Le Hasard Ludique propose un beau co-plateau de le fine scène indé le 4décembre avec Saintard, Ojos et Oscar Emch. Cerise le gateau, on vous fait gagner des places! 

Saintard

Après les titres remarqués de son premier EP comme Paradoxe ou Pauvre Jésus-Christ, qui remettait au goût du jour une chanson d’Henri Salvador, Saintard a sorti son premier album Apparatchik en juin dernier.

Sur cet opus, le saxophoniste et producteur d’Enchantée Julia ou Prince Waly, nous livre sa vision de la société qui s’exprime plus chez lui de la part d’un vieux sage malicieux et blagueur que sous forme d’injonctions moralisatrices. Saintard a le chic pour agréger différents styles musicaux et les unifier sous la bannière du cool.

L’album s’ouvre sur une très belle intro, Le Phare, dont les chœurs et les synthés peuvent rappeler un Flavien Berger en plus soulful. Il y évoque, sous la forme imagée d’un phare qui scrute l’horizon sans pouvoir y accéder, les étranges quarantaines que la plupart d’entre nous ont pu vivre à un moment ou un autre ces derniers mois : « Alors on rit, comme des baleines, pour oublier toutes nos peines / On veut nager comme des sirènes / S’échapper de l’île en fin de quatorzaine. »

Après plusieurs tracks d’inspiration G-funk et Nu Soul, dont le très bon Scandale qui dénonce en creux l’impunité des puissants, nos oreilles sont chatouillées par le bon bonbon, Lavomatique. Ce tube en puissance, dont le refrain pourrait bien tourner en boucle dans vos têtes comme le tambour d’une machine à laver, est porté par des accords ensoleillés sur une bassline de 808 rageuse. Il se termine sur un excellent solo de sax’ dont l’ami Saintard est coutumier.

Sur Police Amour, un titre bien funky où riffs de guitare sautillants, brass synth à la Dâm-Funk et saxophone s’entremêlent et se répondent, Saintard fait la nique avec flegme aux violences policières « Police? Amour? / Est-ce possible, un jour? / Aveugles et sourds / Les coups de matraques sont lourds. ».

On peut citer enfin le très bon La Fille du député en feat avec Kelly Carpaye. Fidèle à son esprit de fusion, c’est sur un beat hip-hop aux refrains reggae, que le journaliste Saintard va devoir choisir entre sa carrière et son cœur puisqu’il tombe en love avec la fille du député, ce qui met à mal la sortie de son sulfureux papier… Une histoire qui interroge avec humour les choix à faire entre raison et amour.

Saintard à le pouvoir de faire sonner positivement les gammes mineures, de s’emparer de thèmes de société avec poésie et causticité, et de faire bouger les foules avec un groove moderne et chaloupé et de très bonnes compositions. Ne ratez pas ses solos de saxophone le 4 décembre au Hasard Ludique !

Ojos

Comme nous l’évoquions déjà en août dernier peu après la sortie de leurs premiers EPs Volcans (très attendus par ceux qui avaient suivis leurs Capsulas ou Holly Two pour les plus fans du duo), Ojos est un groupe pétri de talent et vibrant d’émotions.
Ojos, c’est le regard croisé de ces deux âmes sœurs musicales que sont Elodie et Adrien.

Il y a quelque chose de bouillonnant chez le duo, comme une rage latente qui ne demande qu’à exploser. Une envie de s’affranchir du raisonnable, d’arrêter d’être sage comme le chante Elodie à la fin du titre cœur sans visage « Et moi qui n’ai jamais été l’enfant sage / Si on parle de moi on me dit sauvage ».
À coup de de synth bass puissante, de rythmes mouvants et saccadés et d’effets vocaux saturés, doublés ou pitchés, le groupe sait communiquer une énergie sauvage communicative. Comme dans Mystère, chanson défouloir destinée à faire fermer des bouches : « T’as dit que j’étais fraîche, ouais / Qu’est-ce que tu sais, toi, de ma température? / Tu t’prends pour un poète, ouais / Qu’est-c-t’y connais, toi, à la littérature? ».

Cet EP nous parle des amours déchues, de l’espérance en des jours meilleurs ainsi que de la place de la femme dans la société aujourd’hui. Les origines chiliennes de la chanteuse les ont incliné à mélanger français et espagnol dans leurs textes, au sein d’un même couplet ou d’un même refrain, idée originale qui est pour beaucoup dans la personnalité du groupe.
Cette touche hispanique est subtilement saupoudrée au long de l’EP, comme les claquements de mains qui rythment le titre d’ouverture Seule, et font de ce morceau une sorte de Flamenco 2.0 qui se termine en une langoureuse complainte de guitare électrique.
Enfin, Ojos, ce sont également des claviers vintages qui donnent une couleur parfois rétro à leurs titres et viennent contraster avec la modernité savante du reste de la production.
Comme l’illustre Le volcan qui dort, titre solaire, nostalgique et à la fois plein d’esperanza qui vient clôturer l’EP sur un doux frisson qui nous parcourt l’échine.

Au Hasard Ludique, Ojos, tel l’ouragan, risque bien de tout emporter sur son passage.

Oscar Emch

Après un premier EP et plusieurs singles, une chose est sûre, Oscar Emch aime les tonalités bleues et les beats qui groovent. Celui qui a collaboré avec Bolides ou Enchanté Julia se définit lui-même comme un chanteur Néo Soul / R’n’B. Il est de cette génération de compositeurs qui réinventent ce style. Loin du R’n’B tubesque et un peu plastique des 2000’s, biberonné aux albums de Thundercat, ce multi-instrumentiste passé par la case conservatoire injecte une dose de profondeur et de mélancolie à ce genre musical, à la manière d’un Mac Ayres outre-Atlantique.

Dans Portrait craché, EP réussi sorti en 2020, il racontait ses déboires amoureux ainsi que son rapport à la scène. Oscar Emch a depuis sorti deux singles cette année continuant de creuser son sillon fait de basses charnues et groovy, de productions sophistiquées où nappes synthétiques et guitares s’entremêlent, et de topline voix flirtant avec le gospel, la source mère nourricière du Rythme ‘n’ Blues.

Le concert vous botte? ça tombe bien car Listen Up vous fait gagner des places!

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