Ils font vibrer les pierres, s’entrechoquer des pièces de métal et trembler les esprits aux quatre coins du globe. Chacun des concerts de Nova Materia ouvre des portes neuves sur des univers où toute la puissance des éléments vient pénétrer profondément dans le corps commun en mouvement de leurs spectateurs, le transformant en un maelström en fusion.
C’était plus que jamais le cas au Petit Bain dans le cadre du festival How to Love #7, où on est allés pénétrer au coeur de leur noyau pour comprendre d’où sortent les forces magiques et telluriques qui finissent par rendre dingue tout ce qui croise leurs routes!
Caroline : On peut s’asseoir si vous voulez?
Eduardo : Ah non, on a dit qu’on la faisait debout!
Le tout en se marrant, bien sûr. C’est sur cet aperçu de l’ambiance en studio chez Nova Materia. qu’on se cale dans les loges du Petit Bain avec Eduardo « Edi Pistolas » et Caroline « Tres Estrellas ». Erwan HaKyoon Larcher alias Tout est beau se chauffant en tapant ses baguettes sur ses jambes juste avant de monter sur scène, rendant tout le début de l’interview rythmée et cocasse. Qu’à cela ne tienne, puisqu’on est là pour explorer leur univers en profondeur, on les branche sur le Big Bang qui les a fait naître!
Avant Nova Materia, il y avait Pánico. Pourquoi et comment la fin de Pánico ?
Eduardo : Avec Pánico, on avait fait presque 20 ans de groupe. Le premier album est sorti en 1994.
Caroline : C’est un groupe qui a existé 8 ans au Chili, et 10 ans en France, pour l’anecdote.
Eduardo : En 2010 on a fait un projet d’album, qui s’est fait dans le désert de l’Atacama au Chili. C’est un album qui a été documenté par un film, donc on a travaillé avec un réalisateur Nord-Américain qui s’appelle James Schneider. Lui voulait faire un documentaire sur nous en train d’enregistrer un disque dans le désert.
On est donc partis dans un bus, avec un studio mobile, et on a enregistré le désert. Plutôt que d’enregistrer des chansons dans le désert, on a décidé d’enregistrer le son du désert. C’est comme ça qu’on a commencé à manipuler les micros et les matières, l’espace. Tout ce qu’on trouvait dans le désert c’étaient essentiellement des phénomènes géologiques. On était confrontés à une géographie et une histoire.
C’est la première fois qu’on a réussi à dépasser la composition « pop-rock » pour aller vers quelque chose d’hybride. Caro et moi on a été bouleversés par cette expérience. D’autant que le désert d’Atacama c’est un de ces endroits dans le monde qui sont un peu des portes vers d’autres dimensions. C’est pas une blague! C’est un endroit qui est hyper puissant.
On a proposé aux autres membres du groupe d’entrer dans ce tunnel du son. C’était un projet très peu commercial et donc très peu vendable.
Caroline : En particulier ce travail à Atacama était très expérimental. On travaillait sur le son de la pierre.
Eduardo : A partir de là on a fait un album qui s’appelle ‘Resonancia’ et qui a été le dernier album de Pánico. Par la suite, le groupe ne s’est pas séparé, mais on a décidé de faire une pause, qui a fini par s’éterniser.
C’est à partir de là qu’a germé Nova Materia?
Eduardo : Caro et moi on a décidé de poursuivre cette expérience et de la pousser plus loin. On a été amenés à faire la promo de ce disque et du film sur l’expérience d’Atacama tous les deux parce que les autres musiciens étaient rentrés au Chili. Les programmateurs des festivals, surtout de cinéma expérimental, demandaient s’il était possible d’avoir le groupe en live. On a donc porté ce live, où on emmenait une plaque de métal, des pierres et on faisait sonner le truc.
Caroline : C’étaient en quelque sorte les prémices de Nova Materia. C’est à partir de là qu’on s’est posés la question de savoir comment on allait bosser le son pour présenter un travail.
Eduardo : C’est là qu’on s’est rendus compte que ça marchait bien. On s’est rendus compte qu’on faisait un truc tous les deux, qui était super cool. On a continué la dedans, et Nova Materia est né.
