Listen Up vous dévoile la première interview par un média français de Yin Yin, LE groupe qui va faire planer les prochaines Transmusicales !

Yin Yin, ce sont quatre hollandais volants de scène en scène pour chanter leur « Dis-Kô Dis-Kô », sorte de disco-rock sans queue ni tête, laissant derrière leur passage une atmosphère plus chaleureuse que le noyau de la Terre, et plus exotique que le cœur des jungles du Royaume de Siam.

L’histoire retiendra qu’ils auront été découverts par Listen Up à l’occasion de l’Eurosonic Festival 2019, en même temps que Jean Louis Brossard, le programmateur des Transmusicales. Ce dernier nous a brûlé la politesse pour les faire jouer en France, s’assurant l’exclusivité de leur première date dans l’Hexagone. On est fair-play avec Jean Louis, d’autant plus qu’il s’agit ni plus ni moins que du tout premier groupe qu’il a décidé de faire jouer pour l’édition 2019 de son festival !

On les retrouve tôt dans la journée dans un coin tranquille de leur hôtel le lendemain de leur passage au Molotow, pendant le Reeperbahn Festival 2019, à Hambourg, pour une interview bien chaleureuse, avec plusieurs scoops et pas mal de passages qui partent en vrille !

Interview YIN YIN

De gauche à droite : Kees (Batterie, Synthétiseurs, Chant), Rémy (Synthés), Yves (Guitare), Robbert (Basse).

 

Pouvez-vous nous raconter les débuts de Yin Yin ?

Yves : Avec Kees Berkers, on a commencé il y a deux ans, à écrire des morceaux pour le fun, dans un studio. Au final on y est restés trois jours, et on a enregistré un album entier. Le premier morceau qu’on a enregistré c’est ‘Pingpxng’. En gros c’était une version pas très bonne du nouvel album (‘The Rabbit that hunts tiger’, sorti en Octobre 2019 chez Bongo Joe Records, soit quelques jours après l’interview, ndlr.), deux ans plus tôt. On l’a sorti sur une cassette double face. En gros, on ne s’est jamais dit « allez, faisons des concerts », mais plutôt « allez, faisons de la musique ».

 

Vous étiez seulement deux au début ? Quand est-ce que les autres sont arrivés ?

Yves : Un an et demi après qu’on ait commencé, on avait un concert de prévu, et on avait besoin d’un « support band ». Rémy et Robbert ont joué des synthés et de la basse pour l’occasion, et puis on a décidé de continuer comme ça. Et maintenant, on est là !

 

Êtes-vous déjà allés en Asie ? D’où vous vient cette inspiration qui sonne très « Asie du Sud-Est » ?

Yves : On n’est jamais allés en Asie en fait. On collecte énormément de vieux disques, et on va voir de plus en plus loin, dans les musiques de différents pays. J’adore la manière de jouer de la musique asiatique, les accords…

Kees et Rémy entrent dans la pièce, seuls Yves et Robbert étant présents au début de l’interview. Ils commencent à dire des trucs en Hollandais, qu’on ne comprend pas. Ils commencent à manger leur petit déjeuner et on galère un peu pour les ramener dans l’interview, mais après quelques échanges de bons mots, ils sont dedans à nouveau !

 

Comment s’est faite la construction et la production de votre premier album, ‘Pingpxng’, dont un des morceaux de votre récent album porte le nom?

Yves : Il a été produit par un petit label indépendant hollandais. Mais on avait aussi un nom différent (Lady boys, ndlr.) Tout a changé depuis cette période. C’était très différent.

Robbert : La version du morceau était différente.

Yves : Maintenant il y a… de la qualité !

Rémy : Oui, la première fois on l’a enregistré live, en une prise.

Kees commence à faire le con en faisant parler le jet de la fontaine à eau à côté de nous, avant de nous rejoindre.

Kees :  Maintenant on a le sentiment qu’il y a un groupe qui joue, alors que ce n’était pas le cas avant.

 

Vous avez pas mal d’animaux représentés ou « totemisés » dans votre univers visuel. Si vous deviez choisir un animal totem, quel serait-il ?

Yves (le regard rieur et légèrement dans le vide): Un lapin ! Parce qu’un lapin peut chasser les tigres. Eh ouais ! Pourquoi pas ? Et nous aussi on peut chasser de tigres. On est capables de faire n’importe quoi ! Le tigre est important. Le lapin est important.

 

Comment travaillez-vous maintenant, et qui compose dans le groupe ?

