Quand avez-vous levé les yeux et regardé les étoiles pour la dernière fois ? Pour moi, c’était en 2013 lors de la sortie du dernier album de Pantha du Prince Elements of Light (en collaboration avec l’ensemble de percussions The Bell Laboratory). Bien plus qu’un projet expérimental, cet album concentrait toute l’essence de la musique d’Hendrik Weber : des compositions totalement émancipées du carcan de la techno et des sonorités cristallines qui nous rappellent que l’univers est un vaste champ de possibles.

Bientôt 15 ans que le producteur allemand cartographie le ciel électronique. Déjà 6 ans depuis Black Noise, son dernier disque « canonique ». On ferme les yeux et on se souvient.

Une longue absence comblée en ce mois de mai 2016 par la sortie de The Triad, le nouvel album de Pantha du Prince. À l’écoute des premières mesures de The Winter Hymn, on reconnaît d’emblée l’empreinte sonore du Pantha. Tout scintille. Tout s’organise à la perfection. Il donne à entendre, à voir, à ressentir. Sa musique est une nébuleuse confortable où l’on se sent chez soi.

Cette recherche musicale minutieuse, c’est à la fois l’infinité petit et l’infiniment grand, le dansant et le planant, l’euphorie et la mélancolie. Il y a un morceau de The Triad pour chaque instant et il y a un instant pour chaque morceau de The Triad. Dream yourself awake nous entraine instinctivement dans les convulsions primaires de la danse tandis que Wallflower for pale saints est une ballade folk en plein rêve éveillé. Juché sur sa planète, le Prince nous montre encore une fois un coucher de soleil.

On sort de ce voyage les yeux pleins d’étoiles.
Bonne nouvelle. L’été arrive et il paraît que c’est la meilleure période pour les observer.

The Triad de Pantha du Prince, sorti le 20 mai sur Rough Trade Records.
En concert le 13 juillet 2016 à Paris au Festival Peacock Society, et en tournée dans toute l’Europe.

 

Denis Dong