Caroline : Ça a mis un temps à germer. Il y a eu tout un temps où on a fait de la musique de films.
Nova – Materia, le nom vient de la matière?
Caroline : Nouvelle matière ; oui, ça vient des matériaux. Ça vient aussi de la nécessité d’avoir de nouvelles propositions aujourd’hui à tous les niveaux. Ce sont des choses qu’on sent depuis très longtemps. Ce projet là se rattache aussi au fait qu’en temps que musiciens, on utilise la matière, qui est quelque chose d’ancestral, mais aussi très durable.
Il y a aussi la volonté de montrer que ce sont des choses tellement basiques, utilisés dans la musique comme dans tous les contextes, qui sont la source-origine des choses quoi. Donc pour proposer des choses nouvelles, c’est pas mal de réfléchir à ce qu’on a déjà acquis de manière assez native.
Eduardo : Il y a aussi quelque chose lié au fait qu’on est rentrés dans une époque où tout se base sur l’argent. Et Nova Materia c’est un projet qui finalement se fait sans argent. La plupart des choses qu’on utilise sont des choses qu’on ne peut pas acheter, mais qu’on ne peut que trouver. Toutes les machines qu’on utilise sont recyclées de Panico.
Caroline : Quelque chose qui nous paraissait fondamental, c’est d’expliquer que la créativité c’est pas qu’une histoire de moyens. Plutôt que l’idée d’avoir tel truc pour faire tel son. Ce ne sont que des outils, et les outils sont partout. N’importe quel outil est capable de produire des choses intéressantes, ça dépend de ce que t’en fais.
Eduardo : Les instruments sont uniques; une fois qu’ils sont cassés ou perdus, c’est pas grave. Tout peut servir. N’importe quel matériel qu’on trouve, on peut l’utiliser et en extraire un son intéressant.
Tu parlais du désert au début. Un des premiers clips que vous avez fait se passe dans le désert, avec une espèce d’ombre un peu hybride qui avance sur des pierres. Ça explique la genèse de Nova Materia?
Eduardo : Complètement. La pierre a rapidement pris une part importante. Parce qu’on s’est rendu compte qu’elles sonnent toutes assez différemment. Mais aussi parce que la pierre est très ancienne.
Caroline : Et assez éternelle. Elle change, elle se casse, donc elle change de forme, elle évolue. Il y a un côté magique.
Eduardo : Elle est plus ancienne que tout ce qu’on a, que nous, on trouve ça très poétique. Ça nous parle beaucoup de faire sonner ces matériaux avec la technologie.
Caroline : C’est la matériau le plus humble, que personne ne regarde et qu’à la fois tout le monde a. Il y a un côté assez démocratique d’utiliser les pierres dans la musique. C’est un matériau que tu ne peux pas dompter, donc les sonorités que tu vas sortir ne seront jamais les mêmes.
Est-ce que vous arrivez à ressentir les pierres, dans les déserts, sur les volcans…?
Caroline : Il y a un vrai sujet qui est plus ésotérique. Du point de vue des énergies et des propriétés de certaines pierres, c’est vrai qu’elles ont un impact effectivement sur tout ce qui les environne, dont nous les humains. Si tu regardes les religions ancestrales ou le côté médicinal, les pierres sont très importantes.
Quel est le matériau que vous appréciez le plus?
Caroline : La pierre on l’apprécie particulièrement, après c’est hyper difficile. Tu peux pas l’utiliser tout le temps et il y a un côté assez violent, que ce soit dans le son ou physiquement. Donc on l’utilise entre autres choses.
Eduardo : On aime bien l’acier aussi, qui est une manufacture humaine. Tout ça est au service d’une composition musicale aussi. Ça dépend donc des morceaux.
Comment vous jouez de la présence de ces matériaux sur scène pour amener les spectateurs dans votre univers?
Caroline : On utilise tous ces matériaux et instruments dans un univers qu’un public peut comprendre. On a rendu leur usage musical plus démocratique et intelligible pour la société dans laquelle on vit. Ça passe par le fait de rajouter de la voix, des beats… Si tu écoutes un album de Nova Materia, il y a plein de gens, j’en suis certaine, qui ne se rendent pas compte que la moitié des sons sont organiques. Tu découvre en live qu’il y a tous ces trucs là.