Kees : Maintenant on est concentrés sur la sortie du nouvel album. Puis, quand il sera sorti, on va se concentrer sur de nouveaux sons. Et on le fera en format de groupe. On a une salle de répétition, et quand on est là-bas, chacun amène ses idées. Quelqu’un a peut-être une idée concrète de comment conduire un son, il fait une démo… Tout est ouvert.

Yves : Oui, pour l’album qui vient de sortir, on composait surtout Kees et moi. Mais dans le futur les choses vont changer, pour aboutir à un vrai groupe. Jusqu’ici, Yin Yin était juste un projet.

 

Jouiez-vous dans des groupes avant de monter Yin Yin ?

Kees : Oui, on joue tous dans plusieurs groupes.

Rémy : Maastricht est une très petite ville. Donc tout le monde connaît toutes les personnes qui font de la musique. En gros, c’est un seul grand groupe, et tout le monde joue dans le groupe de tout le monde. Kees et moi on joue dans un groupe qui s’appelle ‘Baby Galaxy’.

Rémy : Yves et moi on joue dans un groupe qui s’appelle ‘Bounty Island’, et Robbert et moi on jouait aussi dans un groupe qui s’appelait ‘The Royalty Club’. Et tous les trois, vous faites un truc ensemble, non ?

Yves (rieur) : Ouais, on a un autre groupe. D’ailleurs on comptait t’en parler !

 

Vous vivez toujours à Maastricht ? Comment est la scène musicale là-bas ?

Rémy : Oui, on y vit toujours. La scène musicale est plutôt chiante, mais comme on vous disait, toutes les personnes qui jouent de la musique, ou même qui sont intéressées par la musique, se connaissent entre elles.

Kees : Il y a aussi un conservatoire ! Mais ils sont plutôt dans la musique classique ou le jazz. C’est un peu comme une vieille île dans la ville.

 

Vous avez fait le conservatoire ?

Rémy : Non, on a tous appris à jouer par nous-même.

Kees : Moi j’ai deux ans de piano !

Yves (un peu moqueur, mais alors juste un peu): DEUX ANS !?

Robbert : Ouais, moi j’ai une licence de piano aussi.

Yves : Moi j’ai joué de la flûte pendant sept ans ! Non mais vraiment, je t’assure, rigole pas !

Rémy : Et moi aussi, pendant un an !

Robbert (d’une voix légèrement paillarde) : Ah ouais, et quel type de flûte tu as joué ? (Rires gras en arrière-plan)

Rémy (faisant mine d’être vexé) : Ah ah, très drôle !

A quand la flûte dans Yin Yin ?

Robbert : Il n’y a pas de flûte dans Yin Yin…

Yves : Non, mais il pourrait !

Robbert : Ok, mais on la cherche sur Youtube.

Yves : Ouais ok.

 

En parlant d’instruments, Yves, tu joues de la double guitare, ce qui est peu courant, hormis plutôt dans le Heavy Metal.

Yves : Ouais, avant je jouais avec plusieurs guitares, en les accordant toutes de manières différentes. Et puis j’en ai eu assez de changer plusieurs fois par concert, alors j’ai acheté celle-ci, pour un truc comme 200€. Maintenant je suis libre!

 

Comment avez-vous rencontré Bongo Joe Records, avec qui vous avez réalisé votre tube, ‘Dis-Ko Dis-Ko’ ?

Yves : Ça s’est fait via notre agence de booking. Ils travaillent aussi avec Altin Gün, de qui Bongo Joe ont réalisé le premier album. Notre booker leur a dit « Check them out », ils nous ont aimé, et tout est allé très vite.

 

L’album était-il déjà pratiquement prêt, avec des morceaux d’avant, ou avez-vous composé de nouveaux morceaux ?

Yves : On avait la plupart des sons. Et on a composé quatre nouveaux, en une semaine de studio à peu près. On a aussi retravaillé des morceaux qu’on jouait en live.

Kees : Le studio est devenu le salon de notre procrastination. Il sonnait comme un studio, mais ça ressemblait franchement à un salon. J’avais ma batterie près de la cuisine !

Yves : Ouais, c’était un lieu très « Do It Ourselves ». On l’a enregistré en une semaine, mais on a travaillé dessus pendant trois mois !

 

Vous préparez des surprises pour l’album ?

Kees : Oui, 12 !

Yves : Eh, plutôt 13 avec ‘Dis-Ko Dis-Ko’ ! (Dit-il en nous jetant des clins d’œil, ndlr.)

