Listen Up est allé à la rencontre d’Ambeyance. Entre synth-wave et italo-disco, le jeune duo nous propose une électro hybride pleine d’énergie et de sonorités rétros.

© Vincent Ducard

© Vincent Ducard

 Pouvez-vous nous décrire Ambeyance en quelques mots. Comment est né le projet ?

Éric : Alors Ambeyance c’est né d’une rencontre sur notre lieu de travail à l’époque. On bossait tous les 2 à la Gaîté Lyrique. On a passé pas mal de soirées ensemble, on y passait beaucoup de sons. On s’est vite rendu compte qu’on avait beaucoup de choses en commun, qu’on avait les mêmes influences.

Charlotte avait déjà un projet, moi j’en voulais un et on s’est dit pourquoi pas faire quelque chose ensemble. Et on a tout de suite commencé à improviser chez Charlotte.

Pas mal de personnes vous ont découvert au Trabendo en février dernier. Vous faisiez partie de la short list des présélectionnés pour les Inouïs du Printemps de Bourges ? Comment avez-vous vécu cette date ? 

Éric : Moi j’étais énormément stressé avant de monter sur scène, c’est un endroit assez fou au niveau du son et au niveau du plateau. C’est la plus grosse salle qu’on ai faite pour l’instant et l’ambiance était folle. En plus, il y avait beaucoup de monde, beaucoup de professionnels présents. Et un véritable enjeu.

Charlotte : Alors, ouais beaucoup de stress et de plaisir en même temps. On a eu un accueil vraiment top ce jour là ! Mais une fois sur scène, c’était hyper bien. On a senti très vite le public hyper chaud, et on a fait un bon live. Je pense que ça s’est vu qu’on était vraiment contents d’être là.

 Quelle est votre plus belle rencontre jusqu’ici ?

Charlotte : Il y en a plusieurs. Je pense notamment à Maison Jaune, Fils de Vénus et De La Montagne.

Éric : Ouais nos copains de De La Montagne, avec qui on aimerait collaborer, partager un plateau, voire faire un morceau ensemble. On a déjà fait un remix pour eux, mais on n’a jamais encore joué ensemble.

C’est d’ailleurs eux les premiers qu’on a contactés quand on a commencé à exister en tant que groupe.

 Vous avez également remixé ‘Flash’, le titre du groupe Minuit. Vous pouvez nous en parler ?

Charlotte : Alors, le remix de Minuit c’était pour un concours Inrocks Lab au départ.

Éric : C’était notre tout premier, un exercice très intéressant auquel on voulait s’essayer et ça nous a beaucoup plu. Et pour celui de De La Montagne, ca s’est fait naturellement, on savait qu’ils préparaient un album, on leur a tout de suite demandé. On aime beaucoup ce qu’ils font.

 On note des inspirations à la fois synth wave, et italo-disco dans vos compositions. Ce sont vos principales influences ?

Charlotte : On n’a pas mal d’autres influences, chacun de notre côté mais le projet est davantage basé sur ça, c’est vrai.  On a eu une grosse période italo-disco, on faisait beaucoup la fête là dessus, sur The Flirts entre autres. Du coup, l’envie de proposer quelque chose de frais et décalé repose un peu là dessus.

A ces sonorités rétro, vous y ajoutez des sons futuristes, nous transportant comme vous le dites si bien dans l’Hyperespace ? Comment vous avez réussi à combiner ce mélange ?

Charlotte : Les sons futuristes et la musique électronique en général sont beaucoup liés à la science-fiction et c’est une esthétique qu’on aime beaucoup. Donc c’était une vrai volonté de les inclure à ce côté 80’s.

Éric : Je suis un grand fan des Pink Floyd, et dans les années 70 déjà, on pouvait retrouver beaucoup de sonorités dites « futuristes » à travers leurs expérimentations électroniques. Avec un morceau comme ‘On the Run’ par exemple, on peut encore aujourd’hui, plus de 40 ans plus tard, s’imaginer en mouvement dans l’espace, se plonger dans un imaginaire futuriste. Dans Ambeyance, on a essayé de garder aussi une part d’expérimentation, de ne pas trop lisser les choses comme dans beaucoup de projets électroniques actuels.

Charlotte : Oui et cette part d’expérimentation, on l’a combinée aux aspects « catchy » et efficaces qui nous font danser dans la musique électro actuelle. Tous ces mélanges se sont fait assez naturellement

Sur scène on vous voit entourés de machines et instruments (claviers, synthés modulaires, thérémine, guitare, percussions). C’était une volonté de mélanger toutes ces sonorités au départ ou c’est quelque chose qui a évolué au fil de vos sets ?

Charlotte : Disons qu’on a tout sorti du studio (rires)

Éric : Au tout début, on a composé simplement avec des synthés MIDI sur les genoux dans une petite chambre. Puis on a rajouté très vite tous nos synthés pour créer le live. Et ainsi de suite pour les modulaires, percussions et guitare. C’est une configuration qui évolue au fil des concerts.

On remarque également  un intérêt pour les lumières kitsch ? Vous pouvez nous expliquer ?