Quels sont ou seront vos nouveaux matériaux?
Caroline : Étonnamment, mes nouvelles préoccupations de matières sont assez immatérielles. Comme par exemple des Intelligences Artificielles. Il y a aussi tous les liquides qu’on aimerait expérimenter, mais qui sont assez difficiles à faire sonner.
Eduardo : Et en même temps, on ne veut pas tomber dans le piège de l’innovation pour innover. On travaille en tous cas dans ces champs là. La nouvelle matière est aussi intellectuelle!
Vous parliez d’enregistrement de sons, des matériaux et d’autres choses. C’est quelque chose que vous faites souvent?
Caroline : On le fait partout, tout le temps. En Chili, en France… Dès que tu as un contexte où il se passe quelque chose.
Eduardo : On vient de finir une espèce de pièce musicale qui est justement basée sur une compilation de field recording mélangés à d’autres choses. C’est aussi ça, la captation sonore la « nouvelle matière » qu’on utilise et qu’on transforme.
On fait ça dès qu’on voyage. Un coup on est allés dans la jungle, on a enregistré plein de jungle. Un autre coup on est allés dans le désert, on a enregistré le vent, on est allés dans une manif, on l’a enregistré. Il y a des sons urbains aussi. Il y a plein de choses, tout dépend de comment tu traites le son. Chaque son dit quelque chose, toujours.
Quand tu enregistre une promenade ou une ballade, quand tu la réécoute, tu la vis d’une autre façon de celle que tu as vécu directement. Le micro va capter plein de choses que tu n’auras pas captées. C’est toujours une source sonore hyper intéressante et pleine d’accidents. Tu peux pas le contrôler, et il y a un chaos qu’on adore!
En parlant de chaos et de manifestations, vous étiez au Chili quand ça a bougé? Est-ce que ça a nourri vos réflexions et votre musique?
Caroline : Eduardo y était oui.
Eduardo : Oui, d’ailleurs on a écrit des nouveaux morceaux qui parlent de ça, qui ne sont pas encore sortis.
C’est très intéressant de voir ce qui est en train de se passer aujourd’hui au Chili. Les sociétés sont en train de changer et on arrive définitivement dans le XXIe siècle. C’est la même chose au Liban, en Iran, en Irak… Les contextes politiques ne sont pas les mêmes, mais les revendications sont les mêmes.
Au Chili, j’ai vécu quelque chose que j’avais jamais vécu avant. C’est une Révolution. Il n’y a plus d’Etat, l’administration n’existe plus, il n’y a plus qu’une volonté. Ce sont des forces qui se meuvent et qui se battent. Il y a les forces de la jeunesse, qui sont en train d’écrire le futur. Et il y a les forces conservatrices qui veulent encore rester dans le XXe siècle et qui font tout pour ça. Ils ont le pouvoir, mais la jeunesse a le pouvoir de l’intelligence collective et de la masse.
Ce sont ces forces en mouvement et en affrontement qu’on va découvrir dans ces prochains morceaux?
Caroline : On est hyper imprégnés de ça. Que ce soit au Chili ou ailleurs. Ce que va écrire cette jeunesse et les générations à venir sont les nouvelles propositions. Au niveau de Nova Materia et de la musique, on est très curieux de savoir ce qui va venir. On pense qu’on va aller vers des modèles qui vont être très différentes de ceux que l’on connaît.
Eduardo : Aujourd’hui on est dans une situation où les utopies n’existent plus. Tout le monde a besoin d’utopies. Quand il n’y a pas d’utopies, il n’y a pas de futurs. Les utopies sont en train d’être créées.
Caroline : Elles sont en train d’émerger de tous ces mouvements.
Eduardo : En France en ce moment, il y a des gens qui sont en train d’écrire des choses hyper intéressantes. Il y a une énergie et une force intellectuelle très fortes. Il n’y a pas encore de mouvement populaire suffisamment fort pour porter profondément ces idées là.
Autre sujet,
(Eduardo: Oui, soyons plus légers, parlons du Coronavirus!)
Comment travaillez vous aujourd’hui, notamment en studio?
Eduardo : On avance par tâtonnements, toujours. Nourris par tout ce qu’on a vécu.
