydney ou à Tokyo et on sortirait les mêmes albums.
Vous avez déjà fait le tour du monde avec cette tournée. Avez-vous eu un crush sur une ville en particulier ?
Tucan : J’adore Los Angeles, car j’adore le soleil et c’est l’été chaque jour là-bas.
B : Et Tucan adore conduire, et il ne pouvait pas à Londres…
Harry : et tu adores fumer de la weed, ce qui est légal en Californie ! (rires) Il y a tellement de villes que j’aime. A Tokyo, c’est complètement fou. Je ne sais pas si je pourrai vivre là-bas mais c’est toujours une expérience inoubliable.
Tucan : J’aime beaucoup Copenhague. Durant l’été, c’est une très belle ville.
Harry : Paris est une ville que j’apprécie beaucoup. Nîmes aussi, avec les arènes romaines, nous avons joué dans un festival (This Is Not A Love Song, ndlr) et je me suis dit que je pourrais y vivre… !
B : En Australie, lorsque nous avons joué à Splendour in the Grass, c’était agréable de jouer à côté de la mer car la plupart d’entre nous ont vécu près de la côte…
… et parce que l’eau est un élément fondamental dans Superorganism, notamment dans les visuels ! (approbation collective). Vous pourriez donc déménager près de la mer ?
Harry : L’idéal pour moi serait de vivre en dehors d’une ville, dans un endroit un peu reculé qui ne contient que quelques maisons. On pourrait y créer un studio principal, trainer à la plage, sous un temps ensoleillé… ce serait la situation parfaite selon moi ! On fait le tour des possibilités…
Nous avons lu, Harry, que vous avez fait connaissance avec Orono dans un zoo à Tokyo ?
Harry : C’est presque vrai, nous nous sommes pas rencontré au zoo mais à un concert à Tokyo d’un groupe dans lequel on jouait avec Tucan. Elle nous avait découvert grâce à une recommandation YouTube, elle est venue nous voir, on est devenus amis. Le lendemain, elle nous a emmenés au zoo et on a mangé des burgers (rires).
Vous avez récemment croisé des titres de MGMT et de Post Malone, en les reprenant lors d’une session acoustique. Pourrions-nous un jour entendre une reprise en français dans le texte… ?
Tucan : Ce serait difficile au niveau de la langue car aucune d’entre nous ne parle français…
Harry : Je sais que c’est un peu cliché mais Daft Punk est l’un de mes groupes préférés et l’album Discovery a sa place dans mon top 5. Ils nous ont beaucoup influencé…
B : Oui ! Digital Love est l’un de mes titres préférés.
Harry : Nous avons récemment tourné avec Pi Ja Ma, on les adore. Ils vont rejouer avec nous lors de nos dates européennes à la fin de l’année, ils sont géniaux.
Vous partagez le même esprit « DIY » avec Pi Ja Ma, dans les vidéos…
B : C’est vrai, et je les trouve très drôles !
Harry : On est devenus proches après avoir joué avec eux à Paris (au Café de la Danse, ndlr). On les a trouvés incroyables, on leur a proposé de venir avec nous sur la tournée anglaise. Ils ont accepté et ils sont partis avec nous !
B : On a également fait un remix pour Polo & Pan, il n’y a pas longtemps.
Si vous deviez décrire Superorganism est un seul mot…
Harry : Frénétique !
B : Des pommes !
Tucan : fun !
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