Charlotte : Dès le début du projet, avant même de jouer,  on avait construit le live avec ces lumières. On voulait se créer une véritable identité, avec les lumières, les lasers  et boules à facettes qu’on utilisait dans les boums et dans nos soirées.

Éric : Oui, et on avait aussi la volonté d’être autonomes à ce niveau là pour les lives et ramener notre identité partout .Et donc jouer aussi sur ce côté rétro.

Si Ambeyance existait déjà dans les années 80 et devait faire un choix entre les synthés de Jean-Michel Jarre, l’ambiance des boîtes de nuit de Régine ou les combinaisons des frères Bogdanoff, qu’est ce que vous choisissez

Ensemble : Alors ce serait jouer chez Régine, avec les synthés de Jean-Michel Jarre et dans les combinaisons des Bogdanoff (rires) !

Charlotte : Et les Bognanoff qui dansent avec nous sur scène !

Pouvez-vous nous parler de votre reprise de ‘Shanghai’ de Lee Marrow que vous faites sur scène ? Comment est née l’idée de reprendre ce titre ?

Éric : Alors, c’est né d’une écoute aléatoire sur Spotify, c’était une playlist italo-disco je crois et je suis tombé sur ce morceau. Je l’ai trouvé vraiment cool et y avait des instrus super intéressantes. Je l’ai fait écouter à Charlotte, elle a adoré et on s’est dit : « Vas-y, on la reprend ».

Charlotte : On aimait bien le concept de faire une reprise d’un titre qui n’est pas très connu. On peut plus facilement s’amuser avec des morceaux tombés dans l’oubli. Mais on a appris que Lee Marrow avait fait pas mal de choses en fait, après la vague italo-disco des 80’s, il a fait de l’eurodance, c’est lui qui a produit Corona notamment.

Et si vous aviez des titres italo-disco à nous conseiller, ce serait lesquels ?

Charlotte : Alors, y a des groupes comme Yazoo, The Flirts, le producteur Bobby O’, Animotion qu’on aime beaucoup. Mais de l’italo-disco, on peut en retrouver aussi dans des groupes comme New Order, les Pet Shop Boys, etc.

Quelles sont les prochaines étapes à venir ? La sortie d’un Ep ? Un clip ?

Charlotte : Exactement ! Un clip et un EP que l’on espère sortir prochainement. On aimerait aussi développer un univers visuel/vidéo qui accompagnera le projet.

 Les festivals d’été approchent à grand pas. Vous avez une exclu à nous donner ?

Charlotte : On ne peut pas encore en parler, mais on vous réserve quelques surprises pour cet été !

Éric : On a trop hâte. D’ailleurs on commence par le festival Tropisme à Montpellier le 1er avril !

Charlotte : (Avec l’accent occitan) Ca va être drôle de jouer à la maison, je reviens sur mes terres natales !

© Vincent Ducard

© Vincent Ducard

Si Ambeyance était une track ?

Éric :  ‘I kissed a girl’ de Katy Perry. Ou ‘Oh Lala’ de PNL, j’hésite

Charlotte : La track du moment de communication avec le Vaisseau Mère dans « Rencontre du Troisième Type ».

Si Ambeyance était un clip ?

Charlotte : Je suis fan des clips de iamamiwhoami, tout son univers visuel. Mais aussi ‘Obsession’ du groupe Animation, il est ultra kitsch !

Éric : Moi, j’adore le clip de ‘Time To Dance’  de The Shoes avec Jake Gyllenhaal (qui joue super bien), il y a un bon scénario, une sacrée tension et une vraie dualité entre les séquences de fête et les séquences de violence. Un mini-film quoi.

Si Ambeyance était un guilty pleasure ?

Charlotte :’Buttons’ des Pussycat Dolls

Éric : ‘Maldon’ de Zouk Machine

Si Ambeyance  devait se résumer à un objet sur scène

Éric : Le lapin ! On a un petit lapin blanc qui a toujours été là et qui nous suit depuis le début. On sait pas de quoi c’est parti mais on l’a toujours sur scène.

Si Ambeyance devait  choisir la collaboration rêvée, ce serait avec qui ?

Charlotte : Moi, ce serait The Knife

Éric : David Hasselhoff sans hésiter (rires) !

Pour Kung Fury ou son perfecto lumineux devant le mur de Berlin ?

Éric : Kung Fury, ce clip est génial ! Le kitsch au plus au point. Mais aussi pour K2000 et Supercopter qui ont bercé mon enfance.

Non en vrai, j’aimerais beaucoup collaborer avec des musiciens de musique classique, les enregistrer et travailler la matière avec eux. Dans ce style, ça serait Nils Frahm. Sinon Todd Terje !

Et la salle où l’endroit rêvé?

Charlotte : Glastonbury, ce serait un rêve !

Éric : A la Main Jaune, comme dans La Boum !

 

Ambeyance se produira au Pop Up du Label le 6 avril en compagnie de Bleu Toucan, Flawd et LeonxLeon pour notre prochaine soirée Listen Up Live « TIME TO DANCE ».

Event FB : https://www.facebook.com/events/1933621723537231/