Caroline : Dans la façon de fonctionner, tu as deux entités différentes, même si on se connaît parfaitement. On a pas toujours la même vision des choses, ni envie de dire les mêmes choses, en tous cas pas de la même manière.
Ce que j’ai remarqué, c’est que le premier jet, et c’est assez universel dans la composition, souvent, on y revient. Tu peux passer un mois à te prendre la tête sur un morceau, et au final, tu réécoute ce que tu avais fait au début, où il y a trois pistes de début et tu y reviens. L’avantage quand tu as un home studio c’est que tu bosses quand tu veux et aussi longtemps que tu veux.
Eduardo : Et puis nous on se prend vraiment la tête sur les morceaux. On a fait tellement de disques dans notre vie qu’on en est plus à un disque près, on s’en fout complètement. Le seul truc qui nous importe c’est de faire des choses qui sont cohérentes avec ce que nous on sent. Surtout pas faire des choses gratuites.
Ça c’est à deux. Comment ça se passe quand il y a des collaborations avec d’autres personnes, comme par exemple avec Laake et Gaspar Claus? Et d’ailleurs, où ça en est cette collaboration?
Eduardo : Ça c’était génial! Avant qu’on parte là dessus, la collaboration c’est quelque chose qui est très important pour nous. Comme Caro et moi on est vraiment un noyau, qu’on est très unis, à un moment donné on a besoin de passer notre travail à d’autres personnes pour ouvrir un peu. Et puis pour faire intervenir d’autres intelligences.
Ça nous amène donc à cette collaboration avec Laake et Gaspar Claus. On n’en a pas été les instigateurs, alors qu’on est souvent au départ des collaborations. On connaissait pas Laake et Gaspar Claus seulement de nom. Quand on est allés voir ce qu’ils faisaient, on s’est dit qu’on allait tomber avec des super bons musiciens, alors qu’on est des musiciens plus « hors normes », et on s’est demandé comment on allait faire coexister ça, et s’ils n’allaient pas se foutre de notre gueule.
Caroline : Ils ont un truc de performance de musiciens que nous n’avons pas.
Eduardo : Et finalement la partie créative a été hyper productive.
Caroline : Et en peu de temps, vu l’agenda de ministres qu’on nous avait filé dans cette résidence! Ça partait du FestivalYEAH qui a créé sa première résidence. Ils ont invité plusieurs artistes à collaborer dans un travail qui se finissait par un concert.
Tu as dix jours pour faire plus d’une heure de live. Avec notamment des visites de caves environnantes. Donc on va dire que tu « commences » à dix heures du matin pour résumer la situation! Et ce quasiment tous les jours! On a tellement été bien reçus qu’on s’est demandé quand on allait pouvoir travailler pour faire ce FUCKING LIVE!
Et le résultat?
Eduardo : Et le résultat est assez étonnant! Un peu Faust, un peu Neu!, un truc assez krautrock où tu as Claus qui fait des trucs de dingue au violoncello, Laake au piano et à la guitare qui fait des trucs assez simples, minimals. Et derrière on amène toutes les matières et les sons hyper bizarres avec Nova Materia. On s’est bien marrés!
Caroline : C’était marrant d’arriver à rassembler les différents univers. C’était culotté de proposer cette formation là!
Eduardo : Et en fait le résultat se tient! J’espère qu’on pourra le sortir parce que ça arrive à un truc cool! En tous cas je pourrais l’écouter chez moi.
Il y a d’autres collaborations en cours et à venir?
Eduardo : On est en train de les mettre en place. On est encore en train d’élaborer les morceaux. Quand on sera arrivés un peu au terme de cette étape on ouvrira. On a des idées, mais on en parle pas trop comme ce n’est pas encore fait.
Pour nous c’est très important, et d’ailleurs pas que des collaborations avec des musiciens. Celle avec Camille Vivier pour faire la pochette du disque ça a été un moment très fort et hyper important.
Caroline : Ça peut aussi être littéraire comme on l’a fait avec Tristan Garcia, sur une pièce sonore qu’on avait faite pour France culture. Je rêve de bosser sur les matières avec des scientifiques! C’est très ouvert tout ça.
On devait initialement vous interviewer au festival Eurosonic l’année dernière, et on est donc curieux de savoir comment vous avez vécu ce festival?