Rémy : Oooooh !

Kees : Oui, en tous cas on a une release party, à Utrecht, dans un super festival, le ‘Guess Who ?’ Et sinon, en matière de surprises… Il y aura des feux d’artifice pour la sortie de l’album… Tout autour du monde ! (Rires)

Rémy : Oooooh !

Kees : Il y en aura depuis la Statue de la Liberté, depuis la Tour Eiffel…

Avec ‘Dis-Ko Dis-Ko’ en fond sonore ?

Yves : ‘Dis-Ko Dis-Ko’ tout autour du monde !

Kees : Mais on ne peut pas en dire beaucoup plus…

Yves (avec de grands yeux et mimant la forme de la terre) : « All over the Woorld ! »

 

Comme l’interview partait un peu en sucette, et même si ça nous faisait bien marrer, le chrono tournait, et le manager du groupe, Ronald Keizer a heureusement réorienté l’échange sur la présence du groupe aux Transmusicales.

 

On est le premier média français à écrire sur vous, en vous ayant découvert en clôture du festival Eurosonic Nooderslag en Janvier 2019. C’est aussi là que Jean Louis Brossard, le programmateur des Transmusicales, vous a découvert. Est-ce que ça a changé quelque chose pour vous depuis ?

Rémy : Oui, pas directement après. (Le manager se racle la gorge, ce qui déclenche des rires) Mais pour lui, ça a changé beaucoup de choses ! On a quand même rapidement été bookés pour pas mal de concerts et de festivals.

Kees : Et on a pu jouer au 3voor12 show (l’équivalent hollandais des session KEXP, ndlr.) qui nous a invité à faire une session par la suite. Le DJ était présent à Eurosonic. Et ça nous a donné beaucoup de visibilité par la suite !

 

A propos des Transmusicales, comment s’est passé la rencontre avec Jean Louis Brossard à ce moment-là ?

Yves : Ahah, oui ! ce mec est arrivé vers nous en criant « I love you so much ! I want you! I want you! You are the first band I book! I want to kiss you! »

Rémy: En plus, on a joué deux fois pendant le festival, une fois pour la partie Eurosonic, et une autre fois pour la partie Nooderslag, où il n’y a que des groupes hollandais, mais plus de pros, comme c’est à la fin du dernier jour. Pour la partie Eurosonic, il n’y avait que des pros, mais il y avait quoi… vingt personnes dans la salle ! Donc c’est dingue qu’il nous ait autant aimé avec si peu de monde dans la salle !

 

Les Transmusicales se déroulent dans un lieu immense, dans des anciens hangars d’aéroport, qui peuvent accueillir énormément de personnes. Êtes-vous prêts pour ça !?

Kees : Parés au décollage !

Rémy : On est complètement prêts. On a fait tellement de concerts et de festivals qu’on peut faire n’importe quoi ! Ça fait un peu prétentieux dit comme ça, mais en tous cas on a une routine qu’on suit et on aime l’adapter à n’importe quel concert, quel que soit le nombre de personnes devant.

Kees : Cette fois ce sera probablement le plus grand nombre de personnes devant qui on jouera.

Ronald Keizer : Vous allez jouer devant au moins 3000 personnes.

Yves (avec des yeux écarquillés d’un enfant un matin de Noël) : Waaaah !

Rémy: « Only 3000? We want MORE! »

Kees: Non, mais c’est sympa aussi de jouer dans des petits concerts de 3000 personnes…

Et vous préférez quoi ? Les petits ou les grands ?

Kees : C’est pas la taille qui compte ! (Rires paillards)

Rémy : Du moment que la salle est totalement pleine ! et du moment que tout le monde danse !

Yves : Le but c’est de rendre tout le monde heureux !

 

Vivement votre passage aux Transmusicales. Vous savez où et à quelle heure vous jouez ?

Ronald Keizer : Oui, dans le Hall 3, autour de 23h.

Rémy : Et on va faire aussi pas mal de choses à côté. Jouer pour Nova, KEXP

Kees : Même pour FIP ! (en insistant bien sur I, de manière snob les lèvres un peu pincées, ndlr.)

 

Vous avez d’autres concerts prévus en France ?

Ronald Keizer : En Mars… (Mais chut ! ndlr.)

 

Vous avez déjà joué en France ?

Kees : Non, ce sera la première fois pour les Transmusicales !

 

Merci les gars !