Eduardo : J’ai pas trouvé ça super comme festival, c’est trop business. On était mis en compétition…
Caroline : C’est un truc pour les professionnels de la musique et l’état d’esprit pour les musiciens je ne le trouve pas super. Ça fait pas partie du nouveau modèle dans notre tête.
Eduardo : Après tu te plies aussi à des demandes des gens qui travaillent autour de toi, qui investissent de l’argent dont tu as besoin. Tu dis pas non, parce que tu n’as pas non plus trop d’arguments pour dire « ah oui, mais ça c’est trop capitaliste… »
Caroline : Il n’y a pas beaucoup de magie dans tout ça.
Eduardo : On te dit que tu as trente minutes, alors qu’on aime bien que les intros durent dix minutes! Et comme ce ne sont que des pros devant toi, à un moment, tu es en train de jouer et tu te dis « je m’emmeeerde…! » Ça nous a quand même ouvert des choses pour tourner en Europe, même si Eurosonic n’est que quelque part là dedans.
Autre festival, vous avez fait les Transmusicales fin 2018. Comment ça s’est passé, notamment la rencontre avec Jean Louis Brossard, et est-ce que ça vous a ouvert des portes?
Eduardo : Jean Louis Brossard c’est une vieille connaissance, parce qu’avec Panico on a joué plusieurs fois pour lui, à l’UBU. On s’aime beaucoup. Il ne connaissait pas Nova Materia et a découvert au moment de nous programmer.
Et là c’est le contraire d’Eurosonic. Ça devrait être un truc de compétition, et finalement, c’est un peu pareil, un festival de pros, sauf qu’on ne te met pas du tout dans cet état d’esprit, au contraire! Là tu joues devant un public qui a envie! Ils croient en leur ville, ils croient en leur festival! C’était super, nous on a adoré ce concert!
On est au festival How To Love. On vous pose donc la question que pose le festival : « Comment on aime aujourd’hui? », au delà de la réponse que vous avez faite pour Tsugi (sortie quelques heures avant que l’interview n’aie lieu, ndlr).
Eduardo : C’était une question bateau, on a un peu rigolé. En fait je pense que ça pose les questions autour de l’empathie. 2020 doit être l’année de l’empathie. On en manque beaucoup et c’est normal parce qu’on vit dans des sociétés ultra dures et extrêmement compétitives, qui laissent peu de place à l’empathie. Pour nous l’amour, c’est l’empathie.
Nous-même, on est une histoire d’amour assez longue. C’est plus que de l’amour, c’est fusionnel, c’est un noyau!
Caroline : L’amour aujourd’hui c’est être capable de comprendre, de fonctionner avec. Se dire que ça peut marcher.
Eduardo : S’intéresser à ce que font les autres, se rendre compte de la chance que l’on a de vivre dans le luxe en France par rapport à d’autres pays dans le monde. Avoir besoin de moins de choses et aller vers les autres. Ça fait un peu catho hein!
Quelles seront vos prochaines sorties?
Eduardo : Là on discute avec Crammed discs pour sortir quelques titres isolés, qui sont le fruit de notre travail de ces deux derniers mois.
On va aussi sortir une pièce qui est faite à base notamment de field recording, dont on a parlé. Ce sera une pièce immersive qui te fera voyager. Qui sortira a priori vers la fin du mois d’Avril. Et qui fera l’objet d’un autre type de live. Qui sera plus électronique, et lent, très lent.
Caroline : Très calme. Si le public pouvait s’allonger sur des coussins ce serait parfait.
Eduardo : Il sera moins basé sur l’énergie. En tous cas sur une autre énergie. On essaie de lutter contre cette frénésie du « plus plus plus plus plus! » On fait des choses par choix, pas parce qu’il faut nourrir une industrie qui ne sait plus quoi dire.
Caroline : Un grand une demi heure-trois quarts d’heures d’écoute qui sont super pour se détendre.
Eduardo : Pour prendre du LSD… Il y a aussi une collaboration en train de s’initier pour la fin de l’année avec Kanal Brussels, le Centre Pompidou de Belgique. On va préparer pour eux un live de drones (le son) à partir de cymbales.
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